Autoconstruction : Le guide complet pour construire votre maison vous-même.
L’autoconstruction est une démarche de plus en plus prisée par les particuliers souhaitant bâtir leur propre maison. Ce choix constructif présente de nombreux avantages, allant de la réduction des coûts à la satisfaction personnelle de voir son projet prendre vie.
Dans cet article, je vous donnerai en détail les différentes étapes de l’autoconstruction, les avantages et les difficultés à surmonter, ainsi que des conseils pratiques pour réussir votre projet.
Avant propos
Avant tout, sachez que l’autoconstruction est un sujet vaste, et complexe. Par conséquent cet article sera le « tronc commun » pour l’élaboration de nombreux sous sujets en rapport :
- Autoconstruction d’une maison en bois : Dossier complet.
- Autoconstruction : L’outillage nécessaire en gros oeuvre / Un guide pratique.
- Déposer un permis de construire quand on est autoconstructeur : Les astuces en phase projet.
- La maison container : Est-ce le bon choix en autoconstruction côté budget ? / Attention danger !
- Autoconstructeurs : Le « Boom » d’une idéologie / Réflexion générale et conseils.
- Autoconstruction de maison en kit : Le good deal.
Aussi, cet article risquant de peser près de 4000 ou 5000 mots, il est par conséquent nécessaire de le fragmenter. J’ai déjà écrit plusieurs articles sur le sujet, vous pourrez donc retrouver des paragraphes complets sur cette thématique au travers de mes billets de blogs.
Je mettrai les liens correspondants dans les paragraphes concernés, ou via le récapitulatif ci-dessus.
En outre, et pour mieux situer le sujet, l’autoconstruction me tient particulièrement à cœur car, même si je suis un professionnel du bâtiment, j’essaierai toujours de vous aider dans cette démarche, que je trouve noble.
Comme il est dorénavant d’usage, vous disposez de mon email, usez-en pour toutes vos questions techniques. En attendant, bonne lecture.
Qu’est-ce que l’autoconstruction ?
Les chiffres et les sources sont assez diffus. Selon « Le Moniteur », il est question de 3 à 7 % de logements autoconstruits en France. Ce qui représente une part infime des projets.
Lire l’article du Moniteur sur le sujet
Il est alors tout naturel d’évoquer les grandes difficultés d’une autoconstruction, au regard d’un si faible taux de projets. Mais avant tout, que signifie ce néologisme ?
Définition :
L’autoconstruction consiste à construire soi-même sa maison, sans faire appel à un constructeur professionnel pour tout ou partie du projet. Selon certains défenseurs du procédé, cela revêt une dimension presque spirituelle. En effet, quel besoin est plus fondamental (et historique) que celui de bâtir son propre chez soi ?
Cependant, autoconstruire ne signifie pas forcément que vous devez tout faire seul.
Vous pouvez solliciter l’aide de professionnels pour certaines tâches spécifiques, tout en gérant vous-même la majeure partie du chantier.
Ce challenge, qu’il soit motivé par une contrainte budgétaire ou par l’envie de réaliser soi-même sa maison, doit être dirigé avec le regard de l’expert en construction que je suis :
- Ne pas négliger la revente, par conséquent il s’agit de bâtir au mieux, et avec des garanties de durabilité.
- Eviter de surestimer ses propres capacités physiques, ou mentales (deux erreurs courantes).
- Etablir un plan d’action pour ne pas générer de conflit au sein de son couple et de son entourage (amis, famille etc.)
- Se préparer à sacrifier de nombreuses semaines, week-end, et jour fériés.
Vous l’aurez compris, il faut être « préparé« , et mieux, être « bien préparé ».
En d’autres termes, oubliez toute notion d’improvisation. Certes, c’est votre projet, mais si vous ne savez pas très exactement ce que vous faites, à l’avance et de manière rigoureuse, vous ne construirez jamais votre maison.
Cela nous amène tout naturellement au paragraphe suivant : Votre profil.
Quel est le profil des autoconstructeurs ?
Attention aux belles images et belles aventures tournées sur une musique bucolique, accessibles sur les réseaux sociaux.
L’autoconstruction n’est pas un parcours de détente, ponctué par des séances de YOGA ! Les vidéos ne sont pas toujours très transparentes avec le lecteur.
