L’après sinistre est un pan complet et autonome du bâtiment. Un certain nombre d’entreprises se partagent le marché.
Souvent articulées autour de grand groupes, ces entreprises se développent et occupent le territoire avec un impressionnant maillage. D’autres, plus petites et plus locales, se démarquent par leurs services de proximité.
Focus sur ces métiers très spécialisés et liste non exhaustive des principaux acteurs sur ce segment.
L’après sinistre en deux mots
L’après sinistre est le domaine du bâtiment dans lequel œuvrent les entreprises spécialisées dans la rénovation. Comme son nom l’indique, il s’agit des interventions de tous types ayant lieu après un dégât, qu’il soit un simple dégât des eaux ou un incendie par exemple.
Ce « métier » se développe depuis de nombreuses années et gagne aujourd’hui ses lettres de noblesses, avec une multiplication des offres, et pas uniquement autour du bâtiment.
Entre volonté de spécialisation et tendance à vouloir proposer une offre globale de services, il y a à l’évidence un segment riche en métiers, tous très différents.
Lire mon dossier général sur l’après sinistre ici
Les métiers spécifiques à l’après sinistre
L’après sinistre c’est vaste ! Tellement vaste que le mélange des genres laisse parfois dubitatif !
Évidemment, ce qui nous concerne dans ces lignes, c’est le bâtiment et ses métiers.
Or, il est proprement impossible de séparer un certain nombre d’autres métiers, à l’opposé de l’art, qui composent ensemble ce segment très particulier de la profession.
- Amiante / Désamiantage
- Décontamination / Nettoyage
- Pressing
- Bâtiment / Rénovation
- Assèchement
- Recherche de fuite
- RSO (Reprise en sous oeuvre)
Les groupes et entreprises nationales en après sinistre
L’après sinistre est un énorme « business ». Nous parlons de plusieurs centaines de millions d’euros chaque année.
Il paraît évident que dès lors, se constituent en groupes et enseignes nationales (ou internationales) pour absorber le marché et répondre à la demande constante.
A titre d’exemple, BELFOR est une entreprise américaine.
D’abord locales, certaines entreprises ont prospéré puis fusionné. C’est ainsi que l’énorme groupe Resilians a vu le jour.
Cette fusion entre deux acteurs historiques du marché, Vitale assistance et 3ID, propulsera le groupe Resilians à une position de leader sur le segment.
D’autres, plus paternalistes (dans la saine acceptation du terme) grossiront au point de devenir incontournables, sans pour autant se sacrifier aux investisseurs.
Le SIS en est un bon exemple, aujourd’hui encore dirigé par son créateur Mr Michel Blasi.
On peut donc dessiner un tableau assez simple en définitive, des principaux acteurs du segment. Une petite « dizaine » d’entreprises spécialisées en après sinistre se positionnent en France :
- COREN
- RESILIANS (NUWA / 3ID / VITALE)
- Le SIS
- BELFOR
- ADS
- CARGLASS (et oui !) aujourd’hui REPARTIM
- POLYGON (GLOBAL SINISTRES)
- STELLIANT
- ABEILLE RENOVATION
- Groupe NICOLLIN et son entité « FAST »
Certains arrivent tout « fraichement » dans le secteur comme le groupe Nicollin par exemple. Ce dernier est un acteur historique et solide de l’après sinistre, cependant il n’intègre la partie « bâtiment » depuis 2022 seulement. Gageons qu’il se démarque sous peu, fort de sa longue expérience dans les autres métiers du sinistre.
Lire l’article sur l’acquisition de FAST par le groupe Nicollin.
Au delà de ces « grandes » enseignes, dont on connait ou reconnait les noms, un grand nombre de petites structures locales sont également présentes sur le segment, et obtiennent régulièrement des chantiers.
Ces entreprises restent cependant à la marge.
Dès lors se pose la question : Où sont donc passés nos artisans ?
Où sont nos artisans ?
Tel un pavé dans la mare, la question éclabousse !
Où sont donc nos artisans et quel est leur rôle dans cette « niche » qui ne laisse visiblement que très peu de place à la diversité ?
Et bien la réponse est simple : Ils sont sous traités.
