Dans cet article je vous propose un inventaire précis et complet du matériel nécessaire pour mener à bien votre projet d’autoconstruction, en gros oeuvre. En l’occurrence, il sera ici question d’une autoconstruction de maison en bois.
Cet article vous sera d’une grande aide, afin de ne pas dépenser inutilement vos fonds, et ainsi les préserver pour améliorer votre confort.
J’espère que vous partagerez vos réussites avec moi, et que ce sera l’occasion de beaux échanges.
Cet article vient compléter les autres articles dédiés au sujet : L’autoconstruction bois , Mes conseils pour une autoconstruction et Administratif
Matériel de mesure : Préparer son projet d’autoconstruction
Si vous me lisez régulièrement vous le savez, je place les notions de mesures et de projections comme une priorité dans tout projet.
C’est une déformation du « trait » qui dirige la vie des charpentiers dans leur réflexion, comme dans leurs réalisations.
Le niveau rotatif de maçon ou de terrassier : en location
Le niveau rotatif de maçon se positionne sur un trépied, en extérieur, et ne crée pas de ligne rouge à l’inverse d’un niveau de plaquiste. Ce dernier sert exclusivement pour la mise de niveau des soubassements ou des pilotis.
Vous prenez votre niveau avec une pige réglable, et le niveau sonne lorsque vous atteignez la bonne altimétrie.
Ces niveaux sont extrêmement chers, il est donc inutile d’en acheter un. Louez le, et vérifiez qu’il soit correctement étalonné.
Dans le cadre d’un projet d’autoconstruction, vous devrez établir vous même vos niveaux. Cet outil de mesure est le premier que vous devrez utiliser.
Le mètre ruban : 25 euros TTC
Le mètre ruban est lui aussi indispensable. En revanche, ne vous jetez pas sur les modèles d’entrée de gamme. Choisissez un mètre ruban très large qui permette une prise de mesure sans plier, à 2 mètres au moins. C’est utile pour les encadrement de baies ou de fenêtres.
Un mètre ruban « bas de gamme » va plier, est vous devrez systématiquement être à deux pour une simple prise de cotes.
On ne change pas une équipe qui gagne, alors restez sur la gamme FATMAX Stanley. Si possible en 19 mm. Cela vous en coûtera une trentaine d’euros.
L’équerre : 15 euros TTC
L’équerre est l’outil que vous devrez très certainement utiliser le plus dans votre projet.
Si vous souhaitez réaliser une autoconstruction de maison en bois, vous devrez « vérifier » ou « rectifier » chacun des talons de vos montants d’ossatures. Ces derniers sont rarement à l’équerre.
Cet outil, indispensable, vous permet de tracer un parfait angle droit pour réaliser vos coupes.
Ci-dessous, mon équerre certes un peu vieillotte, mais qui remplit toujours son office.
15 euros pour un modèle simple, jusqu’à 30 euros pour des modèles de précision. INDISPENSABLE.
Crédits photos : S.USTUN
Le fil ou le cordeau : 5 euros TTC
Achetez une bobine de cordeau, vous en trouverez dans toutes les surfaces de bricolage, afin de tirer vos chaises. Le cordeau nous servira également plus tard pour les dépassées de toit.
Le déroulé de décamètre : 30 euros TTC
Le déroulé de décamètre ou décamètre enroulable est un mètre ruban de grande longueur, sans système de retour automatique.
Il sert à implanter la maison. Encore une fois, dans le cadre d’une autoconstruction, vous ne pouvez pas compter sur un maçon ou un maître d’œuvre pour implanter la future construction.
Le décamètre enroulable va vous permettre de réaliser les équerrages (diagonales et périphéries), impossibles à définir sans ce dernier.
Dans l’idéal, il vous en faudrait 2 pour éviter de repositionner vos piges. Avec deux déroulés, vous prenez d’un seul geste la diagonale (hypoténuse) et l’un des deux segments opposés. Très utile.
Le Metrica en photo ci-dessus convient très bien, pour à peine 30 euros TTC.
Une fausse équerre : 15 euros TTC
Vous aurez toujours besoin d’une fausse équerre. La fameuse « sauterelle » pour les boiseux.
Cet outil de report d’angle est encore une fois indispensable sur tout chantier, nous en aurons besoin en partie toiture. Vous pouvez également vous fabriquer une fausse équerre, de toute pièce.
Je vous en ferai la démonstration lors de la vidéo pour la « Lazy House » dans l’été.
Le niveau de qualité : 65 euros TTC
Inutile de rappeler qu’un niveau de qualité est très certainement l’outil le plus important de tous. Rien qui ne soit parfaitement à l’aplomb et de niveau ne tient dans le bâtiment.
