Comment faire un ragréage ? Ou plutôt, comment réussir un ragréage et ne pas essuyer de malfaçons ? Nous allons répondre à cette question car ragréer est devenu systématique dans de nombreux cas dès lors qu’il s’agit de rénover les sols. Les étapes sont simples, suivons les :
- Identifier et curer les supports.
- Délimiter, combler les périphéries, protéger les murs.
- Mélanger le ragréage en respectant la vitesse et le temps de malaxage.
- Appliquer le mortier et le lisser.
Analysons la technique et les détails d’applications avec mes conseils et mes astuces pour éviter les pièges. Je vous dis tout dans cet article avec comme support, mes chantiers personnels.
Vous êtes prêts ? Alors allons y étape par étape.
INFO : Chers lecteurs, si vous souhaitez que je réalise une vidéo de démonstration qui reprend l’ensemble de cet article, dites le moi en commentaire. Je réaliserai alors un surfaçage en exemple sur un chantier, que je posterai sur la chaine YouTube du magazine.
Qu’est ce qu’un ragréage et comment s’y prendre pour ne pas le rater ?
Le nivellement et la planéité.
Ci-dessus : Chantier de ragréage sur carrelage ancien existant. Crédit photo : S.USTUN.
Un ragréage est un mortier fluide, fin et souvent autonivelant qui permet de réaliser un surfaçage au droit des sols dans le but de les rendre plans et nivelés. Ce mortier fin et « liquide » permet de préparer les sols, qu’ils soient en béton, en bois, ou tout autre type de matériau en les rendant propre à la pose d’un nouveau revêtement.
Le ragréage est généralement utilisé dans la rénovation, mais également dans le neuf pour obtenir une surface parfaitement plane, lisse et de niveau. Il s’applique aussi bien en intérieur, qu’en extérieur.
La grande particularité des ragréages tient dans leur incroyable finesse, allant de 1 millimètre d’épaisseur à 7 millimètres (moyenne) ou plus selon le nombre de passes successives (jusqu’à 30 millimètres selon les produits).
Ce mortier (car cela reste un mortier) est généralement conditionné en sac, sous forme d’une poudre extrêmement fine, à l’instar du ciment.
Les avantages d’un mortier fin et les nécessité d’usage :
- Niveler : Récupérer des différences de niveau dans une même zone.
- Rendre plan : Rendre le support parfaitement plan pour faciliter la pose d’un nouveau revêtement.
- Combler : Combler des manques partiels, des défauts ponctuels du support ou récupérer de la hauteur.
- Préparer : Adapter le support ancien ou neuf à la pose d’un revêtement (carrelage, parquet, moquette, etc.)
Les différents types de ragréages :
- Ragréage courant : Mortier fin, plus ou moins fluide, pas nécessairement autolissant ou autonivelant.
- Ragréage autonivelant : Mortier fin et très fluide qui se nivèle automatiquement.
- Ragréage fibré : Mortier de préparation du support permettant de créer une natte solide sur des supports peu fiables.
- Mortiers intérieur, extérieurs ou polyvalents.
NOTA : Vous devez vérifier si le mortier est utilisable en intérieur et en extérieur (selon les cas) ainsi que la présence d’un plancher chauffant le cas échéant. Attention aux classes de passage (circulation) de types P2, P3 ou P4 qui sont définies par le classement UPEC. J’ai largement développé ce sujet est nous sommes ici au cœur du phénomène classé par cette nomenclature :
- le « P » de résistance au poinçonnement.
Ne pas confondre ragréage et ravoirage
Au delà de 40 millimètres d’épaisseur (soit 4 centimètres), il devient légitime de recourir à un ravoirage plutôt qu’à un ragréage. Certains mortiers de ravoirages permettent de « charger » sur de fortes épaisseurs en une unique passe.
Lire mon article comparatif sur les mortiers de ragréages.
L’amalgame est souvent présent dans les esprits lorsqu’on évoque le ragréage. Il est vrai que les deux termes sont proches. Cependant, un ragréage ne doit pas être confondu avec le ravoirage. Pour faire simple, un ragréage c’est quelques millimètres de mortier, alors qu’un ravoirage c’est quelques centimètres de mortier.
