L’effet ALBEDO ? Un terme peu connu
L’effet Albedo est un terme qui revient de plus en plus souvent sur le devant de la scène, associé notamment à l’idée de peindre son toit en blanc lorsqu’on évoque les métiers du bâtiment !
Qu’est ce que l’effet Albedo ? Et pourquoi cette nouvelle initiative dans le milieu du bâtiment : Peindre son toit en blanc semble incongru. L’enjeu cependant est clair: Trouver des solution novatrices pour limiter le réchauffement climatique.
Je vous renvoie à cet article très intéressant de GEO.
Avec les effets dorénavant irréfutables du réchauffement climatique arrive un phénomène qui alerte de plus en plus chaque jour: L’effet Albedo et sa baisse d’efficacité constante.
L’effet Albedo est simple: Une surface blanche réfléchit davantage qu’une surface sombre. Le concept est éprouvé ! En plein été, vous aurez moins chaud avec un tee-shirt blanc qu’avec un tee-shirt noir. CQFD !
Si cette constatation est évidente sur le papier quand est-il de son application des les métiers du bâtiment ? Tout permet d’imaginer qu’il y là une réelle niche à travailler, tant dans le développement des activités du bâtiment mais bel et bien, pour préserver notre planète, encore que…
Le Blanc dans la nature:
Ce fameux effet Albedo est omniprésent naturellement sur notre planète et contribuait jusqu’à présent à réguler la température globale de la terre. Les glaces, les neiges, les banquises (mais aussi les déserts paradoxalement) réfléchissent et renvoient vers l’espace l’énergie du soleil.
Ces glaces fondent cependant à une vitesse exponentielle. Par conséquent chaque année la surface de ces couvertures réfléchissantes se réduit, accentuant ainsi le réchauffement climatique. Un cercle vicieux en somme. Certain évoque quant à la fonte des glaces une « rétro-action » positive. Et c’est bel et bien le cas.
Aussi commence à fleurir l’idée un peu partout que nous pourrions aider la nature et accentuer l’effet Albedo qui se perd d’autre part. Artificiellement.
Comment ? En rendant nos toitures blanches !
Une nouvelle discipline apparait et semble s’installer dans le paysage des artisans couvreurs et des peintres : Le Cool Roofing.
Peindre son toit en blanc devient alors un acte écologique !
Mais dans quelle mesure est-ce réellement efficace ? Et si oui, comment nous assurer une mise en œuvre qui ne soit pas hasardeuse et coûteuse ? Les premières option étant des options type « pansement » avec des interventions qui sont de l’ordre du coup de pinceau.
Je vous renvoie vers mon article sur les peintures thermiques.
1- Avant tout regardons du côté de la réglementation :
Peindre son toit en blanc, soit. Mais que faire des PLU (plan locaux d’urbanisme) ? Ces derniers étant censés régir le type de couverture (tuile terre cuite, ardoise, bac acier etc). Les PLU doivent ils être rendus plus souples, plus ouverts ? Car vous le savez, le type de tuile est imposé dans la quasi totalité des PLU. Rassurons nous, pour l’instant sont visés le tertiaire et l’industriel: Les bureaux, les locaux pros, les grandes surfaces commerciales, les zones industrielles et commerciales.
Dans cette hypothèse, c’est entendu. Il s’agira de proposer une offre globale pour la réfaction des toitures, bardages, toits terrasses etc. Le tout peint en blanc.
2- Que dire des industriels ? En aval :
La tuile terre cuite est bien souvent de couleur sombre, couleur « terre » car elle est justement en « terre cuite ». Monier, Imeris, Lafarge vont ils devoir revoir leur process de fabrication et à quel coût ? Le bac acier quant à lui existe d’ores et déjà en blanc. Pour l’ardoise…. Et bien ce sera bien plus difficile.
Enfin des industriels comme la Soprema devront également repenser un bitume blanc pour leur étanchéité de toit terrasse… Pas gagné !
3- Que dire de l’efficacité réelle ?
L’effet Albedo est irréfragable. Ça existe, c’est prouvé. Mais peindre nos toits en blanc va t’il changer la donne à l’échelle de l’humanité ? Car soyons bien conscients que le problème est planétaire et que la solution doit être à l’échelle !
Enercool (en lien) met en avant le confort estival pour les occupants avant de chercher le but écologique. Moins 6 ° sont annoncés sur leur site, après mise en peinture de la toiture grâce à une peinture blanche. Ok. Mais est-ce réellement le cas ? A la lecture des différents intervenants il apparait que les mesures actuellement prises concernent plus les grandes surfaces commerciales. Autant dire que ces préconisations sont donc des solutions à des problèmes commerciaux essentiellement avant d’être des solutions à un problème plus global.
L »Effet Albedo peindre son toit en blanc » restera donc encore une fois une niche au détriment d’une réflexion plus globale et plus constructive.
Merci pour vos lectures et bon chantier.
Serge USTUN / Crédit photo: enercool.fr