Bardage bois extérieur : Un choix esthétique et durable sous condition d’un entretien régulier.
Qu’il soit d’usage structurel, pour les maisons ossature bois (MOB), ou esthétique pour marquer une lecture architecturale, le bardage bois est sans aucun doute le plus noble des revêtements de façade.
Le bardage bois extérieur est une solution esthétique et écologique pour revêtir les façades, longtemps boudé par les constructeurs, mais qui tend à revenir sur le devant de la scène.
Je décortique pour vous dans cet article les diverses essences de bois, les modes de pose et mes conseils d’entretien.
Les essences de bois pour réaliser un bardage extérieur
Le bois est un matériau très sensibles aux intempéries, eau et UV. A l’instar d’un enduit à la chaux qui ne nécessitera aucun entretien pendant de longues années, il est important de considérer qu’un bardage bois extérieur demande un lasurage permanent.
Choisir la bonne essence de bois est indispensable pour un bardage durable.
Le bois de cèdre, réputé pour sa résistance naturelle aux intempéries, offre une longévité impressionnante. Le mélèze, connu pour sa robustesse, s’embellit avec le temps, prenant une teinte grise élégante. Le pin traité, économique, est un bois blanc qui va rapidement saturer sans entretien et prendre un voile noir très inesthétique.
Chaque essence possède des caractéristiques spécifiques répondant à différents besoins.
C’est le DTU 41.2 qui vise la pose des revêtement extérieurs en bois.
Exemple ci-dessus, un bardage bois extérieur peint. La peinture, contre toute attente, est un excellent protecteur pour les bois de parement (Crest, Drôme, Département 26). Crédits photos : S.USTUN
Essences de bois de bardage les plus courantes :
- Cèdre Rouge : Originaire d’Amérique du Nord, le cèdre rouge est prisé pour sa résistance naturelle aux intempéries, aux insectes et à la pourriture. Sa couleur chaude et sa capacité à bien vieillir en font un choix favori pour les bardages.
- Mélèze : Le mélèze est apprécié pour sa robustesse et sa durabilité. Avec le temps, il prend une belle teinte gris argenté. C’est une essence très dense et résistante, bien adaptée aux conditions extérieures rigoureuses.
- Pin : Le pin est une option économique et largement disponible. Traitée pour résister à la pourriture, aux insectes et à l’humidité, cette essence peut offrir une bonne longévité. Son coût abordable le rend accessible pour de nombreux projets.
- Douglas : Le Douglas, connu pour sa résistance et sa dureté, offre une bonne durabilité en extérieur. Sa couleur va du rose au brun rougeâtre, apportant chaleur et esthétique naturelle aux façades.
- Épicéa : L’épicéa est souvent choisi pour son aspect clair et homogène. Bien qu’il nécessite un traitement protecteur contre les éléments, c’est une option économique pour les bardages peints ou lorsque le coût est un facteur déterminant.
- Chêne : Le chêne est reconnu pour sa grande résistance et sa durabilité. C’est une essence haut de gamme qui apporte une touche d’élégance et de robustesse aux constructions. Il est cependant plus coûteux que d’autres options.
- Accoya : Bien que techniquement pas une essence naturelle mais un bois modifié, l’Accoya est créé à partir de sources durables et traité pour accroître sa durabilité. Il résiste extrêmement bien aux conditions climatiques, aux insectes et à la pourriture.
Ces essences de bois varient en termes de couleur, de grain, de durabilité et de prix, permettant de choisir le matériel le plus adapté à l’esthétique et aux exigences techniques de chaque projet.
Le pin et le sapin du nord : de 12 à 18 euros/m²
Le pin, souvent choisi pour son coût attractif, nécessite un traitement pour une meilleure résistance. Les traitements thermiques ou par autoclave augmentent sa durabilité. Ils protègent le bois contre les champignons, les insectes et l’humidité. Ainsi traité, le pin devient un choix judicieux pour un bardage extérieur résistant et économique.
Le bardage extérieur en sapin du nord est le plus courant. Il est également le plus économique :
Bardage sapin du nord : de 12 à 18 euros le mètre carré
D’autres essences de bois pour le bardage extérieur offrent un éventail de caractéristiques répondant à divers besoins esthétiques et techniques. Voici quelques-unes des plus populaires :
Le Red Cedar (ou cèdre rouge), le top des bardages bois extérieurs
Le bardage en RED CEDAR (ou Western Red Cedar) est un produit d’une grande noblesse. Souvent considéré comme la Rolls Royce des bardages, il est très prisé par les architectes et les amoureux de matériaux très harmonieux (robe rouge pâle à rouge brun). Il est essentiellement de provenance du CANADA ce qui le rend assez « rare » en France.
Prix d’un bardage extérieur en Red Cedar : de 140 à 180 euros TTC le m² en moyenne (et jusqu’à 300 euros le m2).