Les autoconstructeurs ont avant tout un profil d’excellent « bricoleur », voir de professionnel du bâtiment. Comme je vous le disais en avant propos, c’est mon métier, et construire des maisons n’a jamais été une sinécure.
Ces derniers s’engagent souvent dans ce projet en couple, et disposent déjà d’un terrain. Dans la plupart des cas, et c’est un élément qui ne vous est pas dévoilé, ils disposent d’une dépendance pour s’installer, le temps des travaux.
Enfin, ils sont généralement très bien entourés, et il est assez rare de voir un autoconstructeur se lancer seul dans un projet. Il s’agit donc de :
- confort de travail,
- de maîtrise des techniques et du temps,
- chasser votre pire ennemi : Le stress.
Un autoconstructeur doit être parfaitement déterminé et doit prévoir très longtemps à l’avance toutes les éventuelles difficultés qu’il devra affronter dans son projet.
S’il travaille dans un bon état d’esprit, la maison sera bien bâtie.
Ne négligez pas non plus les aides que vous pouvez obtenir de vos amis. Certains seront charpentiers, d’autres électriciens, ou même banquiers ! Tous peuvent vous être utiles dans cette aventure, et leur aide peut s’avérer précieuse.
Pour résumer, les meilleures conditions sont :
- Profil déterminé, habile, et rigoureux.
- Pas de stress de logement, avec un lieu « tampon » pour vivre pendant les travaux.
- Bien équipé, bien outillé et bien entouré !
- L’aventure en couple peut aider, surtout lors des « coups de stress ».
En règle générale, hormis quelques cas très particuliers, les autoconstructeurs sont issus du bâtiment. Il n’y a pas de secret !
Evaluer le coût d’une autoconstruction pour une maison
Avant de prendre rendez-vous avec votre banquier, vous devez connaître très exactement le coût de votre maison : Matériaux, outillage, et temps de travail.
N’allez pas consulter Madame Irma, elle ne vous sera d’aucune utilité sur ce projet. Si vous êtes du métier, et que vous maîtrisez les techniques de métrés, vous pouvez envisager de réaliser le chiffrage vous-même.
En revanche, si vous n’êtes pas un métreur confirmé, il existe une solution très simple : Les négoces.
Les « négoces » ou « marchands de matériaux » sont de précieux alliés. Certainement les plus importants en phase de chiffrage. Pour vous éviter des déboires, je vous conseille très clairement de vous rendre chez le négoce du coin, avec vos plans.
Ce dernier, véritable professionnel averti, va vous mâcher le travail, et vous rendre une copie conforme du coût des matériaux à budgéter.
Il vous demandera un certain nombre de plans (généralement ceux dont vous avez besoin pour le permis de construire) :
- Plan de fondation : Calcul du coût des ferraillages de semelles, chainages, nombre de parpaings, attentes etc.
- Plan de fondation bis : Calcul du nombre de treillis soudés, éventuellement d’une dalle précontrainte.
- Elévations : Il va déterminer le nombre de briques ou parpaings, les angles, les raidisseurs, les linteaux, les coffre de volet etc.
- Elévations bis : Calcul des doublages (plaques de plâtre, isolants).
- Pignons (façades) : Cela va déterminer l’étude et le coût d’une fermette par exemple.
- Surfaces habitables : Pour évaluer la quantité de sable et de ciment pour la réalisation d’une chape de ravoirage et des revêtement de sols définitifs (carrelage, parquet etc.). Calcul de l’appareillage électrique (norme C15100) / Eléments sanitaires et plomberie.
- Surface brute sous comble : Calcul de l’isolation en comble. Calcul des tuiles et accessoires.
- Transports, palettes, consignes.
- Etc.
Le négoce peut également se charger des menuiseries extérieures.
En résumé, votre marchand de matériaux peut vous dire très exactement combien va vous coûter votre maison, en fournitures. Ceci sera votre base financière à respecter, tout au long de la concrétisation du projet.
Je vous proposerai un « live » pour démystifier ce sujet, si vous le souhaitez et si nous sommes suffisamment nombreux : contact@monbatiment.fr.
