Technicien de recherche de fuite : La fiche métier complète dédiée aux postulants comme à celles et ceux qui ont déjà un solide bagage en bâtiment et qui souhaitent élargir leurs compétences. Ce métier est un métier en tension, à forte valeur ajoutée, ce sera à vous de faire la différence.
Sujet abordés :
Technicien / Technicienne de recherche de fuite :
- définition,
- missions,
- méthodes et outils,
- formation, compétences,
- salaire, évolution,
- exemple d’annonce,
- conseils pratiques et Q\&R pour un entretien.
Définition & rôle principal du technicien en recherche de fuite
Le technicien de recherche de fuite localise, identifie et quantifie les fuites sur des réseaux ou installations fluides (eau potable, réseaux privés, piscines, planchers chauffants, installations industrielles ou HVAC). Son objectif : repérer la source d’une perte (souvent invisible) avec un minimum d’intervention destructrice, proposer une solution (réparation, colmatage, isolement) et produire un rapport d’intervention précis.
Ce métier est en constante évolution et la demande est forte.
Missions principales (quotidiennes)
- Accueil du client / prise en charge de l’appel et diagnostic à distance.
- Relevé et analyse de l’installation (plan, compteur, points de contrôle).
- Mise en place d’une méthodologie d’investigation adaptée (tests de pression, isolement de tronçons, mesure acoustique, etc.).
- Localisation précise de la fuite (repérage sur canalisation enterrée, mur, toiture, piscine, etc.).
- Rédaction du rapport, estimation du volume de fuite et proposition de solution / devis.
- Suivi post-intervention : vérification de l’étanchéité après réparation et conseils au client.
A la rĂ©ception d’une mission, le technicien de recherche de fuite organise son RDV avec le client et dĂ©termine l’action qu’il va devoir mener. Il est très souvent en mobilitĂ©, son travail est essentiellement un travail de terrain.
Lire la fiche métier sur le site CIDJ.
Environnements d’intervention
- Réseaux d’eau potable (gestionnaires, syndicats, communes).
- Habitations individuelles ou immeubles (réseaux privés après compteur).
- Piscines et bassins.
- Sites industriels et installations techniques (HVAC, process).
- Travaux d’urgence (fuite importante, dégâts des eaux).
Les fuites peuvent ĂŞtre de toute nature, et en tous lieux. Des rĂ©seaux d’adduction jusqu’aux toitures, le technicien de recherche de fuite doit ĂŞtre Ă l’aise dans tous les environnements. Toiture, salle de bain, sous dalle de vide sanitaire, ou simplement au droit des piscines privatives ou collectives. Certains techniciens se spĂ©cialisent dans la recherche sur les bassins, ils sont alors contraints de rĂ©aliser leur intervention en submersion.
Lire notre dossier sur la recherche de fuite piscine.
Méthodes et technologies couramment utilisées
Le technicien recherche de fuite combine souvent plusieurs techniques pour localiser précisément la fuite et réduire le creusement ou la démolition :
- Corrélation acoustique / détecteurs de bruit : capteurs posés sur la canalisation pour mesurer la propagation du bruit de fuite et déterminer l’emplacement.
- Gaz traceur (hélium ou hydrogène-mélange) : injection d’un gaz inerte/faiblement dosé et détection en surface pour localiser les défauts, utilisé sur réseaux enterrés ou gaines.
- Caméras thermiques / thermographie infrarouge : repérer des zones d’humidité par différence de température.
- Loggers acoustiques / surveillance continue pour détecter des fuites faibles sur le temps et orienter des investigations plus fines.
- Essais de pression, tests d’étanchéité, usage de manomètres et pompes d’essai.
- Inspection endoscopique / endoscope (caméra flexible) pour contrôles intérieurs et canalisations accessibles.
- Fumigation / test fumigène pour toitures, terrasses ou locaux (repère les sorties de fuite vers l’extérieur).
Pour de nombreuses situations, on combine méthodes non destructives (acoustique + gaz traceur + thermique) pour confirmer la localisation avant toute ouverture.
Lire notre dossier : Recherche de fuite, on fait le tour !
Matériel et outillage type
- Corrélateur acoustique et capteurs (pince, capteurs de surface).
