Courtier en travaux : De l’ombre à la lumière d’un métier en pleine maturité.
Titre grandiloquent ? Il n’en n’est rien. Je remercie Olivier Manaud, fondateur de l’IFCT, confrère Expert en bâtiment, à qui nous ouvrons nos lignes afin qu’il se livre à un exercice qui n’est pas si simple qu’il n’y parait. Qu’est-ce qu’un courtier en travaux ? Quelle progression dans ce métier qui disons le clairement, fut longtemps décrié ? Professionnaliser, rationaliser, rendre le segment efficace et efficient, c’est ce qu’Olivier porte, au même titre que la rédaction, avec un format différent au sein de son centre de fondation. Il innove, et nous avons hâte d’échanger sous forme d’un podcast. La tribune lui est ouverte : Olivier nous présente un nouveau métier, ses enjeux, la formation qui convient et les solutions qu’il apporte.
Place aux professionnels.
« Il y a vingt ans, essentiellement porté par des franchises, le « courtier en travaux » n’était pas très connu. Son rôle ? Celui d’un intermédiaire qui mettait en relation particuliers et artisans. De là, nous avons tous connu les déboires d’un métier naissant, immature, et je me suis impliqué dans la professionnalisation du secteur, aujourd’hui encore, pour lui donner ses lettres de noblesse. »
Peu à peu, cet intervenant (le courtier) a grandi, a gagné en compétences, en responsabilités , jusqu’à devenir ce que beaucoup appellent aujourd’hui chef de projet de rénovation ou assistant maître d’ouvrage (AMO). Je vous propose de découvrir la genèse de cette transformation progressive liée aux besoins du marché, à la complexification des réglementations et aux attentes des maîtres d’ouvrage.
J’enseigne, je conseille, et je forme.
Je remercie Monbatiment.fr et Serge, mon confrère, qui m’offre une tribune libre afin de donner mon point de vue, l’historique de mon centre de formation, et ma vision d’un métier qui naît, qui se développe, et qui nécessite le véritable encadrement qu’offre aujourd’hui mon centre de formation.
Mon point de vue, raconté comme une trajectoire, sur un métier qui arrive aujourd’hui à l’âge adulte. Je répondrai à la question de comment se former et pourquoi l’IFCT propose une réponse adaptée pour qui s’intéresse à cette nouvelle posture professionnelle dans le monde du bâtiment.
Naissance : Du simple courtage commercial à la professionnalisation
Au départ, le courtage en travaux ressemblait beaucoup à d’autres formes de courtage commercial : mise en relation, comparaison d’offres, recherche du « meilleur rapport qualité / prix ». Les premières structures ont émergé comme des réponses pratiques à une demande simple : Accompagner un particulier qui ne savait pas vers qui se tourner pour rénover sa cuisine, sa salle de bains ou son chauffage.
Cette phase de « commerce pur » a permis au métier d’exister, d’explorer un modèle économique et de gagner la confiance d’un public parfois méfiant envers les artisans choisis au hasard.
Lire aussi : Batiactu / Le courtage en travaux, un métier en quête de reconnaissance.
Mais très vite, deux réalités ont poussé le métier à changer d’échelle. D’une part, l’abandon progressif des architectes des réalités de terrain a laissé un grand vide et un certain désert en termes d’accompagnement. Ce phénomène de désertion de la proximité a touché aussi les médecins par exemple. Vous ne trouvez plus de praticien pour venir faire une consultation à domicile… D’autre part, les maîtres d’ouvrage (particuliers ou syndicats de copropriétés) demandaient davantage qu’un simple comparatif de prix : Ils voulaient un accompagnement global, capable de cadrer le projet, proposer des scénarios cohérents, monter des dossiers d’aides et piloter la phase travaux. C’est ainsi que se profile, progressivement, la seconde étape de la vie du métier : L’assistance à maîtrise d’ouvrage.
Définition de l’AMO sur Wikipédia.
Adolescence : l’Assistant Maître d’Ouvrage (AMO)
Rôle, responsabilités et valeur ajoutée.