Le chiffrage est donc la clé de la réussite du projet. Eventuellement, il permettra de réajuster vos prétentions ou au contraire, de vous donner plus de confort dans le choix des matériaux ou l’achat d’équipements.
Cela nous amène donc au paragraphe suivant : Les fonds !
La difficulté de financement pour une autoconstruction
La première difficulté à laquelle doivent se confronter les autoconstructeurs est l’obtention d’un prêt.
Aucune banque ne sera clairement en mesure de consentir un prêt sans un garant. Or, ne vous méprenez pas, il ne s’agit pas là d’un garant pour vous, mais pour la banque.
En d’autre termes, ni vos parents, ni vos amis, ne peuvent se substituer au véritable « garant juridique » en matière de construction.
Ce dernier est l’organisme qui se porte en garantie de construction, auprès des banques et en faveur des constructeurs de maisons individuelles.
Lire l’article du Crédit Agricole sur ce sujet / L’article est bien rédigé, mais il ne répond pas à la question principale de l’obtention du prêt. D’ailleurs aucun article sérieux n’évoque ce sujet, pourtant fondamental en terme d’autoconstruction.
En d’autres termes, si vous ne passez pas par un constructeur, la banque sera très peu encline à vous octroyer un prêt. Par conséquent, oubliez le bénéfice d’une dommages ouvrage (DO), mais surtout d’un prêt.
En revanche, si vous passez par le biais d’un marché de travaux, via une entreprise générale du bâtiment, la banque se montrera déjà plus favorable.
Cette dernière option nécessite des devis parfaitement rédigés et des entreprises reconnues.
En résumé :
Si vous ne disposez pas des fonds nécessaires pour une autoconstruction, même si le coût s’en retrouve divisé par deux ou trois, aucune banque ne vous prêtera.
C’est un élément non négociable.
Il est donc nécessaire que vous disposiez de tout ou partie des fonds nécessaires. Avoir deux tiers du budget en fonds propres est une bonne base. Si vous êtes aidés financièrement par un proche, ami ou famille, c’est encore mieux.
Songez également que lorsque vous serez sur le chantier, vous ne serez pas à votre travail, pensez à vos revenus !
Coût moyen d’une autoconstruction de 100 M2 : 80 000 euros.
Avez-vous pensé à une construction « Hors d’eau / Hors d’air » ?
Plutôt qu’une autoconstruction, le choix d’une construction Hors d’eau et Hors d’air pourra intéresser certains lecteurs. Dans cette hypothèse, vous faites réaliser le gros œuvre par une entreprise de construction.
Puis, vous réalisez vous même le reste des travaux.
A votre charge, il ne restera que les lots :
- Electricité
- Plomberie
- Isolation
- Plaquisterie
- Embellissements (sols et murs).
Cette solution est aussi intéressante, qu’efficace et sûre.
Elle réduit considérablement la facture d’une construction neuve. Vous obtiendrez aisément un crédit. Votre bien sera assuré en dommages-ouvrage. Et vous réaliserez de belles économies.
Dans le cas contraire, songez aux kits d’autoconstruction. Ces derniers, notamment pour le bois, sont devenus pérennes, fiables, et très attractifs sur le plan financier.
Je ferme la parenthèse, car ce n’est pas le sujet de l’article.
Pourquoi choisir l’autoconstruction ?
Avantages de l’autoconstruction
1. Économies financières évidentes : En éliminant les marges des constructeurs, vous pouvez réduire considérablement les coûts de construction.
Les valeurs changent selon les projets, et selon le niveau de compétence de l’autoconstructeur. Il est difficile de donner un chiffre précis. Rationnellement, vous pouvez tabler sur un prix divisé par 2,5.
2. Personnalisation : Vous avez un contrôle total sur l’architecture de la maison et les matériaux utilisés. Cela vous permet de créer une maison qui correspond parfaitement à vos goûts et besoins, alors que les constructeurs proposent des maisons « types ».
Mon conseil : Evitez les maisons complexes à construire, c’est plus sûr.
3. Le phasage : Vous pouvez « phaser » vos travaux, donc votre budget. Il est tout à fait pertinent de construire en plusieurs étapes.
4. Satisfaction personnelle : Réaliser un projet d’une telle envergure de vos propres mains est une source de grande fierté et d’accomplissement. Construire sa maison soi-même est sans aucun doute le plus beau projet d’une vie.
