Pour faire suite à mon premier article concernant les murs cyclopéens, je vous propose aujourd’hui l’analyse d’un point de vue purement technique sur ces magnifiques constructions.
Je vous rassure, il y aura encore de quoi largement rêver pendant des années.
Mon premier article permettait de situer le contexte et de détourer les grandes lignes de ces structures étonnantes, maintenant il est temps de les appréhender avec le regard du constructeur.
Je vous invite à vous reporter à la première partie de ce dossier : Les murs cyclopéens ; Première partie.
Je vais aborder cette partie du dossier à la manière dont je raisonne lorsque je suis face à une construction. Autrement dit, je vais raisonner en terme de bâtisseur, et non d’archéologue ou d’historien, car je ne suis ni l’un, ni l’autre.
Deux éléments se dégagent très distinctement de tous ces édifices : L’ingénierie, et le savoir faire.
Commençons.
Avant propos
Je tiens à préciser que nous sommes tous victimes de biais cognitifs naturels. Lorsqu’on évoque ces merveilleux édifices anciens, nous avons tendance à nous focaliser sur le gigantisme, alors que les véritables prouesses sont parfois minuscules, discrètes et souvent invisibles.
Nos biais de raisonnement nous amènent à nous questionner, je le pense, sous de mauvais angles et de mauvais points de vues.
Je m’explique.
Tous les chercheurs, officiels ou non (archéologues, historiens, chercheurs indépendants, etc.) s’étonnent d’un potentiel usage de techniques rigoureusement scientifiques qui seraient « archaïques » au sens d’anciennes. A cela, je voudrai simplement que nous remettions tous les pieds sur terre :
- Les principaux calculs scientifiques, notamment la géométrie, sont antiques. Nous n’avons rien inventé en 2024. Autrement dit, penser que nos ancêtres pouvaient tracer des tangentes et calculer des cosinus n’est en rien une aberration.
- Le gigantisme, et tout ce qui accapare le regard, n’est pas nécessairement le plus difficile à réaliser. En règle générale dans le bâtiment, plus c’est gros, plus ça casse vite. Autrement dit, si ça ne casse pas, c’est tout bonnement que le niveau d’ingénierie des anciens était proprement remarquable, bien au delà de ce que nous laisse penser l’histoire académique.
Les fondations, base de toute construction : Ingénierie
Dis moi comment sont dimensionnées les fondations de la grande pyramide, et je te dirai combien de siècles elle durera.
Si je dois construire un édifice aujourd’hui, quel que soit le lieu, je dois avant toute chose définir si le terrain sur lequel je vais bâtir peut offrir la portance nécessaire pour supporter la descente de charge de mon bâtiment : Autrement dit, les fondations.
Cette portance est mesurable, c’est la fameuse étude de sol « G », obligatoire en France avant toute réalisation d’une construction.
Les fondations reprennent l’ensemble du poids d’un bâtiment, mais ces dernières nécessitent un sol portant. Autrement dit, on ne bâtit pas sur un sol meuble, ni sur un sol argileux, etc.
A l’évidence, nos anciens connaissaient cet impératif de stabilité structurelle offerte par le terrain. On peut donc clairement dire que nos anciens connaissaient la notion de « terrain constructible », et ce sera tout pour la petite plaisanterie.
Lorsqu’on étudie de près les constructions régionales, en France ou ailleurs, il est assez aisé de définir une constante en matière de localisation des constructions.
Plus ces dernières sont anciennes, plus elles sont élevées (en terme d’altimétrie). Il y a deux raisons à cela, et ces deux raisons ont une cause commune : Les alluvions.
Autrement dit, vous vous demandez pourquoi je « case » la notion de localisation dans le chapitre « fondations ». Et bien la réponse est simple, les deux éléments sont issus d’une seule et même cause.
Plus vous bâtissez en hauteur, plus vous êtes sur un terrain stable. Les vieux villages sont tous flanqués sur des collines, c’est un fait. Et les invasions barbares n’y sont pour rien.
Bâtir en hauteur préserve des inondations, et les inondations créent du remblai. L’alluvion étant le résultat du drainage des terres des collines vers les plaines. En outre, plus vous êtes en plaine, plus vous êtes en présence de terrains argileux.
Dès lors, il est parfaitement légitime de se dire que nos anciens savaient déjà se préserver des constructions sur terrain meuble (sauf à Pise).
Le raisonnement doit donc se tenir ainsi : Le lieu des constructions est (sans doute) déterminé en fonction de la nature du terrain. Du moins, pour les constructions massives.