Plus le niveau est grand, plus il est précis. Evitez donc les niveaux de maçons en acier, je vous en conjure ! Choisissez un véritable niveau, si possible d’une longueur minimale de 1,5 mètres.
Si votre autoconstruction est en bois, cet outil va nous permettre de positionner les montants d’ossatures parfaitement à l’aplomb. Avant cela, il permettra de vérifier le parfait niveau des lisses basses.
Enfin, il sera très utile pour régler les menuiseries, intérieures ou extérieures.
Une règle en ALU : 25 euros TTC
Il vous faudra une règle en ALU de maçon, pour tous vos traçages ou vos préparations de pose de niveau. Une règle de 3 mètres est un bon compromis.
Cette dernière permet d’ajuster, de niveler, de vérifier et de tracer.
Les dispositifs de levage et de maintien
2 tréteaux de maçon : 80 euros les 2
Les tréteaux de maçon sont indispensables. Il vous en faut au minimum 2.
Avec des planches de type « demi bastaing », cela vous permet de travailler jusqu’à hauteur de sablière sans prendre de risque. Le prix de ces derniers c’est littéralement envolé ces dernières années, pour je ne sais qu’elle raison.
Je vous parle des tréteaux réglables simples, ceux qu’on trouve sur tous les chantiers. Il vous faudra également des petits tréteaux en bois mais l’usage ne sera pas le même.
La troisième main :
Si vous travaillez seul, une troisième main avec poignée peut être d’un grand intérêt. Nous reviendrons sur son utilisation lors de la vidéo.
Des serres joints :
Les serres joints vous permettent de mettre des pièces en attente, pour mieux les régler. Ne prenez pas de serre joints de maçon, encore une fois ces derniers ne seront pas adaptés. Prenez des serres joints de menuisier.
Parfois, à cause du phénomène de « tuilage » des ossatures, vous devrez « serrer » des montants très fermement entre eux pour réaliser le vissage.
Croyez moi, même si vous être « très forts », vous ne pourrez pas contraindre un bois d’ossature à la simple force des bras. C’est ici que les serres joints vont être d’une grande utilité.
Achetez en 4 minimum.
De la corde : 10 euros TTC
La corde va nous permettre d’exécuter des actions de levage. Son utilité est très discrète, mais terriblement efficace.
Des clous : 10 euros TTC une petite boite de pointes en 50 (non torsadés)
Les clous que j’évoque ici ne sont pas destinés à clouer. Vous aurez besoin de clous pour créer des lignes de niveaux (clous positionnés uniquement pour maintenir une pièce en place), ou simplement accrocher vos outils pour qu’ils soient à portée de main, et non au sol !
Matériel autoconstruction : L’outillage à main idéal
La scie égoïne : 35 euros TTC maximum
La scie égoïne est de tous les chantiers. Et vous en aurez toujours besoin. Choisissez une FATMAX chez STANLEY, il n’y a aucun sujet ! Croyez moi, j’ai utilisé tellement d’égoïne dans ma carrière que vous devez me croire sur parole : FATMAX, point.
Choisissez un modèle qui correspondra le plus aux sections des bois d’ossatures et des solives qui constituent votre autoconstruction.
Ne sciez JAMAIS de l’OSB ou du CTBH avec votre égoïne. Je dis bien : JAMAIS.
Vous la rendrez totalement hors d’usage avec une simple coupe, même de quelques centimètres. L’OSB abime immédiatement le fil de la scie.
La hachette : 20 à 30 euros TTC
J’évoque la hachette ici, mais c’est anecdotique. En tant que charpentier, j’ai l’habitude de cet outil mais il ne sera pas nécessairement adapté aux autoconstructeurs.
Gardez le simplement en tête, c’est un outil « coupe tout », qu’on utilise pour aller plus vite sur un chantier.
Les ciseaux à bois : 45 euros TTC un set de 3 pièces.
Mon premier set de ciseaux à bois m’avait coûté près de 3000 Francs (oui, en Francs !). Ce n’est fortement plus le cas aujourd’hui, vous trouverez des ciseaux à bois pour moins de 50 euros TTC.
Certes, ce ne sera pas la qualité escomptée, mais vous n’êtes pas là pour réaliser une œuvre d’art !
Les ciseaux vous seront utiles pour « délarder », notamment dans les endroits peu accessibles. Nous n’allons pas sculpter, certes, mais ces derniers seront très utiles pour « évider » des parties de solives ou de montants bois.
La râpe à poncer : 9 euros TTC
La râpe, ou « cale » à poncer est un petit matériel très anodin, mais il remplit une fonction primordiale.
Je ne saurai que trop vous conseiller de casser le tranchant de vos coupes avec ce type de cale. Vos doigts vous remercierons d’une part, de les sauvegarder des échardes, mais vos jonctions seront également plus « propres ».
Après chaque coupe, à la scie ou à la radiale, ébavurez vos angles !