Difficultés de l’autoconstruction
1. Connaissances techniques : Une bonne compréhension des techniques de construction est OBLIGATOIRE. Evitez les solutions constructives non éprouvées et risquées. Plus vous aurez de « retours » sur un sujet technique, plus vous mettez les chances de votre côté.
2. Temps et engagement : L’autoconstruction est un projet chronophage qui nécessite un investissement personnel important. Ménagez les efforts, le stress et votre vie de famille.
3. Risques financiers : Une mauvaise gestion du projet peut entraîner des coûts supplémentaires et des retards. Dans certains cas, c’est l’abandon pur et simple du projet.
Quel est le meilleur système constructif en autoconstruction ?
Vous le savez si vous me lisez régulièrement, les systèmes constructifs sont nombreux dans le bâtiment. La maison de maçon ne règne plus en tête de liste, rattrapée ces dernières années par les constructions bois, et les « modules » préfabriqués.
Contrairement à l’imaginaire collectif, il n’y a pas de meilleur système constructif. Tout est question de capacités personnelles à appréhender un matériau plutôt qu’un autre.
Il existe plusieurs « grandes familles » de projets en autoconstruction :
- La maison de maçon : En briques ou en parpaings, ces maisons n’ont plus réellement de secrets, il est question d’efforts et de temps pour les construire.
- Les maisons en bois : En ossature bois, ou en madrier empilé, les maisons en bois sont (étrangement) plutôt plébiscitées par les autoconstructeurs. Le travail est moins « physique », mais tout aussi technique. En revanche, se sont des chantiers « secs ». Autrement dit, un chantier sec permet de se libérer des contraintes météorologiques, et du planning.
- Les maisons atypiques : Ossature primaire et paille, murs en pisé, terre, maisons containers, etc.
En ce qui concerne les maisons containers et les Tiny Houses, j’ai déjà écris sur le sujet. Je vous laisse par conséquent consulter mes articles :
- Autoconstruire en bois : Mon article dédié
- Maison container : Choix du système constructif et prix clé en main
- Tiny Houses et studio de jardins : Un rêve peu accessible
- Détails sur la construction en brique
Étapes de l’autoconstruction
Avant de démarrer des travaux, quels qu’ils soient, posez vous les questions sur la nature du terrain. Faites réaliser toutes les études nécessaires :
- Etude de sol : Réellement obligatoire, surtout si vous n’êtes pas un professionnel du bâtiment.
- Etude de structure : Comme pour l’étude de sol, vous n’êtes pas couverts par un constructeurs. Faites réaliser une étude structure.
- Consultez la carte des zones soumises au retrait gonflement des argiles (RGA) ! Ne bâtissez pas dans une zone à risque.
Et surtout, croyez en ma longue expérience, « phasez » votre projet. Je reviendrai plus en détail sur le phasage, dans les paragraphes suivants.
1. Les études pour une construction pérenne
L’étude de sol est la première étape nécessaire à tout projet.
Encore une fois, je vous demande de me croire sur parole. Si vous passez cette étape, les conséquences pour la pérennité de votre maison peuvent être désastreuses. En cause, une méconnaissance du sol pour dimensionner vos fondations et/ou un risque majeur en cas de présence de sols argileux.
Comme vous êtes seul face aux risques, en autoconstruction vous devez assumer ces éléments techniques, sans le parapluie juridique qui vous couvrirait en déléguant la construction à une entreprise.
L’étude de sol vous permettra de connaître la nature du terrain en profondeur. Un sondage est effectué puis analysé, et enfin, il donne lieu à une préconisation pour la réalisation des fondations.
C’est INDISPENSABLE !
Ne vous basez pas sur l’étude de sol préliminaire à la vente (G1) qui n’est pas suffisamment précise pour évaluer la stabilité du terraine. Vous devez, à minima, vous tourner vers une étude de type G2.
Article intéressant du Figaro, sur l’obligation des études de sols.
Une fois cette étude effectuée, vous devez vous tourner vers un bureau d’étude « structure », pour vous aider dans le dimensionnement des ouvrages.
Selon le mode de construction choisi, ces études seront différentes.