Cependant, la confusion n’est pas totalement dépourvue de bon sens car les deux techniques se fondent sur le même principe : Niveler les sols.
Dans le cadre du ravoirage, il est question de forte épaisseur de mortier « maigre » car ce dernier permet de niveler, de sceller le carrelage, mais surtout d’enrober les divers flux : Electricité et plomberie.
En outre, un ragréage peut être « ponctuel et localisé » alors qu’un ravoirage est généralement complet, sur toute la surface à traiter.
En d’autres termes, s’il est simplement question de niveler un sol ancien sans dépasser quelques millimètres, le ravoirage n’est pas ce qu’il vous faut. Cependant, si vous dépassez les 3 centimètres de charge en tout point, la question du ravoirage devient alors légitime.
Je vous invite à lire mes articles sur ce sujet :
- Lire mon article sur la différence entre ragréage et ravoirage.
- Ravoirage, pose, épaisseur et prix.
Comment faire un ragréage ? Etape par étape
Pour comprendre comment faire un ragréage, il faut suivre ces quelques étapes simples et ne pas se presser.
Nettoyer les sols, quels que soient les supports, délimiter la zone de ragréage et préparer le terrain sont des étapes tout aussi importantes que l’application de l’auto nivelant en lui-même.
Un ragréage est tellement fin, que cela n’a aucun sens si vous laissez subsister des gratons ou des reliquats de colle en surépaisseur.
1 – Préparer les sols :
Ci-dessus : Avant la réalisation d’un ragréage sur une sol carrelé. Nettoyage complet du support et aspiration de la poussière. Crédit photo : S.USTUN.
La préparation des sols est un étape au moins aussi importante que le ragréage lui-même. Sur la photo ci-dessus, c’est relativement simple car le carrelage est déjà sain. En revanche, sur des supports plus chaotiques (chape maigre, gratons, résidus de colle), cette étape peut s’avérer assez laborieuse.
Prenez votre courage à deux mains, un grattoir, une crochette ou un coupe cailloux, et faites en sorte de pas laisser de « gros » reliquats en surface.
Ensuite, l’idéal reste tout de même le passage de l’aspirateur. Je parle évidemment d’un aspirateur tonneau et non pas un aspirateur domestique. Ces derniers peuvent être loués pour le temps du chantier.
Nettoyez tout, et aspirez tout ! Il en va de la tenue de votre mortier liquide. Je le répète, cette phase est TRES IMPORTANTE.
- Enlever les gratons : Utiliser un platoir coupant (voir ma photo plus bas).
- Curer les supports : Autant que faire se peut, de toute façon vous allez les niveler.
- Laver et aspirer : Ne laissez pas de poussière et de gras. Notamment sur les sols non poreux (fermés) comme la céramique.
2 – Délimiter les zones & combler les trous :
Ci-dessus : Je réalise un ragréage très fin, presque pelliculaire, sur un ancien carrelage. Le faïençage n’est pas dû à un manque de matière mais au séchage plus rapide sur la céramique que sur le joint. Chantier : S.USTUN / Crédit photo : S.USTUN.
Le ragréage est généralement très fluide. Il est le plus souvent autonivelant et liquide. Autrement dit, il va littéralement aller chercher le moindre interstice, le moindre « trou ». Si vous ne bouchez pas ces espaces vides, votre ragréage autonivelant va se faire un véritable plaisir d’aller s’y engouffrer !
Croyez moi, ce n’est pas une vue de l’esprit !
Personnellement je protège tous les bas de murs (plinthes ou placo nu) avec un scotch de peintre jaune, facile à poser et à enlever. Ce scotch permet non seulement de protéger les pieds de murs mais surtout, il évite que le ragréage liquide n’aille se nicher sous les ossatures. Je vous invite à voir ma photo ci-dessus.
Il est également important de créer une limite physique au surfaçage du mortier, au droit des seuils de portes par exemple.