Le sol propice au bâti & le terrassement : Ingénierie
Pour construire, le terrain doit être propice à générer une portance adaptée. Si tel n’est pas le cas, alors le constructeur surdimensionne les fondations dans leur masse et leur emprise pour palier aux défauts du terrain naturel, ou bien en allant chercher la profondeur.
Autrement dit, sur un terrain meuble (je songe à Gizeh), les constructions massives devront avoir un « socle » beaucoup plus large, beaucoup plus profond, et beaucoup plus épais. Dans ce cas de figure, il faudra « décaisser » un maximum de terrain meuble pour établir des fondations sous forme de terre plein, un « gros » matelas en somme.
A Sacsayhuaman, la question n’est pas la portance du sol (terrain rocheux) mais l’extraordinaire adaptation du relief et le très haut niveau de maîtrise du terrassement.
Les fondations se dimensionnent en fonction du poids qu’elles reçoivent, c’est leur rôle principal.
En d’autres termes, nous pouvons là encore imaginer que nos anciens connaissaient parfaitement la notion de portance, et de descente de charge.
Sans ces deux connaissances (nécessitant des règles de calculs précises) aucune construction massive ne peut être pérenne et traverser les âges.
On résume :
- Connaissance de la topologie et de la géotechnie, c’est un fait.
- Connaissance poussée de la notion de descente de charge.
- Excellente maîtrise des notions de terrassement.
Les notions de drainage :
La notion de drainage ne doit pas être écartée, car c’est le drainage qui protège les fondations de l’effet délétère du ruissellement.
Les notions d’aplomb et de faux aplomb :
Sacsayhuaman est l’exemple parfait qui atteste que les anciens connaissait les notions de « soutènement » et de faux aplomb pour maintenir le remblai. Encore une fois, ce sont là des techniques hautement techniques qui ne doivent rien à l’empirisme.
La maîtrise des redans : Ingénierie & Savoir faire
Ci-dessus : Redans parfaitement exécutés (j’ai tracé le principe en bleu) / Crédit photo : machutravelperu.com / Lien vers la photo.
Au premier coup d’œil, pour un averti, il est parfaitement évident que les anciens bâtisseurs connaissaient les notions de redans. Un redan n’est pas un « hasard ». On crée un redan volontairement. Attention, je ne parle pas de refend.
Encore une fois, ce petit détail qui parait insignifiant au demeurant m’interpelle. Seul un maçon comprend la nécessité d’un redan et voit immédiatement la différence entre un redan naturel et un redan artificiellement exécuté.
L’équerrage et la pierre angulaire : Ingénierie
De très loin la notion la plus fondamentale en bâtiment, l’équerrage et la pose des pierres angulaires semble cependant peu développée par les chercheurs. Or, c’est bien là tout le problème.
Sans une connaissance précise et parfaitement maîtrisée de la pierre angulaire, aucune construction n’est possible. C’est le « canevas » préalable à toute construction.
Si la manutention, le levage, la taille ne me posent pas spécifiquement de problème (sauf pour les mégalithes pesant plusieurs dizaines de tonnes), il en va tout autrement pour la précision des calculs d’implantation, d’équerrage et de constance dans le respect des plans.
Ca, je ne me l’explique pas, ni avec les « ombres projetées », ni avec les autres théories officielles. L’équerrage sort du domaine de la stricte compétence manuelle. Cela reste un mystère en ce qui me concerne.
On ne peut en tirer qu’une seule conclusion : Un savoir s’est perdu.
Lire mon article sur la pierre angulaire.
La manutention des pierres : Savoir faire
Je ne m’explique pas la manutention des pierres cyclopéennes, même si je m’explique parfaitement la manutention des pierres utilisées à Gizeh par exemple. Jusqu’à 1 tonne, pour une pierre grossièrement débitée en rectangle, le déplacement et le levage ne pose véritablement aucun souci à un tailleur.
Ma limite personnelle est 1 tonne, mais j’avoue ne jamais avoir eu l’occasion d’essayer avec des masses plus importantes. J’essaierai de vous en faire la démonstration dans une vidéo dès que je pourrai me dégager du temps.
En revanche, ce n’est pas « proportionnel » mais « exponentiel » en terme d’effort et de difficulté passé ce « gabarit » commun à tous les peuples, et tous les âges.
Comme je l’évoque dans certains de mes articles, ce format rectangulaire de 800 kg à 1 tonne se retrouve étrangement partout, de l’Angleterre jusqu’en Amérique Latine, et quels que soient les siècles.
Pour résumer, 1 tonne ne représente strictement aucun souci de déplacement et de levage pour un maçon. Au delà, et je pense plus particulièrement aux mégalithes de Sacsayhuaman (plusieurs tonnes, voir dizaines de tonnes), je n’ai aucune hypothèse sérieuse.
