Peinture bois : Guide complet pour une protection parfaite !
La peinture bois est un élément essentiel pour protéger et embellir vos surfaces en bois. Que ce soit pour des meubles, des volets, ou des bardages, choisir la bonne peinture et l’appliquer correctement peut transformer l’apparence de vos projets. Or, il peut également protéger vos ouvrages.
Dans cet article, je vous guide à travers les différentes options de peinture pour bois et les étapes nécessaires pour obtenir une finition durable et esthétique.
Dans un premier temps, je focaliserai sur les bois extérieurs, étant donné que la saison s’y prête.
Je reviendrai donc, dans une suite dédiée à cet article, sur les boiseries intérieures.
NOTA : Cet article contient une section d’analyse pour la formation métreur.
Pourquoi peindre le bois ?
Sans protection, le bois est un matériau qui va très rapidement subir les dommages d’intempéries en extérieur. Il s’agit de quelques mois seulement, avec que ce dernier ne se dégrade.
Le bois est un matériau naturel et durable, mais il nécessite une protection contre les éléments extérieurs comme l’humidité, les UV, et les insectes. La peinture bois offre cette protection tout en permettant d’ajouter une touche de couleur et de style.
Contrairement à la lasure, peu opaque, la peinture sur bois permet de se protéger contre le phénomène de noircissement du bois. Notamment en ce qui concerne les bardages extérieurs.
Il existe trois grande familles de revêtements pour protéger le bois :
- Les lasures : Transparentes ou peu teintées
- Les peintures : Opaques, microporeuses en acrylique ou en phase solvant
- Les laques : Totalement opaques et brillantes
Lire mon article sur le vieillissement et le noircissement (volontaire ou non) du bois de bardage.
Les supports concernés
- Bardages bois extérieurs : Indispensables, ce sont les plus exposés aux intempéries et au vieillissement.
- Les menuiseries en bois : Comme pour les bardages, la mise en peinture des menuiseries est essentielle.
- Sous passes de toit (en lambris ou contre plaqué) : Important, cependant ces zones sont plutôt bien protégées.
- Les volets bois : Indispensable, ces derniers sont fortement exposés aux pluies et aux UV.
- Les claustras et clôtures : Eléments non structurels, il est ici question d’esthétique avant tout.
- Les vérandas ou tonnelles :
- Les terrasses en bois : Certainement la surface la plus difficile à entretenir, la terrasse en lame de bois doit être peinte ou lasurée en priorité.
Types de peintures bois
1. Peinture bois acrylique : À base d’eau, elle est facile à appliquer, sèche rapidement, et émet peu d’odeurs. Elle est idéale pour les meubles et les boiseries intérieures.
Cependant, depuis quelques années les industriels travaillent sur la fabrication de peintures acryliques qui tiennent relativement bien en extérieur.
On parlera de peinture en phase aqueuse.
2. Peinture bois glycéro : À base de solvant, elle offre une grande résistance et une finition lisse et durable. Elle est parfaite pour les surfaces extérieures comme les volets et les portes.
Ici, le terme approprié est : Peinture en phase solvant.
3. Lasures : Semi-transparentes, elles permettent de préserver l’aspect naturel du bois tout en le protégeant. Elles sont souvent utilisées pour les bardages et les terrasses. Les lasures sont généralement un bon traitement contre les insectes xylophages.
Contrairement aux peintures et laques, qui nécessitent que le bois soit préalablement traité, les lasures permettent de se prémunir contre ce danger. La lasure tient plus de l’huile, que de la peinture. Elle est « nourrissante ».
Très bon article de Tollens sur les lasures bois à lire en complément
4. Laques : Certaines peintures sont formulées spécialement pour des applications particulières. Elles offrent une protection renforcée contre les intempéries et les UV. Cependant, et étrangement, ces laques sont utilisées presque essentiellement en intérieur.
Meubles, boiseries, éléments de décor, les laques donnent un aspect très brillant, et facilitent l’entretien à l’éponge.
Certaines peintures sont « multi-supports ». Elle peuvent indifféremment s’appliquer sur le bois comme le métal ou le plâtre.
Les termes à retenir
Le terme « microporeuse » revient assez régulièrement lorsqu’il s’agit de peinture bois (voir mon encadré sur la photo dans le paragraphe précédent). D’autres termes reviennent également assez souvent :
- Microporeuse : Peinture respirante, qui laisse le support se réguler, notamment en terme d’hygrométrie
- Xylophage : Se dit en général pour les insectes qui s’attaquent au bois, les solutions sont de type Xylophène
- Anti-UV : Evite le grisement du bois
- Anti fongique: Permet de protéger le bois des champignons
Certains bois sont traités « autoclave » et d’autres sont naturellement classés comme résistants. Cependant, ces bois, notamment ceux traités autoclaves, ne sont laissés « tel quel » que pour les poteaux extérieurs, bancs, et claustras.