L’AMO n’est pas un maître d’œuvre : Il n’exerce pas la maîtrise d’œuvre technique avec responsabilité de conception. Son rôle est autre : Conseiller, cadrer, représenter le maître d’ouvrage, l’orienter dans les choix techniques et financiers, l’accompagner dans la gestion de projet. Cette évolution a doublé la valeur perçue du courtier : il cesse alors d’être un simple prescripteur de fournisseurs pour devenir un véritable chef de projet capable de gérer les interfaces, la conformité réglementaire et la relation aux financeurs.
Il a donc une posture professionnelle unique : Il n’aborde pas les choses comme un architecte, un maitre d’œuvre ou un expert en construction. Sa force est de prêter son regard et son sens de l’observation au maitre d’ouvrage. Ainsi, il est l’œil éclairé de son client. Voilà pourquoi son rôle d’accompagnement est si précieux.
En effet, il sait lire les plans de l’architecte, il sait voir les conformités de mise en œuvre des artisans et sait vérifier si tout est en adéquation avec les devis signés.
La spécificité du métier de courtier en travaux n’est pas de concevoir une œuvre
architecturale
Il n’est ni concepteur ni constructeur : C’est un accompagnateur.
Le talent du courtier en travaux AMO est d’assister son client à toutes les étapes d’élaboration et de réalisation de construction / rénovation. Il connaît bien le monde du bâtiment. Il connaît le langage et le vocabulaire des artisans. Il connaît les termes techniques pour désigner les différentes parties d’un ouvrage. Il se fait l’interprète lorsqu’il faut traduire en des termes simples les explications des compagnons et des ouvriers. Il sait regarder et prêter son regard. Pour chaque accompagnement de rénovation, il doit être à l’écoute et dans une profonde empathie du maitre d’ouvrage.
Même s’il a un rôle et un devoir de conseil, sa mission est surtout de faire éclore le projet DU CLIENT. La sagefemme n’est pas la mère, mais elle accompagne la naissance de l’enfant. Elle va l’accompagner avant et pendant l’accouchement. Elle participe à l’intimité de la mise au monde. De manière analogue, le courtier en travaux AMO met son talent et ses compétences au service de l’éclosion d’un projet de rénovation d’une maison qui n’est pas la sienne.
Proximité et intimité avec le maitre d’ouvrage. Mais ensuite, il se retire. Mission accomplie !
Il faut aussi bien se garder de présenter le courtier en travaux AMO comme un expert. Bien entendu, s’il a suivi une formation professionnelle, il a acquis les compétences du métier. Il a appris tout ce qui concerne les techniques de la construction. Il sait estimer le budget prévisionnel d’une opération de rénovation. C’est un PRO du bâtiment. Il sait ce qui est faisable et ce qui ne l’est pas. Il sait quelle est la place de chacun. Il sait à quel moment le plombier ou l’électricien doit intervenir. Pour reprendre une analogie, il n’est pas le compositeur de l’œuvre à bâtir ; il en est le chef d’orchestre.
Concrètement, l’AMO propose désormais : des études préalables, des pré-chiffrages, des scénarios de rénovation (priorités, phasage), l’aide à l’obtention d’aides publiques (ANAH, MaPrimeRénov’), la sélection et la coordination d’artisans, et enfin un accompagnement de suivi jusqu’à réception. Cette promesse de service a renforcé la confiance des clients et a élargi le marché : les projets complexes — rénovation énergétique globale, copropriété, adaptation de l’habitat — sont devenus des missions types.
Guide des aides financières (en PDF) sur le site de l’ANAH.
Âge adulte : l’audit énergétique, une compétence devenue
essentielle
Aujourd’hui, une nouvelle transformation s’opère : l’audit énergétique entre dans le périmètre des prestations attendues. Pourquoi ? Parce que la rénovation n’est plus seulement esthétique ou utile : elle est climatique, financièrement encadrée, et technique.
Les aides publiques favorisent désormais des programmes ambitieux (rénovation globale), et les financeurs demandent des diagnostics fiables. L’audit énergétique, réglementaire ou opposable, fournit ce cadre : bilan des consommations, hiérarchisation des travaux, simulation d’économies et articulation avec les aides (ANAH, MaPrimeRénov’).