En l’occurrence, chaque fois que je songe aux linteaux qui font le plafond de la chambre du roi à Gizeh, je reste perplexe quant au levage de ces blocs de plusieurs dizaines de tonnes.
Sur ce point, et selon moi, aucune théorie officielle n’est sérieuse. Il manque une « clé » sur le plan technique.
En aparté, j’ajouterai que le plus difficile des ouvrages à réaliser pour un maçon n’est pas le gigantisme des pyramides car c’est ce qui saute au yeux, mais bel et bien de garder la constance non pas sur les angles de la pyramide, mais sur le plus discret des ouvrages en présence :
Les tunnels d’aérations (ou conduits).
L’étrange exactitude des niveaux et des arases : Ingénierie & savoir faire
On peut remarquer une constante sur la plupart des édifices, y compris les édifices en pierres cyclopéennes. Les arases, les traits de niveaux, et les harmonies globales sont d’une grande précision et semblent pourtant si simples au premier regard.
Cette précision dans la réalisation des structures est très étonnante si nous la comparons avec la grossièreté des édifices qu’on réalise aujourd’hui en maçonnerie.
La théorie de la pierre reconstituée : Faux, je le démontre ici
La théorie de la pierre coulée, ou reconstituée ne tient pas, du simple fait de la notion de coffrage et de résistance des matériaux « au jeune âge ».
La mention « au jeune âge » n’est pas une allégorie, c’est une notion technique qui définit l’obtention de résistance d’un matériaux coulé (en Mégapascal) dans les quelques jours qui suivent son coulage. En d’autres termes, le jeune âge c’est la première étape du séchage des mortiers, bétons, pierres reconstituées, bétons cellulaires, etc.
Retenez bien ces deux éléments :
- Coffrage.
- Résistance à la compression au jeune âge.
Le problème du coffrage
Pour couler, que ce soit du mortier, de l’argile (tuiles), du béton, ou de la pierre reconstituée (appuis de fenêtres par exemple), il faut nécessairement un coffrage.
Ici, inutile d’aller chercher des techniques exotiques : Sans coffrage pas de coulage.
Un coffrage doit être fermé sur 5 côtés : Dessous (fond), et sur les 4 cotés (pour une forme rectangulaire) afin de réaliser un « bloc ».
- Exceptions :
- Couler des arases de niveau sur de la maçonnerie ne nécessite que 2 côtés coffrés (ceinture d’un bâtiment, rampanage, etc.)
- Couler un linteau ne nécessite que 3 côtés : Dessous, et deux côtés dans la continuité des parpaings.
- Etc.
En revanche, pour couler un « bloc » qui servira de maçonnerie, seuls des coffrages 5 côtes peuvent être utilisés, aucune autre hypothèse n’est crédible.
La maçonnerie doit être homogène :
Tous les blocs doivent faire peu ou proue les mêmes dimensions, sinon il faudra autant de gabarits de coffrage que de pierres à couler : C’est un non sens. Le bois de coffrage, aujourd’hui encore très coûteux, ne peut en aucun cas (pour des raisons simples de disponibilité) être hétérogène.
La maçonnerie doit être rectiligne :
Les blocs ne peuvent pas être coulés en « galbe » car là encore, les gabarits seraient plus difficiles à réaliser que de simplement tailler la pierre. En outre, le galbe suppose des moments de forces bien plus difficile à contraindre qu’un coffrage rectangulaire.
Le coffrage ne doit pas exploser :
Couler, ce n’est pas juste faire des seaux de sable au bord de la plage. Si vous avez déjà coulé une fois des murs à bancher, vous aurez peut être vécu l’extraordinaire expérience des banches qui « lâchent ». La pression exercée par les granulats est telle, que même des coffrages techniques solides arrivent à exploser.
Le coffrage doit être retiré après séchage :
Enfin, un coffrage est censé être retiré. Si les anciens bâtisseurs avaient utilisés des coffrages pour les cas ci-dessus, il serait alors impossible de les retirer après séchage. Cela existe, cela s’appelle un coffrage perdu. Dans notre cas, nous voyons bien qu’aucun coffrage perdu n’est visible.
Le problème du jeune âge
Le problème du jeune âge invalide de fait toutes les hypothèses de pierre coulée ou reconstituée. Les matériaux n’atteignant leur résistance nécessaire au jeune âge, les empiler avant le séchage complet induirait un effondrement des blocs. La théorie selon laquelle les blocs seraient coulés puis adossés pour qu’ils prennent chacun le contour précis de l’autre est donc erronée.
