Étude de sol G5 : quand, comment, et à quel prix ? C’est notre dossier du jour.
Résumé : Les grandes lignes
L’étude de sol G5 est un diagnostic géotechnique réalisé sur un ouvrage existant — souvent après l’apparition de fissures, tassements ou autres désordres — pour déterminer l’origine des problèmes et proposer des solutions de réparation. Elle est définie et encadrée par la norme NF P 94-500. (CFR Conflans)
Qu’est-ce qu’une étude de sol G5 ? Définition
La mission G5 est la mission de diagnostic géotechnique indépendante prévue par la norme NF P 94-500 : elle vise à analyser un ou plusieurs désordres constatés sur un ouvrage existant (fissures, tassements différentiels, affaissements, affouillements, mouvement de talus, etc.), identifier leur origine géotechnique éventuelle et proposer des préconisations de réparation ou d’intervention. Elle peut aussi déterminer si les fondations sont adaptées au sol. (CFR Conflans)
Lors d’une expertise, il est souvent question d’insuffisance de fondations, cette étude peut le confirmer ou l’infirmer.
Quand une étude G5 est-elle nécessaire ?
Faire une étude G5 est recommandé (ou indispensable) dans les situations suivantes :
- Apparition de fissures nouvelles ou aggravation de fissures existantes sur une construction (maison individuelle, immeuble). Les micro fissures ne sont pas concernées.
- Tassements différentiels observés (portes/mesures qui coincent, fissures inclinées, sols qui s’affaissent). (ginger-cebtp.com)
- Après un sinistre (inondation, mouvement de terrain, effondrement, retrait-gonflement des argiles…) pour établir l’origine et chiffrer les réparations. (etude-sol-g5.fr)
- Avant de lancer des travaux de réparation structurelle importants (reprise en sous-œuvre, renforcement de fondations, injectons, micropieux) pour définir la solution la plus adaptée.
- Certitudes insuffisantes : quand les études antérieures (G1/G2) ne répondent pas aux désordres ponctuels observés.
A NOTER :
Pour les micro fissures, l’étude G5 n’est pas nécessaire car bien souvent, il ne s’agit pas d’un problème structurel. Il est plutôt question de désordre esthétique dans ce cas. Je vous renvoie à mon article qui traite de ce sujet : Micro fissures dans les maisons neuves.
En quoi consiste concrètement une étude G5 ? (phases et méthodes)
Une mission G5 suit en général plusieurs étapes — enquête documentaire, inspection, investigations in situ et rapport final :
- Relevé et inspection visuelle du bâtiment et environnement (prise de photos, cartographie des fissures, mesures).
- Rassemblement de la documentation : plans, permis de construire, études antérieures, cartes géologiques, historiques d’événements (inondations, travaux voisins). (Soletude)
- Programme d’investigations ciblées : sondages destructifs ou carottages ponctuels, sondages pressiométriques, essais de perméabilité, piézomètres, essais en laboratoire (analyse granulométrique, Atterberg, teneur en eau). Le bureau d’études définit la stratégie en fonction des désordres.
- Analyse et modélisation : reconstitution du modèle géotechnique local (horizons du sol, nappes, comportement mécanique), identification des mécanismes responsables (affaissement, retrait-gonflement, lessivage, sub-saturation, surcharge, fondations inadaptées).
- Rapport de diagnostic : conclusions (cause(s) probable(s)), préconisations techniques (reprises en sous-œuvre, renforcement, amélioration des sols, drainage), planning d’investigations complémentaires si nécessaire, estimation budgétaire préliminaire.
Remarque : la G5 est diagnostique (orientation et solutions) — si des travaux sont décidés, une mission complémentaire (G2/G3/G4 selon le cas) pourra être nécessaire pour la conception ou le suivi d’exécution.
Prix d’une étude de sol G5 — fourchettes et facteurs qui influencent le coût
Les tarifs varient fortement selon la complexité, la localisation, l’accessibilité et le nombre d’investigations. Estimations générales (valeurs indicatives 2024–2025) :
- Maison individuelle, désordre local simple : ~2 000 € à 3 200 €.
- Sinistres plus complexes / investigations étendues (plusieurs sondages, essais de laboratoire nombreux) : 3 000 € à 5 000 € voire plus selon l’ampleur.