Les bois qui sont naturellement classe 4, comme le Douglas, ne sont cependant pas exempté d’une lasure, ou d’une peinture.
Préparation de la surface
Avant de peindre, une préparation adéquate est nécessaire pour garantir une bonne adhérence et une finition soignée. Certains bois peuvent rendre de la sève, longtemps après leur pose. La préparation permettra également de supprimer ce type de défauts (notamment sur les épicéas, les sapins blanc etc.)
1. Nettoyage : Nettoyez la surface pour enlever la poussière, la saleté, et les moisissures. Le support doit être sec et sain.
2. Ponçage : Poncez légèrement la surface pour créer une texture rugueuse qui aidera la peinture à adhérer. Utilisez un papier de verre à grain moyen. Si le bois est déjà impacté, utiliser un grain fort pour une première suppression de la couche d’usure, puis passez à un grain plus fin avant de peindre.
3. Dépose de l’ancienne peinture : Si la surface est déjà peinte, il peut être nécessaire de retirer l’ancienne couche de peinture écaillée ou abîmée. Le ponçage reste le plus efficace, dans certain cas le travail sera rendu pénible, notamment sur les vieilles peintures qui se sont « agglomérées » au bois.
Bref, de l’huile de coude en prévision.
4. Application d’une sous-couche : Utilisez une sous-couche adaptée au bois pour garantir une meilleure adhérence de la peinture finale. On parle éventuellement de « fond dur ». Le bois n’est pas un support homogène comme le placo, il doit être préalablement saturé.
Le fond dur est l’équivalent d’une impression pour les supports placo ou plâtre. Selon le type de support, bardage ou parquet par exemple, il sera question de « fond dur » ou au contraire de « saturateur ».
Lien vers un saturateur spécialisé pour les terrasses, c’est un exemple indicatif en aucun cas un placement de produit. Renseignez vous auprès d’une enseigne spécialisée.
Application de la peinture bois
1. Choisir le bon pinceau ou rouleau : Utilisez un pinceau à poils synthétiques pour les peintures acryliques et un pinceau à poils naturels pour les peintures glycéro. Pour les grandes surfaces, un rouleau peut être plus efficace, mais je n’ai que rarement vu des peintres en utiliser. Privilégiez les grands pinceaux (spalter).
Exemple : Sur un chantier à Montélier dans la Drôme, l’intervention en lasurage du madrier est fastidieuse. J’ai utilisé un pinceau très large (18 cms), de la dimension des madriers. Cela simplifie grandement le travail.
2. Peindre par couches fines : Appliquez plusieurs couches fines plutôt qu’une seule couche épaisse pour éviter les coulures et obtenir une finition lisse. Sur le bois, les gestes doivent être naturels et non réfléchis. Plus le mouvement est ample et plus le travail sera aisé.
Vous n’êtes pas sur un support homogène, inutile de rechercher une quelconque perfection.
3. Respecter le temps de séchage : Laissez chaque couche sécher complètement avant d’appliquer la suivante. Cela peut varier de quelques heures à une journée selon le type de peinture.
Comme il est question de bois extérieur, encore une fois, votre pire collaborateur reste la météo. En cas de grand vent, évitez de peindre. En cas de pluie, la question ne se pose évidemment pas.
Peindre un bardage en bois
Le bardage en bois est particulièrement exposé aux éléments. L’application d’une bonne peinture est essentielle pour sa durabilité.
En outre, sur les bardages, la peinture peut également apporter un style architectural plus moderne qu’une simple lasure. Afin d’éviter l’effet « chalet », l’utilisation d’une peinture, comme sur l’exemple en photo, permet de moderniser le bâti.
Naturellement, la mise en peinture ne concerne que très exceptionnellement les bardages à clair voie. L’ajourage de ces derniers ne se prête guère à l’application d’une peinture. Pour le clin, en revanche, c’est parfait.
Sur l’exemple ci-dessus, vous noterez que le bardage extérieur n’est pas en PVC mais bel et bien en bois. D’ailleurs, notez également que c’est le même bardage qui est utilisé pour la maison, que pour le cabanon en arrière plan. Crédits photos : S.USTUN.
Dans cet exemple, vous constaterez que le bois est parfaitement protégé, et la mise en peinture de ce dernier ne « choque » pas le moindre instant. Bien au contraire, l’insertion paysagère est parfaitement harmonieuse.