Vous pouvez également profiter de certains « lots » pour que l’étude soit intégrée aux achats. Par exemple, dans le cas d’une fabrication de fermette (charpente industrielle en bois), auprès d’une usine. Dans ce cas, c’est l’usine qui réalisera l’étude pour vous.
Les études les plus importantes concernent le « contreventement » ou « voile de contreventement’. Ce dernier est différent selon le type de matériaux utilisé et la zone sismique sur laquelle se situe votre terrain (je vous renvoie à mes différents articles sur le sujet).
Vous obtiendrez ainsi :
- Largeur et profondeur des fondations & diamètre et types de chainages nécessaires (Voir mon article sur le diamètre des aciers)
- Nécessité éventuelle de construire sur vide sanitaire ou sur pieux (nature du terrain)
- Dimensionnement et ceinturage des éléments maçonnés (pignons, angles etc), ceci concerne le risque sismique
- Dimensionnement des bois de charpente (dans le cadre d’une fermette) ou, au cas par cas pour une charpente traditionnelle.
2. Planification et gestion budgétaire
La planification est une étape nécessaire pour l’autoconstruction.
Si vous démarrez tête bèche, vous irez droit dans le mur, pour la note d’humour.
Plus sérieusement, sachez que la gestion du stress va être un élément critique dans votre projet. Surtout si vous êtes accompagné, en couple ou avec des enfants, et que les semaines s’écoulent sans que les murs ne s’élèvent.
La rigueur et l’anticipation :
Evitez vous bien des soucis en établissant un planning, précis et complet, des différentes phases de votre autoconstruction. Ce dernier vous permettra de ne pas avancer à l’aveugle, tant sur le plan du timing, que sur le respect du budget.
Une maison, quelle qu’elle soit, est toujours (je dis bien toujours) soumise à des phases, qui correspondent ni plus ni moins aux « lots » ou « corps d’état » si vous préférez le terme. Elles sont au nombre de 12.
Par conséquent, faites vous un petit classeur EXCEL en reportant ces 12 lots, et le montant qui leur est associé.
1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 |
FONDATIONS | MACONNERIE | CHARPENTE | COUVERTURE | DOUBLAGES | ELECTRICITE | PLOMBERIE | SOLS | FACADES |
1 semaine | 15 jours | 3 jours | 2 jours | 2 semaines | 3 jours | 3 jours | 1 semaine | 3 jours |
Date but : | Date but : | Date but : | Date but : | Date but : | Date but : | Date but : | Date but : | Date but : |
Budget: | Budget: | Budget: | Budget: | Budget: | Budget: | Budget: | Budget: | Budget: |
10 | MENUISERIES | 11. VRD | 12. EMBELLIS | |||||
2 jours | 2 jours | 15 jours | ||||||
Date but : | Date but : | Date but : | ||||||
Budget: | Budget: | Budget: |
Le budget « global » :
- Budget : Établissez un budget réaliste en incluant tous les coûts potentiels, tels que les matériaux, les outils, et les frais administratifs.
- Terrain : Coût de l’enlèvement des terres, coût des puits perdus ou d’un éventuel épandage, etc.
- Plans : Faites appel à un bureau d’étude pour dessiner les plans de votre maison ou utilisez des plans préexistants que vous pouvez adapter.
- Etudes structures, études thermiques, etc.
- Raccordements au réseaux (EDF, Eau, et PTT)
Les seuls coûts des matériaux ne sont pas suffisants pour réaliser un budget « réel ». Pensez à tous les frais annexes. Ils peuvent parfois être trop importants, et remettre en cause tout le projet.
3. Obtention du permis de construire & préparation
Avant de commencer les travaux, assurez-vous d’obtenir le permis de construire. Cela semble évident, mais je dois tout de même vous le rappeler.
En tant qu’autoconstructeur, vous devrez passer ces étapes administratives sans négliger les différents éléments nécessaires : Lecture du PLU (Plan Local d’Urbanisme), autorisations diverses, affichage du panneau de chantier etc.
La rédaction d’un permis n’est pas aisée, mais elle n’est pas non plus insurmontable. Je vous détaille tout, dans un article dédié que j’ai rédigé spécialement pour les autoconstructeurs.