Facteurs qui font monter le prix : nécessité de sondages profonds, analyses de laboratoire nombreuses, rapport très détaillé, interventions en milieu urbain complexe, interventions en urgence, expertise judiciaire.
Coût moyen constaté lors de mes différentes expertises : 5 000 euros.
Après sinistre : démarches pratiques (assurance, expertises, conservation des preuves)
- Documenter le sinistre : photos datées, vidéos, croquis des fissures/affaissements.
- Alerter votre assureur (dégâts des eaux, inondation, catastrophes naturelles, etc.) et déposer une déclaration dans les délais contractuels. Certains assureurs exigent une expertise indépendante.
- Faire réaliser une étude G5 pour établir l’origine géotechnique des désordres — indispensable si l’origine du sinistre est incertaine ou si vous souhaitez faire jouer une garantie décennale / assurance dommage-ouvrage selon le cas.
- Conserver les éléments et éviter toute intervention non concertée (qui pourrait gêner l’analyse ou la prise en charge assurance).
- Si litige : un expert indépendant (expert d’assuré ou géotechnicien agréé) pourra être mandaté par vos soins ou par la justice.
Conseil : avant toute grande réparation, demandez un devis d’entreprise sur la base du rapport G5 et comparez. Certaines assurances peuvent financer la G5 si la cause relève d’un sinistre garanti — vérifiez votre contrat.
Solutions courantes préconisées suite à une G5
Selon la cause identifiée, le bureau proposera des solutions adaptées, par exemple :
- Reprise en sous-œuvre (micro-pieux, tirants, longrines) pour corriger fondations inadaptées.
- Injection de résine pour stabiliser et remblayer vides ou zones lessivées.
- Amélioration de sol (compaction, ajout de matériaux, géogrilles) pour augmenter la capacité portante.
- Drainage / gestion des eaux pour réduire la pression de nappe ou l’humidité (drains, modification pentes).
- Surveillance et instrumentation (extensomètres, piézomètres) si le phénomène doit être suivi avant travaux.
Pour aller plus loin sur les solutions de reprise en sous oeuvre (RSO).
Comment choisir un bureau d’études géotechniques
- Vérifier la compétence et les références (missions G5 réalisées).
- Demander le détail du programme d’investigations proposé.
- Vérifier que la mission respecte la NF P 94-500.
- Exiger un rapport clair, illustré (plans, coupes, photos, propositions techniques, chiffrage).
- Demander s’il est possible d’avoir un rapport utilisable en assurance / contentieux (expertise contradictoire).
- Comparer 3 devis minimum et vérifier assurances professionnelles.
FAQ (questions fréquentes)
Faut-il une G5 pour toutes les fissures ?
Non — une G5 est nécessaire quand les fissures laissent suspecter un problème structurel ou géotechnique (tassements, mouvements de terrain). Pour micro-fissures superficielles, une analyse visuelle initiale peut suffire.
Combien de temps prend une G5 ?
Variable : de quelques jours pour inspections et petites investigations à plusieurs semaines si sondages, analyses laboratoire et instrumentation sont nécessaires.
L’étude G5 est-elle prise en charge par l’assureur ?
Pas systématiquement — dépend du contrat et de l’origine admise du sinistre. En cas de sinistre garanti, l’assurance peut financer une partie des expertises et travaux sur justificatifs.
La G5 suffit-elle pour lancer des travaux ?
La G5 donne des préconisations : pour la conception détaillée et le suivi d’exécution, des missions complémentaires (G2/G3/G4) peuvent être requises selon l’importance des travaux.
Sources et liens utiles
- Norme NF P 94-500 — missions d’ingénierie géotechnique (texte officiel / PDF). (CFR Conflans)
- Articles explicatifs sur l’étude G5 (ex. Soletude, Meramo — définitions et phases). (Soletude)
- Guides de prix / comparatifs 2024–2025 (Geo-Study, Travaux.com, Novinntec) pour fourchettes tarifaires. (Geostudy)
- Sites spécialisés / bureaux d’études G5 (retours pratiques et fiches mission). (be-gph.fr)
Merci pour vos lectures et bon chantier.
Serge USTUN.

