Dans toute installation électrique, il est souvent nécessaire de recourir au télérupteur. Schéma, principe de fonctionnement, et câblage : On décortique le sujet dans ce dossier dédié.
Comment fonctionne un télérupteur ?
Dans les installations électriques modernes, le télérupteur est un dispositif couramment utilisé pour commander un circuit d’éclairage depuis plusieurs points de commande. Contrairement à un interrupteur classique, il permet l’allumage et l’extinction d’une lumière à partir de différents boutons poussoirs, sans multiplier les câblages complexes. On le retrouve notamment dans les couloirs, cages d’escalier, garages, halls d’immeuble ou longs couloirs d’habitation.
Qu’est-ce qu’un télérupteur ?
Un télérupteur est un appareil électromécanique ou électronique installé dans le tableau électrique. Son rôle est d’assurer la commutation (allumer ou éteindre) d’un circuit d’éclairage en réponse à une impulsion envoyée par un ou plusieurs boutons poussoirs.
Contrairement aux interrupteurs classiques qui maintiennent un état mécanique (ouvert/fermé), les boutons poussoirs utilisés avec un télérupteur n’envoient qu’une impulsion momentanée.
Consulter mon article sur le bouton poussoir.
Principe de fonctionnement du télérupteur : Schéma explicatif
Ci-dessus : Le câblage peut également s’effectuer sur un 16A / Illustration et crédit photo : S.USTUN.
Le télérupteur repose sur un schéma d’alimentation basé sur l’utilisation d’une bobine interne. Lorsque l’utilisateur appuie sur un bouton poussoir :
- Une impulsion électrique arrive à la bobine du télérupteur.
- Cette impulsion actionne un mécanisme qui change l’état du contact de puissance.
- Selon l’état initial, la lampe s’allume ou s’éteint.
Le télérupteur se comporte donc comme un interrupteur bistable : Il conserve sa position après l’impulsion. A l’inverse d’un interrupteur simple allumage ou d’un va-et-vient, l’action (la commande) n’est pas directement issue du poussoir. C’est indirectement que ce dernier envoie l’information au tableau, qui lui envoie l’ordre au point lumineux sous forme ON ou OFF, via le module installé au tableau.
Composition d’un télérupteur
Un télérupteur se compose généralement de :
| Élément | Fonction | Remarques pratiques |
|---|---|---|
| Bobine (A1 / A2) | Reçoit l’impulsion électrique envoyée par les boutons poussoirs. | Marquée A1 (phase de commande) et A2 (retour ou neutre selon câblage). |
| Contact(s) de puissance (ex. 1-2, 3-4) | Coupe ou alimente le circuit d’éclairage principal (phase). | Un seul contact (mono) ou plusieurs contacts (pour circuits distincts). |
| Mécanisme bistable | Maintient l’état (allumé/éteint) après l’impulsion. | Électromécanique = clic audible ; électronique = silencieux. |
| Bornier | Point de raccordement pour phase, neutre, sortie lampe et commandes poussoirs. | Souvent repéré : L, N, 1 (sortie), A1, A2 (bobine/commande). |
Câblage : comprendre le circuit
Le principe de câblage repose sur deux circuits distincts :
- Le circuit de commande : Ce sont les boutons poussoirs reliés à la bobine du télérupteur.
- Le circuit de puissance : Ce circuit alimente directement l’éclairage.
Schéma simplifié du télérupteur :
Boutons poussoirs → Bobine → Télérupteur → Ampoule → Alimentation 230 V
En d’autres termes, et pour être plus figuratif, un câble va directement du tableau au(x) point(s) lumineux, et un autre part également du tableau vers les boutons poussoirs. Rien ne relie directement le point lumineux au bouton : Contrairement à un simple allumage ou bien un va-et-vient.
Une simple pression sur n’importe lequel des poussoirs modifie l’état d’éclairage.
Les différents types de télérupteurs
On distingue principalement deux catégories :
a) Le télérupteur électromécanique
- Fonctionne avec un mécanisme interne (cliquet mécanique).
- Fiable, robuste et durable.
- Produit un léger clic lors du changement d’état.
b) Le télérupteur électronique
- Silencieux, sans mécanisme mécanique.