3 – Réussir le mélange :
Le mélange d’un mortier autonivelant est simple. C’est clairement inscrit sur le sac, mais ce n’est pas là le problème. Le principal problème vient du malaxage. Je vois faire beaucoup de mes confrères sur les chantiers : Ils malaxent à haute vitesse !
Ce n’est pas une bonne pratique, et cela engendre un gros risque de « craquèlement » du ragréage. Une visseuse (ou une perceuse) équipée d’un malaxeur va atteindre des vitesses proches de 600 tours par minute. C’est beaucoup trop, et cela va déstructurer le mélange.
Si vous disposez d’un malaxeur professionnel dédié, alors le problème ne se pose pas (à la location par exemple).
Le maximum admissible pour un bon mélange est un malaxage lent, aux alentours de 300 tours par minutes. Et croyez moi, gâcher 25 kg de mortier liquide à 300 tours par minute c’est long.
Je reviens plus bas dans l’article sur ma méthode personnelle, je rentrerai dans le détail de mise en œuvre, rassurez vous.
4 – Les bons outils :
Comme pour toute chose dans le bâtiment, pour réaliser un bon travail il faut les bons outils. Dans notre cas, inutile d’aller chercher bien loin mais tout de même, certains éléments ne sont pas nécessairement dans vos tiroirs. Et je pense plus particulièrement à la lisseuse flamande, littéralement l’outil indispensable pour ragréer.
La lisseuse flamande :
25 euros TTC en grande surface de bricolage.
Bannissez les lisseuse de moins de 50 centimètres, elles sont inutiles. Optez pour 50 centimètres et plus (60 c’est bien). Cette dernière va vous permettre d’accompagner le mortier liquide et d’aller le placer dans les angles.
Ci-dessus : Une lisseuse flamande standard de 60 centimètres permettant de ragréer confortablement. Crédit photo : S.USTUN / Pixel 9 PRO.
Le malaxeur :
8 euros TTC en grande surface de bricolage
Le malaxeur est un accessoire vraiment standard, et multi-usages. Il pourra vous servir pour tout autre type de mélange ou gâchage. Ce modèle est le plus courant et son prix est inférieur à 10 euros.
Ci-dessus : Malaxeur standard permettant de réaliser tout type de gâchage. Crédit photo : S.USTUN / Pixel 9 PRO.
Un seau lisse au fond plat de 30 litres :
10 euros TTC pièce.
Attention, lisez bien ceci.
Pour réaliser le mélange, il vous faut impérativement un grand seau (30 litres minimum), dont le fond et les parois sont LISSES. Dans le cas contraire, au bout de quelques gâchages, le mortier va s’agglomérer dans les éventuelles stries ou le fond du seau.
Ces résidus vont « vicier » votre mélange et le ragréage ne sera pas bon. Un sac de ragréage standard étant de 25 kg, un seau de 30 litres ne sera pas de trop.
Le scotch de peintre :
7 euros TTC le rouleau.
Voilà, c’est presque fini en terme d’outillage. Il ne manque plus que le scotch de peintre, le fameux scotch jaune. Ce dernier permet une protection rapide des pieds de murs (placo ou plinthes). Il est très facile à enlever une fois le ragréage effectué et n’accroche pas sur le placo (ou le plâtre).
En outre, il vous permettra de « boucher » les trous, les fentes, et tout ce qui pourrait laisser filer le mortier liquide.
Ci-dessus : L’inévitable scotch de masquage de peintre. Il permet de protéger et de boucher les éventuels trous ou fentes dans les supports. Crédit photo : S.USTUN / Pixel 9 PRO.
C’est fini en ce qui concerne l’outillage, il ne vous faut absolument rien d’autre si ce n’est le nécessaire de nettoyage, éponges pour les outils etc.
Passons maintenant aux aspects plus techniques de mise en œuvre.
Ne pas se presser, et s’y prendre à deux si possible
Etre deux à l’œuvre pour réaliser un ragréage est préférable.