A ce stade, il est nécessaire de débuter les démarches de création de compte pour les réseaux EDF et PTT. N’attendez pas la fin des travaux.
Lire mon article sur le dépôt de permis de construire
Ne négligez pas la pose du panneau de chantier. C’est une information OBLIGATOIRE.
Pour cette première phase, vous devez avoir anticipé plusieurs choses :
- C’est le moment de demander un raccordement provisoire à ENEDIS. N’attendez pas, vous allez en avoir besoin très rapidement.
- Vous devez avoir un « point d’eau » pour réaliser les premiers rangs, et plus généralement, jusqu’à la fin du chantier. Nettoyage des outils, réalisation du mortier, du béton etc. Même si vous faites intervenir une centrale à béton.
- Préparer une « zone » d’entreposage pour anticiper la livraison des matériaux. Une fois les palettes posées, il n’est pas question de doubler ou tripler les aller et retour en terme de manutention.
- Vous devez « déjà » avoir les plans des éléments de structure, et passer commande de la CHARPENTE & des MENUISERIES. C’est le moment.
4. Aménagement du terrain
Terrassement et implantation
L’aménagement du terrain comprend le nivellement, le creusement des fondations, et la préparation à l’installation des services publics (eau, électricité, assainissement). Ce sont ce qu’il est d’usage d’appeler les VRD (Viabilités et Réseaux Divers).
A ce stade, vous devez très exactement savoir ce que vous allez faire des « terres » remaniées.
Dans certains cas, il sera nécessaire de les évacuer. Si c’est votre cas, alors statuez rapidement pour ne pas « entreposer » les terres derrière votre maison. Une fois que celle-ci sera bâtie, vous devrez traverser le salon avec la brouette. Encore une fois, c’est du vécu.
Ci-dessus : Réalisation des fondations pour une autoconstruction. Les fondations sont correctement équerrées et coulées, cependant les fers à béton « en attente » sont positionnés en « grappe », ce qui est un défaut de pose. Le particulier ne le savait pas. Soyez vigilants lorsque vous intervenez seul sur des éléments structurels. En revanche, la présence des protections sur les attentes est un excellent reflexe.
- Terrassement : Vous pouvez tout à fait réaliser les fouilles et le régalage des terres vous même. Cela nécessite la location d’une pelle mécanique. Généralement, cette étape est la plus « fun », surtout si vous avez des enfants !
- Implantation : Faites vous aider par un maçon, l’implantation est un élément qui ne suppose absolument aucune erreur. En fin de chantier, vous pouvez être contrôlé par les services municipaux. Les marges d’erreurs admissibles sont très faibles.
- VRD : Comme pour le terrassement, si vous êtes habile, vous pouvez le traiter vous même.
Erreur courante :
Les VRD (viabilisations) arrivent en fin de chantier. Cependant, c’est très exactement à ce stade qu’il faut les anticiper. Une des erreurs les plus courantes et de négliger cette étape, ou de simplement l’oublier.
- Evacuation des eaux usées
- Adduction d’eau (au moins le fourreau)
- Adduction du courant (au moins le fourreau)
- Etc.
Lire mon article sur les raccordement électriques provisoires : Le fameux « coffret de chantier ».
5. Construction de la maison: Hors d’eau / Hors d’air
Cette étape comprend la construction des fondations, des murs, de la charpente / couverture et des menuiseries. Visez le Hors d’eau et Hors d’air en priorité ! Mettez vous cet objectif en tête.
Pour faire simple, il vous est permis de « phaser » les travaux comme je l’évoquais plus haut. En revanche, n’oubliez pas ce concept simple :
Toutes les élévations doivent être bâties en même temps.
Autrement dit, tous les éléments qui « pèsent » doivent agir simultanément sur les fondations et la dalle.
Par conséquent, si vous souhaitez phaser en 2 étapes, pour des raisons budgétaires ou de temps, faites en sorte de ne pas bâtir les élévations de la deuxième phase plusieurs années après la première. Vous allez créer un « tassement différentiel » et les fissures apparaîtront très rapidement.
Fixez vous pour objectif d’atteindre le Hors d’eau et le Hors d’air en priorité !
– Fondations : Les fondations doivent être solides et adaptées au type de sol de votre terrain.