- Peut intégrer des fonctions supplémentaires (temporisation, commande à distance, etc.).
- Plus compact mais parfois plus sensible aux variations de tension.
Télérupteur unipolaire ou bipolaire ? Schéma simple
| Borne | Connexion | Fonction / Remarques |
|---|---|---|
| L (Phase d’alimentation) | Phase provenant du disjoncteur (généralement 230 V). | Alimente le contact de puissance et/ou la bobine selon modèle. |
| N (Neutre) | Neutre de l’installation (parfois non nécessaire selon télérupteur). | Obligatoire si télérupteur électronique nécessite alimentation permanente. |
| 1 / 2 (ou sortie) | Sortie vers la lampe (phase commutée). | La borne 1 (ou 2) fournit la phase vers le luminaire quand le contact est fermé. |
| A1 / A2 (Bobine) | Raccordement aux poussoirs (circuit de commande). | A1 souvent reliée à la phase de commande via poussoirs, A2 au retour neutre ou au neutre commun. |
| Poussoirs (BP) | Réseau de poussoirs en parallèle, reliés aux bornes A1/A2 ou à un commun selon schéma. | Impulsion momentanée ; plusieurs poussoirs en parallèle possibles. |
- Unipolaire : Coupe uniquement la phase / Installations standard
- Bipolaire : Coupe phase + neutre / Locaux humides, sécurité renforcée
Avantages de l’utilisation d’un télérupteur
- Permet plusieurs points de commande sans câblage complexe.
- Offre une installation plus esthétique (poussoirs discrets).
- Très fiable et longue durée de vie.
- Compatible avec tous types d’éclairage (LED, halogène, CFL…).
Application pratique : où l’utiliser ?
Le télérupteur est particulièrement recommandé dans :
Chez soi :
- Dans un couloir.
- Dans un dégagement ou escalier.
- A la sortie (ou l’entrée ) d’un grand salon avec plusieurs points d’accès.
- Etc.
Ailleurs :
- Cages d’escaliers.
- Couloirs d’immeubles.
- Grands espaces d’habitation.
- Garages ou caves.
- Hôtels, écoles, bureaux.
Partout où l’on souhaite commander un éclairage depuis plusieurs emplacements, du moins plus de deux. Pour deux commandes, un va-et-vient suffit amplement. D’autant qu’un télérupteur vaut nécessairement plus cher qu’un simple raccordement via un interrupteur traditionnel.
Télérupteur : Schéma de principe
CIRCUIT DE COMMANDE (Boutons poussoirs)
┌──────────────────────────────┐
│ │
│ (Poussoirs) │
Phase ─┴─┬─────┬─────┬─────┬─────┬────┴───┐
│ │ │ │ │ │
│ (PB) (PB) (PB) (PB) │
│ │ │ │ │ │
└─────┴─────┴─────┴─────┴───> vers borne « BP »
de la bobine
│
│
(Bobine)
│
Neutre ────────────────────────────────────────┘
CIRCUIT DE PUISSANCE (Éclairage)
Phase ─────────────────────┐
│
(Contact du
télérupteur)
│
│
vers lampe ──────────┐
│
(Lumière)
│
Neutre ──────────────────────────────────────┘
Sources et liens divers
- Définition et schéma du télérupteur sur Wikipédia.
- Quel type d’interrupteur pour un télérupteur sur le site Legrand (crédit illustration ci-dessus) ?
- FAQ : Comment câbler un télérupteur unipolaire sur le site Schneider. (Avec PDF)
Conclusion
Le télérupteur est un élément (presque) indispensable dans les installations électriques dès qu’il s’agit de simplifier la commande d’un éclairage depuis plusieurs points. Fonctionnant sur le principe d’une impulsion envoyée via des boutons poussoirs, il offre flexibilité, sécurité et économie de câblage. Disponible en version électromécanique ou électronique, il s’adapte à de nombreuses configurations et besoins.
Bien câblé et bien dimensionné, il garantit une utilisation pratique et durable de votre installation d’éclairage.
Merci pour vos lectures et bon chantier.
Serge USTUN.






