Isoler un garage : Plafond et rampants / Le dossier technique.
Vous avez décidé d’isoler votre garage, plafond ou rampants, et vous hésitez sur la méthode. Que ce soit en neuf, où les constructeurs n’isolent généralement pas les garages, ou bien en rénovation, plusieurs options sont permises.
Nous allons avancer étape par étape, en définissant quels sont vos besoins en fonction de la typologie de votre garage :
- Plafond plat à créer ou isoler.
- Isoler un rampant entre chevrons.
- Créer un faux plafond (si besoin).
- Éviter la dispersion de l’isolant (vent).
- Maintenir l’isolation en place si absence de sous face.
- Etc.
Avant propos
Un garage n’a généralement ni plafond, ni isolant. Il est pour ainsi dire en simple « hors d’eau hors d’air ». C’est en tout cas l’état dans lequel les constructeurs de maisons individuelles réceptionnent les travaux.
Mais cela est bien souvent le cas également en rénovation, dans le cas d’une ancienne grange ou remise transformée en garage.
Enfin, la suite du dossier devra aussi prendre en considération la nature (typologie) du « plafond » ou plus précisément : De la charpente.
J’évoquerai donc deux notions distinctes :
- Les rampants (sous faces de toit inclinées),
- Les plafonds (existants ou à créer) plats.
Plafond du garage en rampant : Isoler entre chevrons
L’isolation entre chevrons est le cas le plus courant quand on souhaite isoler les plafonds de son garage. Je rappelle que le terme « plafond » dans ce cas est vulgarisateur. Il s’agit en réalité de « rampants », du moins tant qu’ils ne sont pas revêtus.
Le procédé
Ci-dessus : Exemple d’isolation d’un plafond rampant de garage avec positionnement de l’isolant entre chevrons. Crédit photo : S.USTUN.
En revanche, ce cas de figure ne se présente évidemment que dans le cadre d’une charpente traditionnelle de type « pannes et chevrons ». Ce procédé nécessite de trouver une solution de maintien de l’isolant, nous verrons cela plus bas.
Isoler le plafond d’un garage en rampant ne laisse guère de choix techniques :
- Isolant semi rigide entre chevrons.
- Isolant en déroulé entre chevrons.
- Isolant mince en lé à agrafer.
Certains opterons pour une isolation avec panneaux rigides, en polyuréthane ou polystyrène, mais dans ce cas, la discontinuité des chevrons rend le procédé peu cohérent. Nous verrons plus bas que cette solution s’adapte plus particulièrement aux plafonds de types « poutrelles hourdis ».
L’isolant semi rigide pré découpé se révèle idéal pour isoler entre chevrons. En effet, dans la majorité des cas, les chevrons sont espacés en entraxe de 60 centimètres. C’est parfait pour ne pas avoir à redécouper l’isolant.
Les avantages de l’isolation entre chevrons
Ce procédé d’isolation présente d’indéniables avantages :
- Simple à concevoir, il n’y a aucune ossature intermédiaire à prévoir.
- Permet de laisser respirer les bois de charpentes.
- Préserve les fonds de clouages (chevrons et pannes) pour la pose d’un néon ou le passage de tubes IRO (voir ma photo ci-dessous).
- Préserve la hauteur sous plafond du garage (pour les éléments sanitaires, le rangement, etc.)
- Peu coûteux, par définition.
Les défauts du procédé :
Isoler le plafond de son garage entre chevrons présente évidemment des défauts. Les chevrons étant de faible épaisseur (entre 6 centimètres et 12 centimètres pour les plus épais), l’isolant sera peu performant. De fait, si votre chevron est de section faible, votre isolant le sera également !
Cependant, ce n’est pas le seul défaut du procédé :
Ci-dessus : Démonstration des défauts du procédé en photo. Crédit photo : S.USTUN.
- 1- L’isolant ne peut pas être cloué sur les liteaux, ces derniers sont trop fragiles. Les collerettes de fixation sont donc à proscrire.