– Murs : En fonction de votre choix de matériaux (brique, bois, parpaing, etc.), construisez les murs en respectant les plans.
– Toiture : Installez la charpente et posez la couverture (tuiles, ardoises, etc.).
Pour les menuiseries extérieures et volets roulants, vous devez impérativement soigner l’étanchéité à l’eau et à l’air.
6. Installation des différents systèmes techniques et sanitaires
Installez les systèmes de plomberie, d’électricité, de chauffage, et de ventilation. Reportez vous aux aides fournies par les industriels. Il existe de nombreux « Tutos » disponibles sur chacun des sites internet des fabricants.
– Plomberie : Posez les conduites d’eau et d’évacuation.
– Électricité : Effectuez le câblage électrique en respectant les normes de sécurité. Sous traitez le raccordement du tableau à un professionnel.
– Chauffage et Ventilation : Installez les systèmes de chauffage et de ventilation pour assurer le confort thermique de votre maison.
7. Finitions intérieures
Les finitions intérieures comprennent la pose des cloisons, des revêtements de sol, et des équipements sanitaires et de cuisine.
– Cloisons : Montez les cloisons pour délimiter les différentes pièces.
– Revêtements de Sol : Posez les revêtements de sol (carrelage, parquet, etc.).
– Sanitaires et Cuisine : Installez les équipements sanitaires (salle de bain, WC) et la cuisine.
8. Finitions extérieures
Les finitions extérieures incluent l’enduit des murs, la pose des menuiseries (portes et fenêtres), et l’aménagement du jardin.
– Enduit : Appliquez l’enduit sur les murs extérieurs pour les protéger et améliorer l’esthétique.
– Menuiseries : Posez les portes et fenêtres pour sécuriser et isoler la maison.
– Jardin : Aménagez le jardin selon vos goûts (pelouse, terrasse, etc.).
Les risques en cas de malfaçons
En autoconstruction, vous supportez seul les risques. C’est logique, vous êtes à la fois le maître d’œuvre ET le maître d’ouvrage. Par conséquent, vous ne pourrez pas chercher de quelconque responsabilité auprès des tiers : Les tiers, c’est vous !
- Risques dans le cas d’absence d’étude de sol : En cas de fissuration ou de sècheresse, vous ne serez pas couverts.
- Risque si mauvais ferraillage : Fissurations au mieux, mise en péril du bâti au pire. Attention sur cet item.
- Risque sismique ou RSO : Comme pour l’étude de sol, vous ne serez pas indemnisé (ou mal indemnisé) au mieux.
- Impossibilité de revente : Dans les cas les plus extrêmes, la valeur de votre bien sera réduite à néant.
Impossibilité de garantir la performance énergétique
Comme vous réalisez une autoconstruction, vous ne pourrez pas bénéficier de la BBIO. Evidemment, vous pouvez diligenter une étude thermique sur vos deniers personnels.
Cette dernière sera plus coûteuse, car elle devra se baser sur les éléments que vous fournirez, et non sur le cahier des charges établi généralement « avant travaux », par le constructeur.
Cependant, même si ces éléments peuvent sembler « abstraits », sachez qu’ils seront extrêmement importants en cas de revente du bien. Une maison non conforme aux règlementations thermiques perdra de sa valeur.
- Gardez précieusement les FDS (Fiches de Sécurité) des matériaux mis en œuvre.
- Consignez les coefficients d’émissivité des vitrages des menuiseries extérieures.
- Soignez votre construction pour qu’elle soit la plus performante sur le plan énergétique (qualité du montage, des joints etc.).
Le matériel et l’outillage nécessaire pour construire sa maison
Une autoconstruction nécessite un outillage adapté et complet. Je vous conseille de jongler entre l’achat et la location. Evitez le matériel de seconde main en pensant faire une bonne affaire, dans ce cas, privilégiez la location.
- Terrassement : Possibilité de louer assez facilement les engins.
- Maçonnerie : Petit matériel à acheter, gros matériel à louer de préférence (selon si vous souhaitez garder l’outillage plus tard).
- Charpente : Outils de coupes, essentiellement de la main d’œuvre (très peu coûteuse en outillage).
- Électricité : Matériel courant dont vous aurez tôt ou tard besoin / Achetez tout le nécessaire.
