La prime d’apprentissage, ou prime pour les contrats de professionnalisation, est dans la ligne de mire du gouvernement.
Ce n’est plus un scoop, le gouvernement a clairement évoqué une coupe sur la prime à l’embauche des employés non qualifiés. Attention cependant, cette mesure ne concerne pas les contrats d’apprentissage « initiaux ». Seuls les alternants de moins de 30 ans sont concernés, dans le cadre d’un contrat de professionnalisation en alternance (Ndlr : cela reste très « vague »).
De 3000 à 6000 euros, cette prime devait permettre aux entreprises de « capitaliser » du temps d’emploi contre une formation de l’employé, peu ou pas qualifié, qu’elle embauche.
Ce dispositif étant somme toute « récent », puisqu’il a vu le jour en Juillet 2020, il est déjà remis en cause, après avoir été déjà plusieurs fois requalifié.
Voir la vidéo explicative de BFMTV ici :
Un premier coup de griffe dans « ce coup de pouce » a déjà été asséné, sur l’aide initiale, dont le montant était de 8000 euros, puis 6000 euros, pour finir dans une dimension floue entre 3000 et 6000 euros.
« Fini le quoi qu’il en coûte ! » (Fanny Guinochet)
Le bâtiment, qui endure déjà bien des revers, se voit encore une fois en ligne directe des coupes budgétaires, véritable variable d’ajustement.
Dans ces conditions, difficile pour les entrepreneurs d’établir une stratégie gagnant gagnant en embauchant des candidats non qualifiés. Ce coup de sourdine, sur un secteur pourtant fortement impacté et très demandeur en personnel, ne servira personne.
Les économies réalisées sont controversées. Une « paille » dans un océan de dette.
Ce n’est donc pas sur ce levier qu’il fallait agir, car il n’est visiblement pas porteur d’économie.
Il est question de 200 millions d’euros réellement économisés sur ce dispositif, alors qu’il se présente comme une véritable incitation à l’embauche, et dont la réussite a été maintes fois saluée par le patronat lui-même.
« Ils sont morts de faim ! » (Nicolas Doze)
Où va donc notre gouvernement avec ces réformes permanentes qui de fait, ne sont pas efficaces ?
Après « Ma prime rénov' », rabotée il y a peu, c’est donc au tour de la prime à l’embauche de subir un bon coup de rabot.
Rappelons que ce sont déjà plusieurs dispositifs qui sont dans le viseur du gouvernement pour réaliser la première tranche des économies imposées par Bercy :
- Le reste à charge de 100 euros pour le CFP (Congé de Formation Professionnel)
- Coups de rabots pour « Ma prime rénov' »
- Baisse du montant de la prime de professionnalisation (sujet actuel)
- Remaniement des crédits d’impôts sur l’amélioration thermique des bâtiments
- Baisse des subventions aux établissements d’apprentissage (plus généralement)
Rappelons que la prime à l’embauche était « pérennisée » jusqu’en Décembre 2024 initialement. Il est aujourd’hui question de la supprimer au 1er Mai, date hautement symbolique pour le monde du travail.
Ce sont donc un grand nombre d’entreprises, et de futurs salariés, qui se retrouvent suspendus aux décisions gouvernementales en cours.
C’est ainsi que Nicolas Doze (BFMTV) qualifie de « coup de canif » cette probable suppression de la prime. Ce dispositif était pourtant viable et fortement plébiscité par les entreprises.
Pour Fanny Guinochet, de Radio France, c’est « la fin du quoi qu’il en coûte », si nous en doutions encore.
« Ils sont morts de faim » s’exprime plus loin Nicolas Doze sur la chaîne d’info, en évoquant le gouvernement.
Quelques chiffres : (Selon la Dares)
- 91000 contrats en 2024 (sur seulement quelques mois)
- 116 000 contrats en 2023
- 1 017 500 apprentis fin 2023
- 780 000 nouveaux contrats d’apprentissage fin Octobre 2023
La prime reste cependant valide pour les contrats initiaux. Elle ne concerne donc que les contrats de professionnalisation et plus particulièrement le public de moins de 30 ans.
Rappelons que cette aide à l’embauche a fait le YOYO depuis sa parution. 8000 euros, puis 6000 euros, puis 6000 « ou » 3000 euros, et enfin, nous le savons maintenant : 0 euros.
C’est un « couac » qui pourrait faire rire s’il ne touchait pas au cœur du sujet de la campagne de Mr Macron : L’embauche & la formation !
Ce nouveau décret sera donc à l’image de la politique de ces dernières années, niché entre amateurisme profond et revirements permanents des décisions, à l’instar du 80 km/h dont personne n’a encore véritablement compris l’application.
Affaire à suivre.
Serge USTUN