- Soit vous coulez, donc vous attendez le séchage définitif et par conséquent, vous ne pouvez pas amalgamer les joints et les formes.
- Soit vous coulez et vous tentez d’amalgamer les blocs et l’édifice s’effondre, car le séchage ne sera pas accompli.
Inutile de réfléchir dans cette hypothèse, la pierre coulée ou reconstituée n’est pas valide.
La question de la taille des pierres : Savoir faire
Pierre multi angulaire / Sacsayhuaman / Crédit photo : Peru.info / Lien vers la photo.
La question de la taille des pierres n’est pas un problème de technique, mais de connaissance et de maîtrise de l’art. Si nous nous posons aujourd’hui cette question, c’est tout bonnement parce que nous avons oublié les bonnes méthodes, et non que ces méthodes sortent tout droit d’une mystérieuse civilisation exogène.
Je prendrai le contrepied d’Etienne Klein qui lors d’une de ses conférences affirme que « avant » c’était pas mieux, en affirmant pour ma part que avant c’est mieux fait en tout cas. Le temps corrompt les connaissances et les techniques (c’est mon avis personnel).
Laissez ChatGpt œuvrer pendant 10 ans, et vos enfants ne sauront même plus faire un trou dans une feuille de papier. C’est dit.
Par conséquent la taille des pierres ne me pose personnellement aucun souci particulier. Il s’agit de savoir calepiner, tabletter, et reporter.
Or, ces trois techniques sont parfaitement maîtrisées depuis des siècles, et il n’y a rien là de plus que du temps passé à l’ouvrage et le perfectionnement de son art.
La consistance même de mon propos se retrouve dans les propos des détracteurs du savoir et théoriciens de découpe « laser » : « Les anciens ne pouvaient pas se permettre de lever une pierre, vérifier la taille, puis la redescendre pour la retailler etc. »
En effet, c’est très juste. Aucune ambiguïté sur ce constat. Par conséquent, la première taille était la bonne.
La première chose qu’on apprend dans le bâtiment, c’est de ne pas s’y reprendre à deux fois pour réaliser un ouvrage. Un de mes formateurs Anglais, illustre charpentier, me disait toujours : « Mesure twice, cut one » (mesure deux fois, mais ne fais qu’une seule coupe).
Par conséquent, la réponse est dans la question. Si les anciens ne pouvaient pas se permettre de lever, descendre, relever, redescendre les pierres, c’est justement parce qu’ils connaissaient parfaitement les techniques de REPORT et que les pierres étaient parfaitement délardées avant leur mise en place.
Biais cognitif récurrent : Le nombre d’angles (voir ma photo ci-dessus)
En outre, il y a un bien cognitif très important en ce qui concerne les mégalithes anciens, celui du nombre d’angles.
Les théoriciens supposent que c’était parfaitement impossible de générer des tailles multi-angulaires parfaites, or dans la réalité, c’est un constat trompeur.
Encore une fois, c’est notre regard qui est trompé par l’extravagance des édifices.
Une pierre qui dispose de 3, 4, 5 ou 6 angles délardés, n’oppose ces angles qu’aux pierres adjacentes. Autrement dit, pour chaque pierre réellement au contact, ce ne sont que 1 ou deux angles qui sont opposés. La technique du report permet très largement ce délardement sans poser aucune difficulté à n’importe quel tailleur de pierre.
Si vous observez la photo ci-dessus (en tête du paragraphe), vous noterez que les pierres adossées ne sont taillées que sur 1 ou 2 angles maximum de la pierre principale. Celles qui viendront au dessus et aux côtés de ces dernières le seront également, et ainsi de suite.
Autrement dit, chaque pierre ne nécessite que 2 tailles, et non 10 ou 12 comme j’ai pu l’entendre par ailleurs. Ce n’est pas de la tomette, on ne pose pas les pierres en enclave (ce qui pour le coup serait de la magie), mais les unes au dessus des autres. Autrement dit, c’est la pierre du dessus qui sera taillée, et ainsi de suite.
La connaissance en RDM : Ingénierie
Crédit photo : salkantaytrekking.com / Cusco / Lien vers la photo.
La « RDM » est l’acronyme courant que l’on utilise dans le bâtiment pour définir la science de calcul de la Résistance Des Matériaux (RDM).
1. Sans aucune connaissance de RDM et sans expérience empirique, un ouvrage tiendra d’une semaine, à quelques années tout au plus. Notamment en ce qui concerne les linteaux, les ceintures (ou clés en ce qui nous concerne), et les aplombs.