- Plomberie : Comme pour l’électricité, achetez l’outillage nécessaire une bonne fois pour toutes.
- Plaquisterie : Petit outillage standard, louez le lève plaque, louez la cloueuse, mais achetez les couteaux et pinces de plaquiste.
Le plus important :
Les outils de mesures et de traçages sont les plus importants, du début à la fin du chantier. Louer un niveau rotatif de maçon « de qualité » pour le terrassement et les élévations.
Pour le second œuvre, louez ou achetez des niveaux laser et des niveaux à bulle de TRES bonne qualité. Cherchez la qualité de pose, équerre et aplomb, en permanence.
Tout le reste se trouve aisément en grande surface. Visseuse, perceuse, carrelette, etc.
Lire mon article sur le matériel nécessaire pour une autoconstruction de maison en bois
Conseils pour réussir son projet d’autoconstruction
1. Formation et recherche
Informez vous et formez vous aux techniques de construction. Il existe de nombreux ouvrages, tutoriels en ligne, et formations qui peuvent vous aider à acquérir les compétences nécessaires.
Questionnez vos amis, vos proches, sur leurs projets. Faites un travail d’apprentissage, dans tous les domaines.
2. Planification rigoureuse
Un projet bien planifié est plus susceptible de réussir. Élaborez un planning détaillé des travaux et suivez le scrupuleusement. Je le répète, mais la fatigue et le stress peuvent mener un projet à l’échec.
Si vous sentez la ligne rouge, laissez tomber. Prenez dans votre budget et faites intervenir un professionnel. Ce que vous perdrez à l’instant « T », vous le gagnerez plus tard.
Préservez votre santé et vos proches !
3. Gestion du budget
Surveillez de près votre budget pour éviter les dépassements. Prévoyez une marge pour les imprévus.
4. Qualité des matériaux
N’hésitez pas à investir dans des matériaux de qualité. Ils garantissent la durabilité de votre construction et peuvent participer à un gain significatif en terme d’économie d’énergie.
Consultez les professionnels du secteur, comparez, mettez en balance les avantages et inconvénients de chaque matériau ou appareillage.
5. Respect des normes
Assurez vous de respecter les normes de construction en vigueur. Cela inclut les réglementations en matière de sécurité, d’isolation thermique, et d’économie d’énergie.
Exemple : Pour la partie électrique, même si vous tirez tous les réseaux vous-même, je vous conseille vivement de faire réaliser le tableau par un électricien confirmé et à son compte.
Si vous ne le faites pas, attention au risque d’un refus de consuel, donc de raccordement au réseau.
6. Sécurité sur le chantier
La sécurité doit être une priorité. La vôtre, mais également celle des tiers.
Utilisez des équipements de protection et suivez les consignes de sécurité pour éviter les accidents. Sur une de mes photo plus haut, vous pouvez voir les protections sur les fers en attente. Sachez que si un « promeneur » se blesse sur un fer à béton, vous êtes juridiquement responsable.
C’est évidemment valable pour tous les autres matériaux et outillages. Ne laissez rien trainer.
7. Assistance professionnelle
N’hésitez pas à faire appel à des professionnels pour les tâches complexes ou réglementées, comme l’installation électrique ou la plomberie. Sachez qu’il existe de plus en plus de « coach travaux« , qui ne sont pas réellement des maîtres d’œuvres, mais qui connaissent bien les différents métiers.
Prendre un professionnel comme conseiller peut s’avérer payant.
Lire mon article sur le coaching en travaux
Conclusion
L’autoconstruction est une aventure passionnante qui offre de nombreux avantages, mais elle nécessite une préparation minutieuse et une grande implication personnelle.
En suivant les étapes et les conseils présentés dans ce guide, vous serez mieux préparés pour réussir votre projet d’autoconstruction et réaliser la maison de vos rêves.
N’oubliez pas que chaque projet est unique, alors adaptez ces recommandations à votre situation.
En résumé, l’autoconstruction vous permet de créer une maison sur mesure tout en réalisant des économies significatives. Avec une bonne organisation et une attention particulière aux détails, vous pouvez transformer ce rêve en réalité.
Merci pour vos lectures et bon chantier !
Serge USTUN. Crédits photo : Vika Glitter