La question n’est pas tant de savoir comment faire un ragréage, mais comment « bien » faire un ragréage. Hors, en étant seul, la tâche est rendue plus difficile.
J’ai souvent eu le problème (surtout en été) du lapse de temps qui sépare le mélange et le coulage.
En étant seul, une fois mon mélange lissé au sol, je devais interrompre le coulage pour réaliser le prochain mélange. Comme je malaxe le ragréage très lentement (300 tr/mn max), un fois ce dernier correctement gâché, ma première passe commence déjà à « tirer ».
Autrement dit, on voit les « raccords » et c’est potentiellement la cause de présence de « cotes ». Les « cotes » sont les surépaisseurs qui résultent du raccord entre une première passe interrompue et la seconde.
Le fait d’être deux sur le chantier permet au premier de lisser, pendant que le second réalise le prochain gâchage. Par conséquent, on peut couler « frais dans frais » et ne pas interrompre l’application du mortier.
Le résultat est non seulement meilleur, mais vous divisez très clairement le temps de coulage par deux.
A retenir : Pour ragréer une moyenne ou grande surface (au dessus de 12 m²), mieux vaut s’y mettre à deux.
Etape 1 : Le bon mélange pour réussir le bon ragréage
Le mélange est l’étape la plus importante pour obtenir un bon résultat.
Cette étape est souvent négligée surtout lorsqu’on dose « à la louche ». En aucun cas un mortier autonivelant ne doit être dosé au doigt mouillé. Il faut respecter le dosage en eau avec une certaine latitude pour obtenir un ragréage plus ou moins épais.
Car oui, comme tout type de mortier, vous pouvez « travailler » votre mélange, même les autonivelants.
- Sac de 25 kg : de 6 à 6.5 litres d’eau selon les mortiers.
- Temps de repos (dans le seau) : 2 à 3 minutes selon les produits.
- Temps de pose : 20 minutes sur la plupart des produits.
- Temps de prise : 20 minutes pour la plupart des mortiers.
- Délai d’attente avant circulation : 2 à 3 heures pour la plupart des produits.
- Délai avant recouvrement par un revêtement : de 3 à 24 heures selon les revêtements (carrelage, parquet, moquette, etc.).
- Consommation : 1.5 kilo par millimètre par m2 en moyenne = 1.5 kg/mm/m².
Vérifiez de temps à autre que votre seau ne contient pas un fond de mortier non dilué. Nettoyez le si nécessaire tous les 3 à 4 gâchages.
Mon conseil : Se garder deux ou trois bouteilles vides d’eau minérale sous la main. Cela permet d’obtenir un dosage précis sans se poser de question.
NOTA : Un mélangé ne se réutilise pas. Si votre mortier a commencé sa prise dans le seau, vous devez le jeter. Ces produits ne permettent pas l’ajout d’eau au malaxage en deux phases. Si vous interrompez le travail, s’en est fini de votre mélange. Pour savoir comment faire un ragréage il faut surtout comprendre que c’est un mortier, et qu’il « tire » comme tout mortier.
Etape 2 : Le malaxage du mortier
Je ne compte plus le nombre de m² que j’ai surfacé dans ma carrière, alors je peux dire que ma méthode est bonne. Avant tout, préparez vous un espace de travail adapté, proche du point d’eau.
Les étapes pour réaliser un bon mélange
1 – Découpez un carton quelconque pour le mettre sous le seau, vous verrez qu’au bout du premier coulage le seau va « baver » du mortier liquide. Ne prenez aucun risque, protégez le sol au droit du seau (même si vous avez un polyane préalablement posé).
2 – Préparez vos bouteilles d’eau de dosage, remplissez le nombre de volumes nécessaire (généralement 6 litres). Une fois les 6 litres atteint, dans le seau, remplissez de nouveau vos bouteilles pour les prochaines passes.
3 – Votre seau étant dosé en eau, découpez le haut du sac de mortier de manière à faire un « bec » versoir. Gardez le sac fermement entre vos genoux (et oui quand on est seul !) puis utilisez le seau pour créer un point de déversoir (et soulager votre dos).