Une scie à guichet : 15 euros TTC
La scie à guichet n’est pas « nécessaire » au sens strict.
Elle nous sert généralement plutôt en rénovation mais je l’évoque tout de même. Cette scie nous servira en second œuvre du projet, pour ajuster les défauts de prises de cotes. Elle ne concerne pas le bois, paradoxalement, même si cela reste une « scie ».
Autre matériel très utile
Un pistolet à silicone : 12 euros TTC
La « pompe » ou « pistolet » à silicone EST et DOIT être présente dans le matériel de chantier de l’autoconstructeur. Elle va nous servir à toutes les étapes du second œuvre & lors de la pose des menuiseries.
Optez pour un modèle de base mais avec une large poignée. Plus la poignée sera large, moins vous aurez de trauma au creux de la main.
Un cutter rétractable : 10 euros TTC
Le cutter rétractable doit être dans votre poche ou votre sacoche en permanence. J’appelle cela un « Rahan ». C’est l’outil qui remplace la fourchette, le couteau, la casserole et absolument tout le reste.
« Rétractable » pour des raisons de sécurité. Choisissez un modèle avec une lame double, que vous pouvez inverser après usage.
Ce dernier vous servira 10 à 15 fois par jour, donc achetez le, et gardez le dans la poche.
L’outillage électroportatif sur batterie
Une visseuse ou une boulonneuse à choc : De 150 à 250 euros TTC
Si comme moi vous n’êtes plus forcé de vous équiper dans des marques coûteuses, j’ai fais une « review » de la Ryobi en 18 volts. La RPD 18 fonctionne très bien.
En revanche, j’ai une certaine habitude et l’outil n’est que le prolongement de ma main, il ne la remplace pas.
Si vous n’êtes pas un professionnel du vissage et que vous vous sentez fébriles, alors l’outil devra, au contraire, remplacer votre geste, ou du moins le compenser. Dans ce cas, optez pour un modèle chez Festool, mais la facture ne sera pas la même !
Le choix d’une boulonneuse à choc est également très judicieux, cependant les modèles courants sont proches de 350 euros TTC. A vous d’équilibrer votre budget au mieux.
Pour une autoconstrucion en bois notamment, sachez que cet outil va être très fortement sollicité. Il devra tenir au moins le temps du chantier.
Crédits photos : S.USTUN
Les batteries et les chargeurs
Plusieurs batteries et chargeurs : Budget 150 euros TTC pour 2 x 5mA.
Selon le volume (ou la surface) de votre projet, prévoyez de quoi tenir une journée complète en alternant les recharges des batteries.
Dans le cas contraire, si vous ne disposez que d’une ou deux batteries en 2 mA, le risque est grand de devoir interrompre le chantier pour une simple recharge.
Un projet d’autoconstruction pour une petite structure, de type studio de jardin, peut déjà très largement solliciter l’électroportatif. Pour une maison complète, c’est évidemment pire.
Avoir plusieurs batteries, vous optimiser le temps de travail. Pouvoir les charger en simultané au fur et à mesure de leur déchargement est un atout. Ne frustrez pas inutilement, prévoyez le nécessaire !
2 chargeurs et 3 batteries en 5 mA ou sont un minimum !
C’est un coût, c’est vrai. Mais c’est un mal nécessaire.
Ne réalisez pas les « avants trous » avec la visseuse, économisez l’énergie des batteries et préservez votre matériel. Cela nous amène au point suivant.
Délignage des bois : Une bonne scie sur guide
Une scie sur guide : 350 euros TTC
La scie sur guide nous servira essentiellement pour le bardage et pour l’OSB (même si cela va endommager la lame). Cette dernière va nous permettre de couper dans la longueur, et réaliser des « tablettages ».
Ces derniers sont littéralement impossibles à réaliser avec une radiale.
Elle va également nous servir à réaliser et ajuster les « pré-cadres » de menuiseries.
En second œuvre, la scie sur guide nous sera très utile pour les aménagements, pour les finitions parfaites comme les plans de travail et autres caissons ou casiers.
Vous ne pourrez malheureusement pas choisir entre une radiale & une scie sur Guide. Il vous faut les deux.
La perceuse filaire : Indispensable !
La perceuse filaire : 50 euros TTC
Je vous recommande d’acheter une perceuse filaire simple. Ici, j’utilise une Black & Decker neuve, achetée pour moins de 50 euros. Cette dernière nous servira à réaliser les « avants trous », afin de ne pas décharger et abimer votre visseuse autonome.
Percer les avants trous dans le bois, même du sapin, est une bonne pratique.
Si vous ne le faîtes pas, vous aller « traumatiser » à la fois le bois, qui va fissurer, mais également votre visseuse, qui finira par être hors d’usage.