Mais produire un audit robuste exige des compétences — modélisation thermique, compréhension des parois et systèmes, usage d’outils réglementaires, capacité à rédiger un rapport exploitable par une banque ou un financeur. Dès lors, le courtier (AMO) qui intègre l’audit augmente sa valeur ajoutée : il devient interlocuteur complet, capable d’emmener le projet depuis sa programmation jusqu’à sa réception en passant par la passation des marchés travaux. Cette « maturité adulte » du métier fait apparaître de nouvelles exigences en formation et en qualification (OPQIBI, certifications, agréments).
Consulter la fiche technique « Audit / Maison individuelle » sur le site de l’OPQIBI.
Ce récit du métier ne peut ignorer le cadre extérieur : dispositifs d’aide qui fluctue souvent (MaPrimeRénov’), exigences réglementaires, attentes environnementales des clients. Ces dernières années ont vu des ajustements fréquents des dispositifs, parfois abrupts — des décisions qui peuvent modifier brutalement la demande (par ex. des pauses ou réorientations de MaPrimeRénov’ ont pesé sur la filière). Pour le courtier-AMO, cela signifie s’adapter, sécuriser ses propositions et maîtriser les procédures de financement. La capacité à produire des diagnostics et des dossiers solides devient donc un avantage concurrentiel.
Lire l’article du Monde sur MaPrimeRénov’.
Se former aujourd’hui : L’IFCT offre une solution
Une réponse pédagogique pour entrer dans la profession.
Si le métier s’est complexifié, la voie d’accès s’est peu à peu structurée au fil des années. Cependant, la profession n’est pas encore réglementée. Sans doute faut-il souhaiter qu’elle le devienne. Les franchises proposent leur propre parcours de formation en interne Certaines structures de formation indépendantes ont aussi vu le jour. Se former, ce n’est plus simplement se constituer un réseau d’artisans fiables : c’est apprendre des méthodes, maitriser des outils et des postures professionnelles. Connaître les trucs et astuces qui permettent de faire gagner du temps à tout le monde. Cela inclut de la théorie mais aussi des mises en situation pratico-pratiques :
- la maîtrise technique (connaissance des techniques du bâtiment TCE, des pathologies, surtout en rénovation),
- le chiffrage professionnel (outils et bases de prix),
- la conduite de projet (planning, contractualisation, réception),
- la dimension administrative (autorisations d’urbanisme, aides, dossiers ANAH / MaPrimeRénov’),
- des compétences commerciales et juridiques (devis, responsabilité).
C’est à cette étape de l’histoire qu’intervient l’IFCT : L’Institut de Formation de Courtier en Travaux a construit un cursus conçu pour cette étape de maturité du métier : un cursus modulaire en e-learning, dense (environ 480 heures réparties en 18 modules), mêlant théorie, cas pratiques et mise en situation et utilisation d’outils professionnels. Mais, la grosse plus-value de l’IFCT est de proposer un coaching personnalisé des stagiaires pour leur transmettre les « trucs et astuces » du métier.
Le site : Formation-courtier-travaux.fr
Ce qui distingue l’IFCT
- Approche métier : La formation couvre technique, chiffrage, juridique, création d’entreprise et posture commerciale (pas seulement du « savoir-faire », mais du « savoir-devenir »).
- Mise en pratique sur outils professionnels : L’IFCT intègre l’apprentissage d’outils comme les simulateurs thermiques, logiciels d’estimation et plateformes de chiffrage. Cela rend les stagiaires immédiatement opérationnels.
- Préparation aux qualifications : La formation prépare aux exigences de qualification (OPQIBI 1911 pour l’audit maison individuelle) et à la production de dossiers acceptables par les financeurs. OPQIBI+1
- Accompagnement personnalisé vers l’activité : Coaching post-formation, modules création d’entreprise, et accès à une base pédagogique (plateforme Moodle) pour consolider les acquis et surtout un accompagnateur dédié.