4 – Placez le malaxeur dans l’eau, et préparez votre « gâchette » pour malaxer. Avec une visseuse ou perceuse dont le nombre de tour est réglable, positionner la vitesse au strict minimum. Si nécessaire, adaptez la pression de votre doigt pour aller LE PLUS LENTEMENT POSSIBLE.
5 – Commencez à malaxer l’eau, « dans le vide », puis exercez des pressions avec vos genoux, le mortier doit se déverser lentement, et régulièrement. Si vous versez tout dans le seau, votre mélange sera mauvais, et vous allez abimer votre malaxeur. Allez-y par paliers successifs.
6 – N’arrêtez jamais le malaxage, lentement et allez chercher la périphérie du seau, puis le centre, et enfin de haut en bas. Le but est de ne pas laisser de zones non malaxées, qui créeraient des « grumeaux ».
Laissez reposer le mélange
7 – Une fois le temps de malaxage préconisé atteint (c’est indiqué sur le sac de mortier), sortez votre malaxeur et positionnez le dans un seau quelconque rempli d’eau (pour éviter que le mortier ne colle à ce dernier).
8 – Laisser tranquillement le mélange se poser, vous devriez voir des petites bulles d’air se produire. C’est le but recherché, l’air doit impérativement s’échapper.
9 – Une fois la surface du seau plein de « petites bulles », votre mélange est prêt à être appliqué.
Important : Nettoyez la lisseuse et le malaxeur à chaque nouvelle passe. Le mortier de ragréage colle vite aux outils et devient rapidement dur.
Etape 3 : L’application sur les sols
Vous avez fait le plus dur, votre (lourd) seau de mortier est prêt à être appliqué et nivelé. Car je le répète, même un autonivelant doit être accompagné par la lisseuse.
- Commencez par un angle de pièce, le plus éloigné de la porte de sortie.
- Versez une première « louche » de seau, en évitant d’en vider trop : Le mortier va rapidement s’étaler et vous empêcher d’aller lisser. Avancez par ajouts successifs et progressifs.
- Utilisez la lisseuse flamande pour bien « placer » le ragréage notamment dans les angles. Je le répète, même un autonivelant doit être « accompagné » par la lisseuse.
- Réalisez des grands gestes circulaires avec la lisseuse afin de trouver votre geste à vous, celui qui surface le mieux.
- Reculez progressivement, et ajoutez à nouveau du produit en raccord au droit de votre précédente passe, puis reculez, etc.
- N’hésitez pas à « accompagner » le produit, cela ne risque rien, c’est du mortier après tout !
- Vous pouvez « travailler » le mortier, le placer, le contraindre à atteindre des angles par exemple. La lisseuse est faite pour ça.
- Evitez de trop attendre entre deux applications sur une même passe. Vous risquez de voir les « cotes » se créer en surépaisseur.
- Laissez bien tirer, lassez la pièce bien aérée et mettez un balai en travers de la porte pour que personne n’entre dans la pièce.
Le ragréage fibré : Dans quel cas de figure ?
Parfois, il sera nécessaire d’avoir recours à un ragréage fibré. Cela dépend essentiellement de la nature du support :
- Platelage OSB ou CTBH = Dans tous les cas, utilisez du fibré sur des supports en aggloméré.
- Parquet bois massif = Nécessité obligatoirement du fibré.
- Tomette non collée (les anciennes tomettes étaient scellée sans colle).
- Forte fissuration du support en général.
Combien de sacs de ragréage : Calcul de consommation
Le calcul de consommation pour prévoir le nombre de sacs de ragréage est d’une grande simplicité. Cette règle est valable pour la quasi totalité des marques : 1.5 Kilo x 1 millimètre x 1 m² .
Autrement dit, un sac de 25 kg vous permet de ragréer 8,5 m² environ, sur une épaisseur de 2 millimètres.
Je vous donne quelques exemples pour une chambre de 12 m² :
- Pour 2 mm d’épaisseur : 36 kilos (1 sac et demi).