Rares sont les entreprises spécialisées en après sinistre qui gèrent leurs chantiers en interne, en tout ou partie.
Les lots « peinture » et « embellissements » sont souvent internalisés, mais guère plus. Ces derniers ne concernant que les sinistres en dégât des eaux.
Pour tous les autres corps de métiers, rares sont les entreprises qui disposent des ressources en interne.
Mais ce n’est évidemment pas la règle.
L’entreprise COREN par exemple ne se prête que très peu à la sous-traitance, et internalise beaucoup de ses dossiers. Sa stratégie fonctionne et le groupe COREN se porte bien.
Principale cause de son succès : Son positionnement.
En effet, COREN se spécialise sur le gros œuvre, avec la prise en charge de dossiers extrêmement « techniques ». Cependant, elle reste l’une des rares entreprises à développer les compétences en interne. Ceci explique peut-être cela.
La question de l’artisanat dans l’après sinistre soulève donc bien des sujets.
Intérêt financier, qualité de l’ouvrage, et service apporté au client final, aucun groupe ne rivalisera jamais avec la petite entreprise locale, soucieuse de son image de marque et totalement en phase avec le bien être du sinistré.
En cause, un seul et unique critère : La méthodologie.
Une méthodologie bien rodée
Rien de tout cela ne serait possible sans une méthodologie parfaitement huilée.
A la faveur des assureurs eux-mêmes d’ailleurs, qui très tôt ont développé des plateformes de travail en commun.
Darva, puis Sinapps en sont les parfaits exemples.
La méthode est bonne, elle s’est considérablement améliorée au fil des ans. Cette petite « révolution » dans la gestion des sinistres profite plus que jamais à l’assuré.
Je crois très honnêtement, et je ne suis pas connu pour avoir ma langue dans ma poche, que l’organisation mise en place par les assureurs est une véritable aide aux assurés. C’est un bienfait.
La Cidre, puis l’IRSI ont également très largement participé au secours rapide des sinistrés, mais sa dématérialisation en extranet a fini le travail.
Bravo à nous assureurs.
Lire mon article sur la convention IRSI
La synergie entre assureurs et entreprises partenaires
Tout ne s’est évidemment pas fait en un jour. La synergie entre les assureurs et les entreprises partenaires est pour beaucoup dans le succès de la méthode.
Je salue ces initiatives, elles sont saines !
Ci-dessus : Michel Blasi, fondateur du SIS, a su consolider une entreprise régionale soucieuse du respect des métiers de l’après sinistre et de ses collaborateurs.
Conscient des enjeux, les assureurs se sont très largement basés sur les retours des entreprises partenaires. Organisation, gestion et communication sur les dossiers s’en sont vues très nettement améliorées.
Le temps de gestion des dossiers (principal critère de satisfaction) et la réactivité de leur traitement est une véritable horlogerie Suisse, parfaitement rôdée.
Ce travail « en commun » est louable et bénéfique pour le client final: L’assuré.
Grâce à la capacité administrative des assureurs et la logistique pointue des entreprises partenaires, le résultat est proprement excellent.
C’est, selon moi, un cercle très vertueux.
Autres entreprises en après sinistre
D’autres entreprises sont également directement concernées par l’après sinistre. Ce secteur à très largement contribué à développer les experts d’assurés, par exemple, et bien d’autres acteurs.
Ce métier d’expert d’assuré, très strictement identique à celui de l’expert de compagnie, s’est véritablement développé ces dernières années.
Lire mon article sur les experts d’assurés ici
Les experts ne sont pas les seuls « indépendants » ou entreprises qui bénéficient de l’après sinistre. De nouveaux métiers ont également émergé, très spécialisés, comme les réparateurs en menuiserie.
L’entreprise SKY’in LAB par exemple, est devenue experte dans la réparation du PVC. Là où initialement il fallait remplacer les menuiseries en PVC, cette entreprise propose simplement de les réparer.
Inutile de vous préciser que le concept est largement plébiscité !
Enfin, avec un aspect plus technologique, les entreprises spécialisées dans l’inspection de toiture en drone ont également vu leurs carnets de commandes se décupler dans le secteur de l’après sinistre.
Merci pour vos lectures et bon chantier,
Serge USTUN.