| Missions | Mode d’implication | Exigences de moyens ou de résultat | Commentaires | Assurances | Modalités d’honoraires | Différences d’honoraires | Taux de rapporteur d’affaire | |
| MOE : Maître d’œuvre, Architecte, OPC, économiste de la construction, bureau d’études techniques | Missions de conseil, d’étude techniques, de conception et de mise en œuvre d’un projet de construction. | Il est à 100% du côté de la maitrise d’œuvre et des artisans | Exigence de résultats | Le MOE peut donner des ordres et des prescriptions sur le chantier. | Décennale + RC Pro | Au pourcentage sur le budget travaux : si le budget travaux augment, les honoraires aussi. | Autour de 10% du budget travaux | 4 à 5% de commission sur les entreprises |
| AMO : Assistant Maitre d’Ouvrage, Courtier en travaux, Architecte d’intérieur, expert en bâtiment | Missions de conseil, d’assistance à la programmation, assistance à l’estimation des coûts travaux, assistance au suivi des travaux | Il est à 100% du côté du client (maitre d’ouvrage) | Exigences de moyens | L’AMO fait des remarques et alerte le maitre d’ouvrage s’il identifie un problème. | RC Pro | Au forfait non modifiables, même si le budget travaux fluctue. | Forfait qui se situe autour de 4 à 6% du budget travaux | 5 à 8% de commission sur les entreprises |
Un métier à l’âge adulte : missions types et valeur ajoutée pour le client
Aujourd’hui, le chef de projet de rénovation (courtier-AMO) peut proposer :
- Un diagnostic global avec scénarios (travaux prioritaires, phasage, chiffrage),
- La montée du dossier de financement (saisie des aides, dossier ANAH / MaPrimeRénov’ si éligible),
- La sélection et coordination des entreprises, négociation et contractualisation,
- Une assistance au suivi des travaux et la réception technique. Pour le client, cela se traduit par : gain de temps, sécurité technique, optimisation financière, et souvent une amélioration durable de la qualité du logement. Pour le professionnel, c’est l’accès à des missions à plus forte valeur ajoutée, à des revenus stabilisés et à un
positionnement stratégique sur un marché en transition énergétique.
Notes complémentaires apportées par l’IFCT :
- MOE et AMO sont deux métiers aussi différents que celui de juge et d’avocat : L’un est du côté des artisans et l’autre du côté du maitre d’ouvrage.
- Le MOE est juge sur le chantier ; l’AMO est l’avocat et défend les intérêts du Maitre d’ouvrage.
- Pour les projets de moyenne ampleur, souvent une mission AMO suffit. Et les honoraires sont moins chers pour le maitre d’ouvrage.
- Si la somme des honoraires + taux de courtage dépasse les 14% du budget travaux, l’AMO n’est plus concurrentiel par rapport à un maitre d’œuvre.
- Voilà pourquoi, l’IFCT invite les courtiers en travaux AMO à ne pas dépasser un taux de courtage de plus de 8%.
Se lancer / parcours conseillé pour le futur courtier (AMO)
- Se former (parcours complet type IFCT) pour acquérir la posture et le outils. formation-courtier-travaux.fr
- Valider des compétences techniques (stages, TP, cas pratiques, maîtrise d’outils).
- Consolider son offre (audit énergétique, chiffrage, suivi chantier).
- S’inscrire dans un réseau d’artisans qualifiés et partenaires (réseaux locaux, organismes certificateurs).
- Structurer son activité (statut juridique, assurances, tarifications, stratégie commerciale).
Le marché de la rénovation énergétique reste une priorité publique et privée. Les besoins techniques et l’intervention d’un interlocuteur qui coordonne et sécurise la rénovation globale sont croissants — malgré les fluctuations des dispositifs d’aide (qui rendent nécessaire la capacité d’adaptation professionnelle). Pour qui aime le terrain, le relationnel et la technique, le courtier-AMO représente désormais un métier d’avenir, stable et riche d’opportunités.
NOTA : Il est interdit pour un maître d’œuvre d’exercer simultanément une mission d’AMO et de MOE pour le même client.
Pour en savoir plus et passer à l’action
Si vous vous reconnaissez dans ce récit et que vous souhaitez devenir chef de projet de rénovation, la formation IFCT (parcours complet, modules pratiques, préparation à la qualification) est une voie structurée et opérationnelle pour entrer sur le marché avec des compétences certifiables et un accompagnement vers l’activité. Pour consulter le programme, les modalités d’inscription et les sessions à venir : www.formation-courtier-
travaux.fr.
Contact :
-
Olivier MANAUD / Responsable de formation et directeur de l’IFCT
-
Tel : 06 63 16 87 89
- Ma page sur Linkedin.
Olivier Manaud, Fondateur de l’IFCT / Pour Monbatiment.fr.



