Vérifier son niveau à bulle est une démarche que vous devez effectuer régulièrement. Un niveau dévoyé et vous prenez le risque de construire en faux aplomb, ou de faux niveau.
Mais comment vérifier un niveau quand on est pas équipé pour faire de la métrologie ?
Il existe une méthode simple, je vous donne l’astuce dans cet article ! Suivez le guide.
Vérifier son niveau à bulle : L’astuce
Tout ouvrage dans le bâtiment doit obéir à deux règles : Le niveau et l’aplomb.
Les niveaux à bulle ont justement pour rôle de nous permettre de bâtir dans ces deux axes, sans nous éloigner de la rectitude nécessaire à la pérennité d’un ouvrage.
Certes, les niveaux lasers sont devenus chose courante, mais ils ne remplacent toujours pas les niveaux à bulle dans bien des cas. Même s’il est vrai que les plaquistes utilisent désormais les niveaux lasers, les menuisiers quant à eux travaillent toujours « à l’ancienne ».
En revanche, lorsqu’il s’agit de poser les linteaux ou de créer une ouverture dans un mur porteur, inutile de justifier l’utilisation d’un niveau parfaitement opérationnel.
Un coffre titan mal posé et c’est la galère assurée !
Pour les menuisiers, la pose d’une fenêtre ou d’une porte ne peut clairement pas se faire à l’aide d’un niveau laser. Même si je l’ai vu faire, c’est une hérésie. Aucun menuisier professionnel ne pose au laser.
Le niveau à bulle est également couramment utilisé en maçonnerie et en charpente, au détriment du niveau laser.
Vérification d’un niveau à bulle : La méthode
Si vous n’avez pas regardé la vidéo que j’ai mis en ligne sur la chaine Bati Blog (ci-dessus), alors je vous invite à tester votre niveau en suivant mes indications.
1 – Trouvez vous n’importe quelle surface plane. Et vous remarquerez que je n’évoque pas une surface de niveau, mais simplement plane. La planéité ne sert qu’à poser son niveau sans effet de bascule.
2 – Posez votre niveau sur le support, et vérifiez simplement où se situe la bulle d’air. Tracer un repère sur le support au centre de votre niveau (approximativement).
3 – Retournez diamétralement votre niveau, puis placer le précisément au même endroit. Quand je dis « diamétralement » cela signifie que le côté droit passe à gauche, et le gauche passe à droite, en vue de face.
4 – Si la bulle est exactement au même endroit, alors votre niveau n’est pas faussé. Si la bulle change de place, le verdict est sans appel : Votre niveau est dévoyé ! Jetez le (ou recyclez le), mais ne bâtissez surtout rien avec.
En général si la bulle de niveau est faussée, alors la bulle d’aplomb a de grandes chances de l’être également. Ne prenez pas de risques et remplacez votre outils par un autre qui fonctionne.
Crédit photos : S.USTUN
La métrologie : Kesako ?
Tous les instruments de mesure doivent être étalonné. Autrement dit, ils doivent correspondre à un « étalon » de référence. C’est le cas pour les règles, par exemple, mais également pour les niveaux.
Si votre instrument de mesure n’est pas étalonné, alors votre mesure à de grande chances d’être fausse.
La métrologie est donc la science de la vérification et de l’étalonnage des instruments de mesure, y compris des niveaux. Dans les faits, il est impensable d’aller faire étalonner un niveau à bulle. C’est très justement pour cela que je vous donne cette petite astuce de vérification.
Dans cet article je vous explique simplement comment vérifier son niveau à bulle, cependant si vous disposez de niveaux lasers, sachez que ces derniers sont censés être étalonné à période régulière.
Vérifiez, sait-on jamais !
Pour info :
L’étalonnage concerne évidemment (et surtout) les niveaux lasers extérieurs (niveaux de terrassiers), les télémètres lasers, et évidement les théodolites.
Définition de la métrologie sur le site Wikipedia.
Les risques de bâtir en faux niveau ou faux aplomb
Evidemment si votre niveau est faussé, votre construction ou votre ouvrage le sera également.
Ce n’est pas très grave quand il s’agit de poser une étagère, mais cela l’est beaucoup plus lorsqu’il s’agit de monter un plan de travail !
Même s’il existe des « tolérances » admissibles dans les DTU, les règles de l’art sont sans équivoque : Un faux niveau ou un faux aplomb doit être corrigé !
Ne serait-ce que pour votre amour propre !
Les métiers les plus exposés sont évidemment les maçons, cependant ces derniers peuvent rattraper les niveaux avec leur arases. Pour l’aplomb, la question ne se pose pas car la plupart des maçons travaillent avec un fil à plomb, aujourd’hui encore.
Ci-dessus : Exemple d’un fil à plomb régulièrement utilisé par les maçons. Ici dans le cadre d’une construction de maison en brique rectifiée qui nécessite une rigueur absolue au montage. Crédit photo : S.USTUN
Un fil à plomb ne peut jamais être faussé, c’est son implacable avantage !
En revanche, dans le second œuvre, les « approximations » sont nombreuses :
- Plaquistes (très très souvent en faux aplomb)
- Menuisiers (rarement faussés mais soyons prudents)
- Carreleurs et faïenciers (même s’ils sont tenus de suivre le support)
- Etc.
Un risque moins évident mais tout aussi réel tient dans votre responsabilité professionnelle. En tant qu’artisan, si vous bâtissez en faux aplomb ou de faux niveau, vous mettez en jeu votre décennale.
Et oui ! Il sera inutile de mettre la responsabilité sur la défaillance de votre niveau à bulle !
Les tolérances admissibles
Les DTU offrent une tolérance en ce qui concerne les faux niveaux et les faux aplombs. Certes. Cependant ce n’est pas une raison pour s’en contenter.
Construire un ouvrage sans respecter les aplombs et les niveaux peut vous être reproché directement, mais également rendre le travail de vos confrères plus compliqué.
Pour un plaquiste par exemple, même si le faux aplomb est toléré sous une hauteur de 2.50 mètres, un petit écart de 5 millimètres va considérablement ralentir le travail du carreleur faïencier.
Ce dernier sera obligé de « tricher » à la colle pour suivre une ligne de joint parfaite dans les angles. Cela va entraîner du mécontentement, des surcoûts et du gaspillage.
En dernier lieu, si ce défaut se reproduit trop souvent, ce même carreleur refusera vos prochains supports. Dommage de perdre un confrère pour une simple négligence.
INFO : Un niveau qui tombe au sol est un niveau endommagé. Bien souvent, si la chute est importante, ce dernier sera dévoyé ou faussé. Un niveau ne se pose jamais contre un mur, mais toujours au sol, et sur le flanc.
Cette astuce concerne les autoconstructeurs et les bricoleurs qui souhaitent obtenir un bon résultat. Les artisans sont censés le savoir.
Conclusion
Comme je l’évoque dans cet article, vérifier son niveau est un acte simple, gratuit, et accessible à tous. Alors faites le !
Dans bien des cas, les ouvrages qui ne sont ni de niveau, ni à l’aplomb, ne sont pas dus à la mauvaise foi de l’intervenant, mais à une simple défaillance de son niveau à bulle !
Maintenant, vous n’avez plus aucun prétexte.
Merci pour vos lectures et bon chantier.
Serge USTUN.