Un linteau mal dimensionné peut casser dans les quelques heures qui suivent sa mise en place, même s’il n’y a aucun poids dessus. C’est une question d’élasticité (module de Young), de cisaillement, et de flèche.
Lire mon article sur le linteau.
2. Il est tout à fait concevable de bâtir sans connaissance de résistance des matériaux, un édifice qui durera quelques décennies. Notamment lorsqu’on travaille sur des matériaux non soumis (ou peu) au cisaillement et aux efforts tranchants : Le bois par exemple.
Cependant, ces édifices ne résistent jamais bien plus longtemps, et ils auraient aujourd’hui totalement disparus.
3. Sans notion très poussée de RDM (Résistance Des Matériaux), il sera très difficile (voir impossible) de bâtir un édifice qui dépassera le siècle.
Conclusion : Pour traverser le temps, les siècles, et parvenir jusqu’à nous, ces édifices ont nécessairement été bâti par des ingénieurs aux connaissances pointues en résistance des matériaux. La part de rêve et de mystère n’est donc pas « comment » ont-ils pu faire, mais « à quel point » étaient riches leurs connaissances de la physique des matériaux.
Je ne me l’explique pas.
Et les « petits bitonniaux » alors ? Savoir faire & Ingénierie
Les « petits bitonniaux » ou « poignées » ou bien encore « protubérances » sur les pierres intriguent absolument tous les chercheurs. Bien, c’est encore heureux que nous gardions une part de rêve et de mystère dans tout ça.
Cherchez le centre de gravité des pierres, et vous comprendrez sans aucun doute possible leur utilité.
J’espère pouvoir faire une vidéo sur ce point, mais le temps me manque et si je le peux, ce sera dans le cadre d’un projet de construction. J’aimerai construire une petite tiny house (ou studio de jardin) pour faire un time lapse, sur un projet très pragmatique que j’ai conçu.
Or cette dernière devra prendre son assise sur les gros blocs de pierre, ce sera l’occasion d’expliquer le levage, la taille etc.
Ces poignées ne sont effectivement pas là par hasard, et leur rôle est essentiellement axé sur le transport et le déplacement des pierres. Attention, pas nécessairement pour le levage, comprenons nous bien. Je parle de déplacement horizontal. Ils ont également un rôle lors de la présentation des pierres (le moment où les pierres sont définitivement posées en place).
Ce sont, selon moi, des « RIGs ».
Pour conclure :
Les mystères demeurent, et c’est tant mieux. Nous devons rêver, nous devons nous questionner, c’est le meilleur des jeux intellectuels. En revanche, même si je m’explique parfaitement certains actes techniques, d’autres demeurent des véritables mystères.
- Taille des pierres : No problème, juste un biais cognitif.
- Levage des pierres : Oui jusqu’à 1 à 2 tonnes, très facilement pour 2 à 3 individus.
- Levage des pierres de plusieurs dizaines de tonnes : Aucune explication rationnelle, et surtout pas les dessins et croquis techniques que j’ai pu voir dans les articles. Ca dépasse l’entendement.
- Pierre coulée ou reconstituée : C’est inconcevable en terme technique et en terme d’économie du bâtiment.
- Connaissance de la résistance des matériaux : Aucun doute, les anciens maîtrisaient parfaitement la RDM, à un niveau d’ingénierie.
- Maîtrise des notions de terrassement, de soutènement, de drainage et de nivellement : Ce semble évident non ?
- Connaissance des moments de forces : Vu plus haut, c’est inconcevable et pourtant, c’est factuel !
De quoi nous faire rêver encore un peu, tous ces éléments, du moins lorsqu’on aborde le « bâti », devraient être proposés à la réflexion des bâtisseurs avant tout ! Je ne referme pas ce dossier, car de nombreuses autres questions restent en suspend.
Merci à vous.
Serge USTUN.
Et voilà donc la suite tant attendue, pile dans le timing promis, merci Serge ! Super intéressant. En plus, il va dans le sens que j’espérais. À savoir : une sorte de 3e voie, entre les tenants de la « raison » et ceux de la « science-fiction » (enfin c’est moi qui le dis comme ça, ils ne seraient peut-être pas d’accord). Un petit peu usée de voir leurs querelles de clocher, j’apprécie votre point de vue : oui, plein de choses sont finalement bien explicables, et oui aussi, certains points demeurent difficiles à expliquer. Comme quoi, avoir une vision nuancée sans « choisir un camp », c’est possible. On prend alors vos explications, et on continue à rêver sur les mystères ^^
Bonne fin d’année !
Julie
Merci beaucoup ! Très intéressant en effet.Bonnes fêtes !