- Pour 3 mm d’épaisseur : 54 kilos (environ 2 sacs).
- Pour 4 mm d’épaisseur : 72 kilos (environ 3 sacs).
- Pour 5 mm d’épaisseur : 90 kilos (un peu moins de 4 sacs).
- WEBER : Weberniv primo / 25 Kg / 17 euros TTC le sac (Leroy Merlin).
- PAREX LANKO : Lankosol / 25 kg / 34 euros TTC le sac (Chausson Matériaux).
- PRB : Autolissant P3 / 25 kg / 25 euros TTC le sac (Bricomarché).
Quand doit-on faire un ragréage ? Est-ce obligatoire ?
Il existe de nombreux cas de figure qui imposent de réaliser un ragréage. Même si rien ne l’oblige au sens strict, il est ici question de bon sens et de volonté d’obtenir un résultat sans appel.
Par conséquent, les différents cas ci-dessous « obligent » à ragréer d’un point de vue technique et économique (économie de temps et de colle). Je vous propose de lister les cas les plus fréquents.
Cas nécessitant un ragréage n° 1 :
En rénovation, suite à la dépose d’un revêtement de sol existant, le support est impacté, irrégulier et présente de nombreux reliquats de colle ou de « gros manques ». C’est un des cas les plus fréquents.
Dans ce cette situation, inutile d’essayer de « tricher » ou combler à la colle, le résultat sera pénible et non cohérent.
Ci-dessus : Sur un de mes chantiers, au premier étage d’une grande maison individuelle à Cassis. Après dépose du carrelage existant, les sols présentent une forte irrégularité, de nombreux « manques », et des reliquats de colle important (Voir en bas à droite de la photo). Crédit photo : S.USTUN.
Ce cas de figure ne laisse aucun doute possible, un ragréage s’impose.
Cas nécessitant un ragréage n° 2 :
Ci-dessus : Sur ce chantier, vous noterez (à gauche) l’état désastreux des sols avant le ragréage. Il est plus que recommandé de ragréer dans ce type de cas. Chantier : S.USTUN / Crédit photo : S.USTUN.
En cas de forte différences de niveaux et de planéité sur un sol ancien, ou une dalle neuve mal surfacée. Dans l’ancien, il n’est pas rare d’avoir 1 à 2 centimètres de différence de niveau entre la porte du salon et la porte fenêtre par exemple. Dans ce cas, si vous essayez de « tricher » à la colle vous faites une erreur d’appréciation.
Un simple nivellement au mortier fin va vous rendre la tâche beaucoup plus facile.
Cas nécessitant un ragréage n° 3 :
En cas de rénovation, suite à la pose d’un plancher en OSB ou CTBH par exemple, il faut impérativement réaliser un ragréage avant de poser un revêtement céramique (carrelage par exemple) ou un revêtement souple (lino ou moquette).
Dans le cas contraire, vous risquez de voir vos carreau se fissurer (pour le carrelage) et le sol souple se « plisser » (pour le lino ou la moquette).
Cas nécessitant un ragréage n° 4 :
Dans le cadre de la pose d’un carrelage sur du carrelage existant, quand ce dernier est très inégal, il convient de réaliser un ragréage. Attention, ce n’est pas systématique. Dans de nombreux cas, si le support initial est « sain », il est tout à fait possible de coller le carrelage directement sur l’ancien sans aucune préparation.
Cependant, cela suppose que le précédant carrelage est parfaitement plan, qu’il soit préalablement sondé (les carreaux creux), et qu’il soit parfaitement dégraissé.
Dans tous les autres cas, rien de vaut un mortier fin de surfaçage.
Lire mon article : Coller du carrelage sur du carrelage.
Les pièges à éviter
Je vous propose mes conseils de pose afin d’éviter les pièges les plus courants quand on réalise un ragréage. Ces quelques notions de base vous éviterons bien des déboires !
Surtout en ce qui concerne l’autonivelant, qui demeure un produit technique simple à mettre en œuvre, mais nécessitant les bons réflexes.