- Choisir une peinture adaptée : Optez pour une peinture spécialement conçue pour les bardages, résistante aux intempéries et aux UV.
- Préparation : Comme pour toute surface en bois, nettoyez, poncez, et appliquez une sous-couche.
- Application : Utilisez un pinceau large ou un rouleau pour appliquer la peinture en couches fines et régulières. Commencez par les parties les plus hautes et travaillez vers le bas.
Lire également : Les bardages en bois extérieur, essences et choix de pose.
Entretien de la peinture sur bois
Pour prolonger la durée de vie de votre peinture bois, un entretien régulier est nécessaire. Rassurez vous, une bonne peinture tient quelques années sans problèmes et vous ne serez pas contraint de vous y reprendre chaque année.
Selon l’exposition de votre support, les délais entre chaque intervention peuvent varier.
1. Nettoyage régulier : Évitez l’accumulation de saleté et de moisissures en nettoyant régulièrement les surfaces peintes.
2. Retouches : Réparez rapidement les éclats et les fissures pour empêcher l’humidité de s’infiltrer. Chassez les pieds de poteaux par exemple, ils sont souvent les plus vulnérables.
3. Ré-application : Selon les conditions d’exposition et le type de peinture utilisé, une nouvelle couche peut être nécessaire tous les 5 à 10 ans. Pour exemple, sur la maison en bardage peint (plus haut dans l’article) la première peinture fut recouverte 12 ans plus tard. Cela dénote d’une excellent tenue dans le temps ET d’une application dans les règles de l’art.
Les erreurs à éviter
1. Ne pas préparer la surface : Négliger le nettoyage et le ponçage peut compromettre l’adhérence de la peinture. Sur le bois cela ne pardonne pas. Rappelez vous que c’est un matériau naturel et vivant.
2. Utiliser une peinture non adaptée : Chaque type de bois et d’exposition nécessite une peinture spécifique. Choisir la mauvaise peut réduire la durabilité de la finition. Ne pas saturer le fond est également une erreur à éviter. Tout support, même le bois, nécessite un « apprêt ».
3. Appliquer une couche trop épaisse : Cela peut entraîner des coulures et un séchage inégal. Sur les lambris courants (faible section), un apport trop important de peinture (ou lasure) sur 1 face, peut accélérer le « tuilage » des lames.
Terminologie à utiliser (formation métreur) :
Il existe une terminologie spécifique à l’usage des peintures et préparations bois. Lorsque le métreur doit rédiger son devis (ou estimatif), il est nécessaire de maîtriser ces termes spécifiques.
- Egrenage : Voir module de cours
- Ponçage : Voir module de cours
- Blocage du fond : Voir module de cours
Analyse de cas en après sinistre :
Lors d’un sinistre incendie, j’ai du réaliser le chiffrage d’une maison individuelle dont la plupart des revêtements intérieurs étaient en lambris bois. Les supports avaient subi un important enfumage, que l’équipe de nettoyage (décontamination) n’a malheureusement pas réussi à ramener à l’initial.
La particularité des bardage intérieurs, en lambris, tient au fait qu’il est littéralement impossible de les poncer entièrement. Les rainurages et moulurages de ces derniers empêchent tout ponçage efficace.
Par conséquent, j’ai préconisé l’application d’une laque épaisse dont le rôle est double :
- Opacifier le bois pour ne pas avoir les différences de teintes entre les « plats » poncés, et les rainures non poncées.
- Bloquer les odeurs : Le bois garde et enferme les odeurs dues à la combustion, presque impossible à supprimer sans la mise en peinture.
J’analyse ce cas dans la formation métreur, car il est nécessaire de bien détailler les prestations, ligne par ligne, et de noter un certain nombre de réserves importantes. Ce cas fait l’objet d’un cours complet.
Conclusion
La peinture bois, qu’elle soit acrylique, glycéro ou de type lasure, joue un rôle indispensable dans la protection et l’embellissement de vos boiseries.
Une préparation adéquate, le choix d’une peinture adaptée, et une application soignée sont les clés pour obtenir une finition durable et esthétique. Que vous travailliez sur des meubles, des volets, ou un bardage, suivre ces étapes vous aidera à réussir votre projet de peinture sur bois.
Investir du temps et des efforts dans la préparation et l’application de la peinture garantit non seulement une belle apparence mais aussi une protection efficace de vos surfaces en bois contre les éléments naturels.
Prenez soin de vos surfaces en bois, et elles vous récompenseront par leur noblesse et leur longévité.
Merci pour vos lectures et bon chantier.
Serge USTUN.