Son prix peut en rebuter plus d’un, dix fois supérieur au prix d’un bardage en sapin. Notez qu’il faut toujours 10 à 12 % de surface supplémentaire. Cela peut représenter un budget conséquent.
En revanche sa teinte inimitable le place parmi les plus beaux bois de bardage. Attention, un Red Cedar fini également par griser s’il n’est pas traité.
Lire mon article sur le bardage bois Red Cedar.
Les bardages extérieurs en mélèze
Roi des régions montagneuses, le bardage bois extérieur en mélèze est un juste compromis. Il se trouve très largement dans des gammes de prix convenables.
Prix d’un bardage mélèze : de 38 à 55 euros le m²
Le Douglas
Rose saumon à la sortie de la scierie, ce type de bardage bois est proprement magnifique mais il perd très rapidement sa teinte naturelle sous l’effet des UV.
Le Douglas, vers qui va mon choix sur presque tous mes chantiers, et une sorte de bois polyvalent qui est irréprochable en terme structurelle et d’aspect.
Prix du douglas pour un bardage bois : de 28 à 40 euros le m²
L’épicéa
L’équivalent du bardage en Sapin.
Techniques de pose d’un bardage bois extérieur
Le choix du mode de pose influence l’esthétique du bardage extérieur. C’est un choix architectural avant tout.
Or, il est possible également de mixer les poses dans un but purement technique : Ne pas avoir de joints
La pose horizontale, la plus commune, crée une impression d’élargissement de la façade. En mode bardage vertical, le résultat donne une impression de hauteur. Cependant, le choix de la dimension des lames en épaisseur peut être totalement contre-productive.
Un bardage bois très « large » sera très harmonieux posé en longueur, et proprement horrible s’il est posé à la verticale. Inversement, un bardage bois vertical se destine plus favorablement aux lames de faible épaisseur.
Gardez bien cela à l’esprit !
La pose en claire-voie, offrant des jeux de lumière et d’ombre, apporte une touche contemporaine. Chaque technique a ses avantages, permettant de personnaliser l’apparence extérieure.
Le bardage à claire-voie
Un aspect moderne, permet une pose de bardage verticale ou horizontale sans « jurer » sur le rendu visuel.
Exemple de pose d’un bardage à claire-voie dans un sens de pose horizontal. C’est très harmonieux et cela donne un aspect moderne (Valence, Drôme). Crédits photos : S.USTUN
Réaliser un bardage à claire-voie nécessite beaucoup plus de travail de mise en œuvre et de précision. Il n’est pas « isolant ».
Si vous n’êtes pas à l’aise avec les notions de latte de mesure, il existe des bardages en « faux claire-voie » qui vous faciliteront la pose.
Exemple sur le net : Bardage claire-voie
Le bardage en clin, efficace et isolant
La pose la plus courante, le clin est l’emboitement des lames de bardage les unes dans les autres. C’est le strict équivalent du rainuré bouveté. La pose de bardage rainuré bouveté, ou « rainure languette » se réalise comme celle d’un simple lambris.
Ne laissant que peu ou pas de prise d’air, on peut considérer le bardage clin comme « isolant » entre « gros guillemets ».
Le « tasseautage » ou « lattage »
Le principe étant ici d’utiliser des tasseaux de faible épaisseur, l’équivalent de liteaux pour une couverture, en les positionnant sur la verticale pour donner un effet claire-voie amélioré. Très en vogue sur les Tiny Houses et les studios de jardin.
C’est résolument moderne.
Evidemment, cette technique n’est qu’une technique de rendu esthétique. Le bardage n’est plus dans son rôle de protection du support et deux épaisseurs de Delta Vent ne seront pas de trop.
L’entretien du bardage en bois extérieur
L’entretien est essentiel pour préserver la beauté et la longévité du bardage bois. (Certains architectes laissent volontairement griser le bois pour donner un effet de style, c’est un choix).
Ci dessus, le « grisage » d’un bardage bois non lasuré, c’est un choix architectural. Centre médical en Ossature bois. Crédits photos : S.USTUN
Un nettoyage annuel avec une brosse douce et de l’eau non calcaire suffit pour la plupart des essences si les bois ont été préalablement lasurés. Un balai brosse tendre fait parfaitement l’affaire.
Pour les maisons de plain pied ce n’est pas un souci, pour les bâtiments avec de grandes hauteurs cela devient un véritable chantier.
Pour les bois moins résistants, un traitement protecteur tous les 2 à 3 ans est recommandé. Cet entretien prévient le grisonnement et protège contre les agressions biologiques et climatiques. La lasure reste le procédé le plus adapté.
Seule une lasure peut protéger votre bardage en bois. Plus la lasure est foncée, plus elle sera efficace contre l’effet de « grisonnement » dû aux UV.