Malaxer trop vite :
Au risque de me répéter, le malaxage est la phase qui va clairement déterminer si votre ragréage sera réussi ou non. L’erreur la plus courante est de malaxer le mortier à trop grande vitesse. Si vous devez retenir une seule chose de cet article, c’est celle-ci.
En outre, respectez le temps de repos du mortier dans le seau après le malaxage (les petites bulles) et avant la pose. C’est très important.
Eviter les « gratons » et les coulures :
Ci-dessus : Lors d’une de mes inspections de chantier, vous remarquez la présence de « gratons » ou « coulures » sur le ragréage sec. Il faut savoir que ces derniers sont extrêmement solides.
Cela reste du mortier avant tout.
Le carreleur ou le solier va donc devoir « buriner » ces reliquats, et la présence d’une menuiserie aluminium a proximité va générer un gros risque d’accident ! Je vous laisse imaginer un coup de burin mal placé. Crédit photo : S.USTUN.
Combler tous les trous avant de ragréer :
Ci-dessus : Le ragréage autonivelant réalisé au premier étage s’est infiltré dans le moindre trou. Les conséquences sont clairement visibles, le mur du rez-de-chaussée est entièrement à reprendre. Crédit photo : S.USTUN
Ce n’est pas une vue de l’esprit, je vous le rappelle. Un mortier liquide fin va chercher absolument tous les « vides » et les fentes présentes dans les supports. Soyez vigilants.
Le plus simple étant l’utilisation d’un scotch de masquage, comme je l’explique plus haut dans l’article.
Ne pas surcharger en produit
Une des erreurs les plus courantes lorsqu’on est pas à l’aise avec le ragréage est de vouloir surcharger. En effet, même si un ragréage est censé être auto-nivelant la plupart du temps, il est possible que certaines zones soient surchargées.
Cette différence d’épaisseur n’est pas nécessairement très sensible lorsque le coulage se fait « en plein » mais vous risquez d’avoir des surprises si cette surépaisseur se situe au droit des seuils de portes.
Dans ce cas, au moment de la pose du revêtement de sol, vous risquez de créer un désaffleurement des revêtements.
Soyez très vigilants sur ce point.
Le plancher chauffant :
Attention à ne pas ragréer sur un plancher chauffant sans vérifier que le produit est apte à cette destination. Tous les ragréages ne sont pas nécessairement élaborés pour être compatibles avec un chauffage au sol.
Reportez vous à la notice du produit.
Les marques de ragréages
- WEBER : Voir la page des mortiers fins.
- PAREX LANKO : Voir la page des mortiers de préparations des sols.
- PRB : Un mortier P3.
Questions et réponses (FAQ) :
- Q: Peut-on faire un ragréage sur un ragréage ?
- R : Oui évidemment, sous réserve que le premier ragréage soit suffisamment sec. Aucun souci dans ce cas.
- Q: Peut-on faire un ragréage sur un plancher bois ?
- R : Oui, mais ce dernier doit être stabilisé. C’est le cas pour les platelages en OSB ou CTBH. C’est plus risqué sur un vieux plancher bois qui craque. En revanche, sur un parquet bois type mosaïque ou massif bien stable, cela ne pose aucun problème. Il faudra utiliser un ragréage fibré.
- Q: Est-il possible de faire un ragréage sur une dalle extérieure ?
- R: Oui sans aucun souci, la plupart des mortiers sont dorénavant aptes aux mises en œuvre en extérieur. Vérifiez simplement les indications sur le sac, et respectez les températures de mise en œuvre.
Conclusion
Si ce sujet vous intéresse et que vous êtes nombreux à me solliciter, je réaliserai une vidéo complète sur le sujet : Comment faire un ragréage avec les bons produits et dans de bonnes conditions. Je vous donnerai également ma méthode personnelle de préparation et de coulage. Une vidéo est parfois plus parlante que les mots.
Dites le moi simplement en commentaire et je serai heureux de mettre en images mes préconisations.
Merci pour vos lectures et bon chantier.
Serge USTUN.