- 2 – Comme évoqué plus haut, l’épaisseur d’isolant est généralement très faible.
- 3 – Il faut trouver une solution de maintien de l’isolant sans détériorer ce dernier.
Dans tous les cas, évitez d’utiliser les brides à collerettes car votre seul fond de clouage sera le liteau. Or ce dernier n’est pas suffisamment épais pour être vissé par dessous.
Ma solution simple :
- Utiliser des tasseaux de maintien a visser (ou clouer) perpendiculairement aux chevrons (comme pour le pureau).
- Si le plafond du garage ne sera pas revêtu, vous pouvez maintenir l’isolant avec de simples « feuillards » en pvc ou en acier.
Isoler un garage : Plafond sous fermette
Si par bonheur votre construction est récente, il y a de grandes chances que la charpente soit de type « fermettes », autrement dit des fermes industrielles. Dans ce cas, c’est clairement une aubaine car cela facilite grandement le travail pour isoler son plafond de garage.
Ci-dessus : Isolation insufflée en « vrac » entre fermettes sur un plafond de garage standard. Crédit photo : S.USTUN.
Deux méthodes s’offrent à vous :
- Isoler en plafond sans parement avec un simple déroulé de laine minérale : Nul besoin de réaliser un parement sous fermette.
- Isoler en déroulé de laine minérale ou insuffler un isolant : Vous devrez réaliser un parement (faux plafond) dans le cas d’un isolant en vrac.
Le déroulé de laine minérale peut s’effectuer sans aucun problème sur une fermette simple, y compris en cas d’absence de parement en sous face. Autrement dit, le déroulé d’isolant sera visible (la partie « craft ») en sous face.
Si le but n’est pas esthétique mais simplement technique, cela ne pose aucun problème de laisser l’isolant visible dans le garage. En revanche, n’oubliez pas que sans parement, la notion de « coupe-feu » ne sera pas remplie.
Pour isoler un plafond de garage en « vrac », autrement dit en insufflation ou en épandage (voir ma photo ci-dessus), vous devrez nécessairement créer un parement sous fermette : Ossature de type fourrures et suspentes + BA13.
Si vous « fermez » le plafond de votre garage, pensez à poser une trappe de visite (ou trappe d’accès).
Isoler un garage : faux plafond sur piton ou suspentes
Une solution plus lourde à mettre en œuvre mais tout aussi pérenne : Réaliser un complexe de faux plafond sur suspentes ou ossature autoportante.
Isoler en combles perdus
L’isolation en combles perdus est définitivement la plus simple à mettre en œuvre et permet de bien isoler le plafond de votre garage. Il est possible de dérouler tout type d’isolant ou d’insuffler en « vrac » des produits comme la ouate par exemple.
ASTUCE : Repérez les poutres principales pour le système d’ouverture de la porte de garage et/ou d’éventuels éléments techniques à venir.
Réaliser un faux plafond autoportant
J’ai rédigé un dossier complet sur la réalisation d’un plafond autoportant, je vous invite donc à le lire car vous y trouverez tous les éléments pour réaliser vous même le parement de votre garage.
Attention aux longueurs, ou plutôt aux largeurs, et si vous suivez mon guide technique étape par étape, alors vous ne rencontrerez aucun problème particulier.
Vous n’êtes pas obligés de réaliser le parement BA13 (placo) sous l’ossature autoportante, le but étant simplement de réaliser une isolation sommaire suffisante pour un garage.
Lire mon article sur la réalisation d’un faux plafond autoportant.
Comme vu précédemment, pensez à poser une trappe de visite dans le cas où vous fermez le plafond du garage. Vous devrez adapter un relevé si ce dernier est isolé avec un isolant en vrac.
Isoler un plafond de garage en voile béton / poutrelles hourdis
Ci-dessus : Plafond courant de garage de type poutrelles et hourdis. L’ossature est simple à réaliser. Crédit photo : S.USTUN.