- Détecteurs à gaz traceur (hélium / dihydrogène) et kits d’injection.
- Caméra thermique portable.
- Endoscopes / boroscopes.
- Pompes de pression, manomètres, débitmètres.
- Fumigènes et générateurs de fumée.
- Appareils de mesure de conductivité / humidimètres.
- GPS/logiciel de cartographie, tablettes pour rapport d’intervention.
- Équipements de protection individuelle (EPI) : gants, casque, chaussures de sécurité, vêtements haute visibilité.
Parcours de formation & certifications (France)
Niveau d’accès : Le métier est accessible dès un CAP (métiers de l’eau, travaux publics, plomberie) mais les recruteurs privilégient souvent des profils bac pro ou bac +2 (BTS, DUT) selon la taille de l’employeur et la technicité requise.
Formations spécialisées : il existe des formations courtes certifiantes “recherche de fuite” (après compteur, avant compteur, piscine, toiture…) proposées par des organismes spécialisés pour se former aux méthodes (acoustique, gaz traceur, thermographie).
Habilitations et formations complémentaires : habilitations électriques (travail près d’installations électriques), permis B, formation sécurité chantier, gestes de premiers secours. L’habilitation électrique adaptée (BS/BR/H0-B0 selon l’activité) est souvent requise.
> Remarque : les certificats précis et appellations peuvent varier selon l’organisme. Il est conseillé de s’orienter vers des organismes reconnus du secteur (opérateurs d’eau, organismes de formation spécialisés).
Compétences techniques & qualités requises
Techniques :
- Maîtrise des outils de détection (corrélateur, traceur, caméra thermique).
- Connaissance des réseaux hydrauliques, schémas de plomberie et matériaux (PE, PVC, fonte, cuivre).
- Notions d’électricité de base pour instrumentation (ou habilitation).
- Lecture de plans, référencement géographique (GPS/GIS).
- Rédaction de rapports clairs et chiffrés.
Comportement idĂ©al pour l’entreprise qui recrute :
- Rigueur, sens de l’analyse et de l’observation.
- Patience et méthode (les recherches peuvent être longues).Bon relationnel client — expliquer la méthodologie et conclusions.
- Capacité à travailler seul et en équipe, adaptabilité (chantiers, intempéries).
- Voir les formations « Technicien de recherche de fuite » sur FDS PRO.
- L’habilitation Ă©lectrique pour les plombiers.
Conditions de travail & contraintes
- Interventions fréquentes sur le terrain ; déplacements réguliers (véhicule de service).
- Horaires variables, astreintes ou interventions d’urgence possibles (fuite majeure, dégât des eaux).
- Travail parfois en milieu exigu, en extérieur, sur chaussées ou en hauteur (toiture).
- Protection et respect strict des règles de sécurité (EPI, signalisation, isolation de réseau).
Rémunération (indications France)
Les salaires varient selon expérience, région et employeur (opérateurs d’eau, entreprises privées, artisan). Les fourchettes observées : environ 1 600 € à 2 200 € bruts mensuels en moyenne pour un technicien débutant à confirmé ; certains postes en région parisienne ou chez des grands opérateurs peuvent être plus élevés. Les sources et études métier indiquent des salaires moyens autour de \~1 800 € brut / mois pour des profils courants.
> Ces valeurs sont indicatives : consulter les offres locales (Suez, Veolia, gestionnaires d’eau, PME spécialisées) permet d’affiner selon la zone et le niveau d’expertise.
Employeurs types & débouchés
- Opérateurs et gestionnaires de réseaux d’eau (collectivités, entreprises spécialisées).
- Entreprises de plomberie et chauffage (interventions après sinistre).
- Sociétés spécialisées en détection de fuite et assèchement (prestataires privés).
- Assureurs / experts sinistres (missions d’analyse).
- Entreprises industrielles pour réseaux process ou HVAC.
Les entreprises qui embauchent :
- Ax’EAU : Consulter leur site.
- Resilians : Après sinistre gĂ©nĂ©raliste, dispose d’une section « RDF ».
- Belfor : Entreprise après sinistre spécialisée.
- Etc.