En outre, avoir une perceuse filaire permet de ne pas avoir à changer sans cesse les forets. Vous laissez le foret de perçage sur cette dernière, et l’embout de vissage sur la visseuse. Gain de temps multiplié par 10 !
Je vous mets le lien Amazon, mais je l’ai personnellement achetée chez Bricomarché pour seulement 50 euros TTC. Crédits photos : S.USTUN
Clairement, la Black & Decker en 710 watts fait très gadget, notamment au vu de sa couleur très flashy. Mais croyez moi, cette perceuse me donne une satisfaction inattendue !
La radiale : Aucune autoconstruction n’est possible sans cet outil !
Une scie radiale avec un disque de 250 : 350 euros TTC
Inutile de la présenter lorsqu’on évoque l’ossature bois.
Cet outil fait corps au projet, il est tout bonnement impossible de s’en passer.
Un projet d’autoconstruction de maison en bois ne peut pas être réalisé sans une radiale. A moins que vous ayez un trait de coupe parfait avec une égoïne, ce qui est tout à fait concevable, je ne suis personnellement pas peu fier du mien, sans radiale, aucune coupe droite et propre à l’équerre ou en onglet.
Au delà de la qualité du geste, il est question de temps et d’énergie. Pour une pièce de type « chef d’œuvre », je serai évidemment prompt à utiliser une scie à main.
Ici, il est question d’envoyer de la coupe en série ! Le contexte est donc différent. En outre, la radiale vous donne des coupes parfaites à l’aplomb mais également à devers, ou en angle.
Elle sera utile pour l’ossature (chaque montant devra y passer), pour les solives ou pannes, pour les tasseaux, chevrons, etc. Au stade du bardage bois, elle sera également très utile, vous faisant gagner un temps incroyable mais surtout, une finesse de coupe.
Visserie et autre matériel pour une autoconstruction pérenne
Pour la visserie bois, je temporise l’article car se souhaite tester une nouvelle gamme de visserie dédiée à l’ossature. Les deux marques se valent en terme de coût, il ne sera donc question que de technique.
En l’occurrence, le pouvoir de pénétration sans refendre le bois m’intéresse.
Je mettrai à jour ce paragraphe avec un comparatif « in situ » des vis que j’utiliserai pour le projet d’autoconstruction de la Lazy House.
- Un forêt à chapelle
- Tous les embouts possibles !
- Des clous, têtes hommes (finettes etc.)
- Des forets à bois dans tous les diamètres
- Des forets à bois de grande longueur
- Des goujons d’ancrages pour les lisses basses
- Des vis à placo dans plusieurs longueurs
- De la bande bitumineuse pour la pose de la lisse basse
- Des clous calotins pour le bardage
- Une agrafeuse, le cas échéant, pour le pare-pluie et le pare-vent
Budget visserie : Impossible à définir dans cet article car cela dépend de la surface à construire. Nous pourrons l’étudier au cas par cas.
Les accessoires pour une autoconstruction facile
- SECURITE : Des lunettes de chantier, translucides si possible
- SECURITE : Des gants (très utiles) : 5 euros TTC le pack de 3 paires
- Si vous travaillez en extérieur, le masque n’est pas forcément nécessaire, le bois n’est pas nocif
- Un enrouleur : 25 euros TTC pour un 4 prises de 15 mètres.
- Un coffret sécurisé : Optionnel selon le chantier, à définir.
- Du papier à poncer : En grand nombre !
- Des crayons de charpentiers, les rouges.
- Du cordeau traceur à poudre le cas échéant
- Des agrafes
Budget global moyen des accessoires : 250 euros TTC
Nous sommes prêts !
Je vous attends dorénavant pour la réalisation de la « Lazy House ». Cet exercice intéressera tous les lecteurs qui souhaitent créer leur propre habitat en autoconstruction, quelle que soit la surface.
Je vous donnerai, par l’exemple, les bonnes pratiques et les bons gestes.
Si vous suivez mes instructions, vous pourrez mener à bien n’importe quel autre projet de construction en bois de plain pied. Pour les bâtiments sur un ou plusieurs étages, les règles et le matériel différent.
Cet article sera également mis à jour régulièrement car il est évident que je n’ai pas en tête tous les détails. En outre, j’attends un retour de deux industriels pour la visserie.
J’affectionne les deux marques, mais je souhaiterai éviter de vous induire en erreur sur un choix parfois trop « empirique ».
Il n’est pas question de commerce, mes articles ne sont pas sponsorisés. Cependant, j’ai pris des habitudes au long de toutes ces années, et je sais qu’il y a des alternatives intéressantes aujourd’hui en terme de « quincaillerie ».
Merci pour vos lectures et bon chantier. On se retrouve sur le terrain pour la vidéo de mise en pratique dans l’été !
Serge USTUN