Dans certains cas, le garage peut constituer le soubassement d’un volume habitable chauffé (un sous sol en d’autres termes). En l’occurrence, dans ce cas, il est véritablement pertinent mais surtout nécessaire d’isoler le plafond. En effet, si vous êtes sous un volume chauffé, il est impératif d’isoler le plafond du garage pour ne pas créer un énorme pont thermique à l’étage supérieur.
Un deuxième cas de figure peut inclure cette typologie de plafond : Les toitures terrasses.
ATTENTION :
Il n’est pas rare que dans une maison contemporaine, le garage soit de type « toit plat » ou « toiture terrasse ». Dans ce cas, soyez vigilant. Bien souvent, pour ce type de plafond, il est nécessaire d’isoler PAR DESSUS, et non par dessous (pour éviter le point de rosée). Si tel est le cas, je vous conseille sérieusement de faire appel à un professionnel.
La solution en ossature métallique
Une solution simple (voir ma photo ci-dessus) réside dans la mise en œuvre d’une ossature métallique permettant de maintenir l’isolant sous le plafond, et de réaliser un parement en sous face. Dans ce cas, rien de plus simple !
Vous pouvez utiliser les « griffes » spéciales hourdis et venir y fixer les traditionnelles fourrures métalliques de faux plafonds. C’est d’une grande simplicité de mise en œuvre et c’est particulièrement peu coûteux.
Mais il y a plus simple encore :
Je ne vais pas revenir sur les précédentes techniques mais évoquer la technique des panneaux rigides en laine, PSE et PU, ou fibre à coller ou visser.
Ces solutions sont généralement excellentes en terme d’efficacité (car épaisses et continues) mais peuvent également être plus coûteuses.
Les panneaux rigides présentent l’avantage de pouvoir être vissés à l’aide de brides spéciales. C’est intéressant pour les plafonds de garages de type poutrelle et hourdis.
Les solutions pratiques
Dans le cas d’un plafond de garage de type poutrelles hourdis, les panneaux d’isolants en polystyrène ou polyuréthane sont alors parfaitement recommandés.
Contrairement à l’isolation entre chevrons, ici il n’y a pas de discontinuité ! C’est donc parfait pour ces matériaux.
En outre, il est très facile de « coller » les isolants à même les hourdis, et notamment l’utilisation de panneaux rainurés et bouvetés qui vont limiter au maximum les ponts thermiques.
- Isolant Polyuréthane (PU) de type TMS ou autres.
- Isolant PSE (Polystyrène) identique à celui qu’on utilise en vide sanitaire.
Si vous n’avez pas besoin d’une sous face parfaitement revêtue, ce procédé est clairement parfait.
Parmi les avantages :
- Ces isolants sont généralement plus performants que les laines minérales (à épaisseur équivalente).
- Ils sont « contenus » en terme de prix.
- Ils sont très simples à mettre en œuvre (par vissage ou collage).
- Ils ne « grattent » pas lors de la mise en œuvre et on peut les couper avec un simple cutter (ou une scie).
- Aucun problème de maintien ni de déchirement.
Le cas coupe feu par excellence : La Fibralith !
Dans le cas où la nécessité porte sur l’isolation du plafond du garage mais également pour la sécurité incendie, la Fibralith demeure le matériau le plus efficace dans les deux domaines. Ce produit est tout particulièrement étudié pour les plafonds de garages.
Ci-dessus : Isolant de type Fibralith spécialement conçu pour l’isolation des plafonds de garages. Ici, un exemple sur un de mes chantiers en prévention de sécurité incendie. Crédit photo : S.USTUN.
La Fibralith est un complexe de couches de Polystyrène, de fibres de bois, et d’un coulis de ciment en surcouche. C’est un isolant extraordinairement performant, mais surtout adapté pour assurer un coupe feu efficace.
