C’est un énorme « coup dur » qui vient frapper de plein fouet les entreprises artisanales du bâtiment. L’état annonce la suspension de MaPrimeRenov’ jusqu’en fin d’année 2025. La cause ? Une proportion anormale des fraudes à la prime, c’est du moins ce que relève Mr Eric Lombard, ministre de l’économie.
Gros coup dur pour les entreprises du bâtiment
La suspension de MaPrimeRenov’ par le gouvernement n’est pas seulement un non sens et une attaque directe à l’écologie, mais elle met également en danger un bon nombre d’entreprises du bâtiment dans le secteur de la rénovation. Car oui, comment planifier des chantiers dont les entreprises ont cruellement besoin en ce moment, alors que les clients ne seront pas certains d’obtenir leurs aides ?
Au delà du paradoxe intenable entre une volonté de concourir à la rénovation durable et le couperet de cette décision, les clients, propriétaires désireux de rénover, vont devoir attendre. Cette attente se traduira inévitablement par une baisse drastique des commandes de chantiers pour les TPE du bâtiment et les auto-entrepreneurs.
Un coup de massue !
Or, il semble que la fraude seule ne soit pas la réelle cause, et il légitime d’imaginer qu’une fraude : Ça se traque ! Alors pourquoi donc s’en prendre au programme tout entier ? Nous avons peut-être une piste à explorer.
Que cache réellement cette décision ?
Est-ce réellement la fraude qui motive cette décision du gouvernement de stopper MaPrimeRenov’ ? N’y a t’il pas d’autres raisons, plus insidieuses, et qui visent, pour la énième fois, les seules entreprises artisanales du bâtiment ?
Alors que les « affaires » douteuses qui visent nos dirigeants s’accumulent (Rachida Dati est citée depuis deux jours), la fraude à la prime de rénovation est-elle réellement la cause de cette décision ? Rien n’est moins sûr. Nous l’avons vu, il y a encore quelques semaines à peine, c’est le bâtiment qui est en ligne de mire.
La très controversée modification des règles de bases sur le non assujettissement à la TVA : Seules les entreprises du bâtiment étaient visées, de façon explicite. En effet, tous les autres corps de métiers bénéficient d’un plafond haut sauf le bâtiment : 25 000 euros maximum.
Une hérésie.
Alors que tous les auto-entrepreneurs devaient être visés par la modification du plafond, le gouvernement est finalement revenu en arrière (face aux critiques), excepté pour le bâtiment. Étrange non ?
MaPrimeRenov’ et la fraude en question
Instaurée en 2020, MaPrimeRenov’ est un dispositif visant à aider celles et ceux qui souhaitent rendre leurs logements moins dispendieux en énergie, en le rénovant. Le challenge est donc légitime et vertueux.
Or selon FranceInfo, il est question d’insuffisance de fonds en premier lieu, la fraude n’étant évoquée que bien plus loin dans l’article. N’est-ce pas encore une énième volte-face de la communication du gouvernement qui vise à cacher un déficit de tenue des finances, en rendant la fraude coupable de la suspension ? C’est plus que probable.
Le coupable n’est donc pas le fraudeur, mais bel et bien la mauvaise gestion de l’économie française. Évidemment, la fraude doit être jugulée mais cela ne justifie en rien l’arrêt du programme tout entier.
Fausse cause, vraie incapacité à gérer les finances publiques.
L’Anah elle même déclare que les chiffres sont biaisés, sur les temps de traitement de l’aide, prétexte mis en avant pour justifier que MaPrimeRenov’ est devenue « victime » de son succès. Cela en dit long.
Selon FranceInfo, ce sont 44 000 dossiers frauduleux pour l’année 2024, de quoi inquiéter. En revanche, une fraude ça se gère et ce n’est pas en sanctionnant tout un programme que l’action sera productive, bien au contraire.
Source : FranceInfo
Pendant ce temps là
Pendant que la communication officielle tente de « noyer » le poisson avec de faux prétextes, les carnets de commandes des entreprises vont inéluctablement se vider. Et là, ce ne sera pas un prétexte mais une réalité.
Lorsqu’on stoppe un programme de cette ampleur, il ne faut pas être bien futé pour imaginer que les premières « victimes » de ce succès seront les entrepreneurs, les clients, et enfin et surtout : La planète !
Certes, cette dernière ne s’arrêtera pas de tourner mais les conséquences de ce changement de voilure du gouvernement n’augure rien de bon pour le bâtiment. Je rappelle que coup sur coup, ce sont bel et bien les entreprises du bâtiment qui font systématiquement office de « fusibles » quand le trésor va mal. Baisse de la prime d’apprentissage en 2024, baisse du plafond d’assujettissement à la TVA il y à quelques semaines, et maintenant la suspension des aides à la rénovation.
Ça fait « un peu beaucoup » non ? Nous sommes en droit de nous poser la question.
Nous devrions peut-être ressortir ce fameux adage : Quand le bâtiment va, tout va ! Et bien Mr Lombard, le bâtiment ne va plus, depuis quelques années maintenant, et cette ultime attaque contre nos métiers ne sera pas un levier d’amélioration.
Merci pour vos lectures, et bon déni de chantier !
S.Ustun.