Il ne faut pas utiliser les produits « blanchisseurs » de bois et sachez que si le bois grise, vous êtes bons pour tout poncer. Un bois lasuré quant à lui ne nécessite pas de ponçage pour recevoir les couches de lasures biannuelles.
Il est également possible de peindre le bois de bardage, avec des peintures adaptées. Le côté « opacifiant » de la peinture est extrêmement efficace pour protéger le bois (voir ma photo plus haut).
Ces peintures existent chez tous les négoces, mais vous pouvez trouver des peintures naturelles, plus chères, mais plus écologiques.
Lire mon article sur les peintures spéciales bois
Les avantages : Ecologique et isolant ?
Le bardage en bois est un choix respectueux de l’environnement. En effet.
« Le bois, matériau renouvelable, capte le CO2, contribuant à la lutte contre le changement climatique. Opter pour un bardage bois, c’est choisir une solution durable pour son habitat. » Cette affirmation est très sympathique mais c’est un brin exagéré.
Un bardage n’isole pas au sens strict du terme. En tout cas, si on vous le vend comme isolant ce n’est pas tout à fait honnête.
Les accessoires spécifiques au bardage bois
Contrairement aux enduits de façades, le bardage bois nécessite des accessoires particuliers et indispensables pour sa mise en œuvre. Ces derniers sont rarement en bois, paradoxalement.
Il s’agit de réfléchir en terme de « complexe » de bardage car les lattes et les tasseaux ne se suffisent pas à eux-mêmes.
- Pare-pluie : Pour assurer l’étanchéité à l’eau et au vent.
- Couvertines : Pour fermer et protéger les acrotères (souvent en tôle laquée).
- Grilles anti rongeurs en bas de murs : Profilés en acier zingué ou galvanisé.
- Larmiers : Souvent en Zinc mais de plus en plus en aluminium ou tôle laquée. Ce sont des éléments indispensables pour protéger les menuiseries.
- Etc.
Lire mon article sur les larmiers.
Faux bois de bardage : Les matériaux composites
Oui, il existe des bardages en « faux bois » qui imitent l’aspect esthétique du bois naturel tout en offrant des avantages différents en termes d’entretien, de durabilité et parfois de coût.
Ces alternatives au bois traditionnel sont de plus en plus populaires (surtout dans les collectifs) pour diverses raisons. Voici quelques-uns des matériaux les plus courants utilisés pour les bardages en faux bois :
Les bardages imitation bois :
- Composite : Les bardages en bois composite sont fabriqués à partir d’un mélange de fibres de bois et de plastique. Ils combinent l’apparence du bois avec une résistance accrue aux éléments, une durabilité supérieure et un entretien minimal. Ils ne nécessitent pas de peinture, de teinture ou de traitement régulier.
- Bardage PVC : Le bardage en PVC est léger, résistant à l’humidité et disponible dans une large gamme de couleurs et de textures imitant le bois. C’est une option économique qui demande peu d’entretien, bien qu’elle puisse ne pas offrir le même aspect naturel ou le même rendu visuel que le bois véritable.
- Aluminium : Bien que moins commun, le bardage en aluminium peut être texturé et coloré pour imiter le bois. Il offre une excellente résistance aux intempéries, ne rouille pas et est recyclable. Cependant, son coût peut être plus élevé comparé à d’autres options en faux bois. Il se destine plus généralement aux grands magasins qui sont revêtus en bac acier effet bois.
Les panneaux de particules :
Ces alternatives offrent des avantages significatifs en termes de durabilité et d’entretien réduit, bien qu’elles puissent varier en termes de coût initial et d’apparence par rapport au bois naturel.
Les panneaux de particules peuvent s’adapter aux zones exposées à des conditions météorologiques sévères ou pour des applications nécessitant peu d’entretien sur le long terme.
Pour un usage d’habitation cela n’a guère de sens de se diriger vers ces produits. En revanche pour le tertiaire c’est parfaitement adapté.
ASTUCE N°2 : Peut on coller les lames de bardage bois extérieur ?
Même si je ne le recommande pas, certains bardeurs ont recours dans des cas très précis (absence de fond de clouage) à la colle. Ils utilisent rarement des colles pour bois, mais plutôt des colles pour tuiles qui résistent aux intempéries. Encore une fois, je ne recommande pas l’utilisation de colle sur les bardages.
A lire également : Nouvelle venue dans le bardage, la tuile en terre cuite fait son show !
En conclusion :
En conclusion, le bardage bois extérieur séduit par son esthétique naturelle et ses caractéristiques avantageuses de pose et d’entretien (même si l’entretien est récurrent).
Le choix de l’essence, du mode de pose et un entretien régulier garantissent sa beauté et sa durabilité.
Le bardage bois est une solution de parement efficace et pérenne, parfaite pour ceux qui cherchent à allier charme naturel et responsabilité environnementale.
Merci pour vos lectures et bon chantier.
Serge USTUN