C’est typiquement le type de revêtement que vous retrouvez dans les parkings et garages collectifs, en sous sol des immeubles. Ceci dit, il est tout aussi adapté à un usage individuel (voir ma photo ci-dessus, pour l’isolation d’un garage chez un particulier).
Plusieurs fabricants le proposent mais attention :
- C’est extrêmement coûteux : de 60 à 90 euros le m2 (voir plus).
- Il faut acheter l’isolant par « palette » car il n’est pas disponible au détail ! Attention au métrage !
Lien vers la fiche produit (sans prix) sur le site de Knauf.
Isolants minces : Éviter si possible
J’ai déjà longuement évoqué le sujet et je ne reviendrai que très rapidement sur ce dernier. L’isolant mince habituellement de type « réflecteur » est à proscrire en règle générale. Ce dernier ne permet pas au bois de respirer et peut donc être néfaste pour une charpente à terme.
Ci-dessus : Isolant mince réflecteur posé en sous face de plafond rampant d’un garage. Je ne cautionne pas la méthode. Crédit photo: S.USTUN.
Maintenant, et si vous n’avez que cette possibilité, c’est évidemment « mieux que rien ». Ce type d’isolant n’ayant que peu de données techniques à proposer il conviendra de faire au plus simple, donc au moins cher.
En outre, pour « édulcorer » quelque peu mes propos j’ajouterai que dans un garage, la sous face étant naturellement ventilée (absence de parement), le procédé est moins risqué que pour une charpente non ventilée.
Prix moyen d’un isolant mince réflecteur : 22 euros le m2 / Lien vers un modèle générique sur le site de la SAMSE.
Lire mon article sur les isolants minces.
Utiliser des pitons de rénovation
Dans le cadre d’une charpente traditionnelle vous pouvez utiliser les fameux pitons de rénovation (ou piton de réhabilitation) afin de créer une ossature intermédiaire.
C’est d’ailleurs ce que je vous recommande.
Peu connus, les pitons de rénovation permettent de réaliser n’importe quel type d’ossature intermédiaire à l’aide de tiges filetées. Ce procédé est extrêmement fiable et simple à mettre en œuvre.
En utilisant des pitons de rénovation et des tiges métalliques de hauteurs adaptées, vous pouvez même vous passer d’un quelconque parement pour poser votre isolant en plafond. Il suffira de créer une ossature légère ancrée sur les pitons, avec de simples fourrures métalliques.
Je valide ce principe très clairement.
Lire mon article sur les pitons de rénovation.
Difficulté d’accès pour isoler : Passer par la toiture
Enfin, et pour clôturer cet article, j’évoquerai rapidement les problèmes d’accessibilité lorsque le plafond du garage est déjà fermé par un parement quelconque (Placo, OSB, CP, etc).
Dans ce cas, et pour éviter de devoir déposer le parement qui selon les cas peut être tout à fait convenable, il se peut que vous deviez passer par la toiture : Autrement dit, détuiler la toiture pour accéder « par le haut ».
Ce cas de figure est assez courant et ne doit pas vous freiner. Détuiler est à la portée de tous, il suffit d’être soigné et méticuleux.
Cette pratique est d’ailleurs le plus souvent utilisée par les entreprises qui réalisent l’isolation en vrac par insufflation. C’est donc parfaitement règlementaire et cela ne présente aucun risque si vous veillez à ne pas laisser d’éléments électriques en contact avec l’isolant (spots, sucres, etc.).
Conclusion
Isoler son garage en plafond ou en rampant est parfois nécessaire pour protéger ce qui se trouve à l’intérieur, mais aussi, lorsqu’il s’agit d’aménager un espace en espace de vie.
Je vous ai présenté toutes les techniques ainsi que mes avis personnels, en espérant que vous y trouviez les réponses à vos questions. Comme il est dorénavant courant, vous pouvez me contacter pour évoquer d’éventuels cas particuliers ou singuliers, via mon mail : contact@monbatiment.fr
Merci pour vos lectures et bon chantier !
Serge USTUN.