Pour ĂŞtre au plus proche des employeurs dans cette activitĂ©, je vous conseille de crĂ©er un compte sur LinkedIn. C’est sur ce rĂ©seau que vous disposerez d’un maximum d’alertes sur les postes Ă pourvoir. Vous pouvez Ă©galement lancer une recherche filtrĂ©e sur Indeed, les offres y sont nombreuses.
Évolution professionnelle
- Technicien confirmé → Chef d’équipe / Responsable d’atelier.
- Spécialiste (expert en gaz traceur, corrélation acoustique) → Formateur / consultant.
- Passage vers des postes techniques supérieurs (chargé d’affaires, conducteur de travaux, responsable réseau) ou création d’entreprise (artisan spécialisé en recherche de fuite).
Exemple de fiche de poste (court)
- Titre : Technicien de recherche de fuite (H/F)
- Missions : interventions terrains, localisation des fuites, tests d’étanchéité, rapport et devis.
- Profil : CAP/BEP ou Bac pro plomberie / TP, expérience appréciée, habilitation électrique, permis B.
- Compétences : corrélateur, détection gaz traceur, caméra thermique, endoscope.
- Rémunération : selon profil + camion + primes.
Modèle d’annonce à publier
(Ă adapter selon votre entreprise)
> Nous recherchons un(e) Technicien(ne) recherche de fuite — interventions sur réseaux privés et publics. Missions : diagnostiquer, localiser et quantifier les fuites (acoustique, gaz traceur, thermographie), rédaction des rapports, intervention chez les particuliers et professionnels. Formation : CAP/BEP/Bac pro plomberie ou BTS, formation recherche de fuite appréciée. Permis B exigé. Habilitation électrique souhaitée. Rémunération selon profil.
Exemples de points Ă mettre sur un CV
- « Localisation de fuites invisibles sur réseaux enterrés et privatifs — méthodes acoustique et gaz traceur. »
- « Rédaction de rapports techniques et proposition de solutions avec estimation du volume perdu. »
- « Maîtrise du corrélateur acoustique, caméra thermique et endoscope. »
- « Interventions d’urgence et gestion relation client. »
Questions d’entretien fréquentes et réponses efficaces
Q : Quelle méthode utiliseriez-vous pour une fuite après compteur non visible ?
R : « D’abord isolement et test de pression pour confirmer fuite, puis enregistrement acoustique/loggers pour localiser la zone, et corrélation acoustique pour affiner ; si nécessaire, test gaz traceur pour localisation précise avant ouverture. »
Q : Comment rédigez-vous un rapport d’intervention ?
R : « Contexte, relevés (points de mesure), méthodes utilisées, localisation précise (repères), estimation volume/gravité, recommandation et coût estimé, photos avant/après. »
Bonnes pratiques & conseils terrain
- Toujours commencer par la sécurité : balisage, EPI, isolement des circuits si besoin.
- Documenter chaque étape (photos, géoréférencement, mesures) — cela simplifie litiges et facturation.
- Combiner méthodes non destructives avant toute démolition.
- Maintenir le matériel calibré et suivre formations constructeurs (corrélateurs, traceurs).
- Établir un réseau de partenaires (canalisateurs, maçons, plombiers) pour interventions rapides.
Ressources utiles / Pour aller plus loin
- Formations spécialisées en recherche de fuite (centres privés et organismes reconnus).
- Guides métiers (CIDJ) pour parcours et salaires indicatifs.
- Documentation technique des grands opérateurs (Veolia, Suez) et fabricants d’appareils de corrélation.
- Source VĂ©olia. DĂ©tecter les fuites d’eau et rĂ©duire les pertes.
- Source Wikipédia : La détection de fuites.
Conclusion
Le technicien de recherche de fuite est un métier technique et terrain qui combine compétences mécaniques, sens de l’observation, maîtrise d’outils modernes et relation client. C’est un métier utile (économie d’eau, réduction des dégâts), accessible via des parcours professionnels variés (CAP à Bac+2 + formations spécialisées), avec des perspectives d’évolution vers des postes de chef d’équipe ou d’expert technique.
CrĂ©dit photo de couverture : Ax’eau.


