Toute menuiserie est composée d’un vitrage, hormis les portes pleines évidemment. Or il existe autant de différents types de vitrages que de menuiseries !
Un bon métreur en bâtiment doit maîtriser les différentes particularités d’un vitrage sur le bout des doigts.
Et je suis absolument certain que vous rêvez de tous les connaître, alors ce sera notre sujet du jour !
Cet article est absolument nécessaire si vous souhaitez réaliser un métrage de menuiseries extérieures en neuf ou en rénovation. Il est également impératif de maîtriser toutes les notions présentes dans cet article pour le remplacement d’un simple ou double vitrage.
Lire mon dossier sur le remplacement d’un double vitrage.
Les différents types de vitrages
Cas de figures nécessitant de connaitre les types de vitrages :
- Remplacement d’une menuiserie en après sinistre (infraction, incendie, pression hydrostatique etc.).
- Remplacement des menuiseries extérieures dans le cas d’une rénovation énergétique (meilleur isolation thermique).
- Demande particulière lors de la présence d’éléments fortement nuisibles / phonique (chemin de fer, aéroport, etc.)
- Remplacement d’un vitrage seul sans remplacement de la menuiserie (après sinistre généralement).
- Vétusté des menuiseries extérieures
Visiter le site de Saint Gobain Glass
Les épaisseurs de vitrages
Le simple vitrage :
Le simple vitrage, comme son nom l’indique, est une unique feuille de vitre généralement posée au mastic. De moins en moins courant, le double vitrage n’appelle aucune information particulière si ce n’est que vous devez porter votre attention sur le risque « amiante » (voir plus bas dans l’article).
Les cas de figures sont courants dans le cadre des menuiseries anciennes avec « meneaux ». Ce sont ces fameuses menuiseries qui disposent de « petits bois » dans lesquels sont insérés une multitude de petits vitraux carrés ou rectangulaires.
Le double vitrage :
Le plus courant de tous actuellement, le double vitrage est la composition de deux feuilles de vitre, séparées par un gaz, et maintenues par un intercalaire. Le double vitrage est couramment constitué de deux feuilles d’épaisseurs identiques mais ce n’est pas une règles absolue.
Exemple courant : 4 / 16 / 4 soit 4 millimètres de feuille vitrée, 16 millimètre de gaz et 4 millimètres de feuille vitrée.
Certains doubles vitrages spécifiques disposent d’une épaisseur différente entre le vitrage extérieur et le vitrage intérieur. Cette asymétrie est due à des contraintes techniques que nous analyserons plus bas dans l’article.
Ci-dessus: Exemple de double vitrage lors d’un remplacement que j’ai effectué sur un chantier. Crédit Photo: S.USTUN
Le triple vitrage :
Le triple vitrage n’est plus ni moins que la répétition du double vitrage par une lame supplémentaire.
Un triple vitrage est nécessairement lourd, et épais. Par conséquent, vous ne pourrez pas préconiser un triple vitrage sur une menuiserie fabriquée pour recevoir du double vitrage.
Les gaz de remplissage
L’argon :
L’argon est le gaz le plus couramment utilisé pour remplir les doubles et triples vitrages. Ce gaz est omniprésent dans l’atmosphère et ne présente donc aucun problème de production. Il est isolant, incolore et inodore.
C’est un gaz inerte qui isole comme je viens de l’évoquer, cependant ce n’est pas le plus performant des gaz utilisés en menuiserie.
Le Krypton :
Plus noble que l’argon, le Krypton est un gaz très rare. Il est également inodore et incolore, cependant sa rareté le rend excessivement cher. Vous ne le retrouverez que très rarement dans les doubles ou triples vitrages. Ce dernier est présent en quantité infinitésimale dans l’atmosphère, d’où la difficulté de le produire.
L’air :
Certains doubles vitrages sont simplement remplis d’air ! Et oui, l’air que vous et moi respirons ! Ce dernier n’est cependant pas recommandé pour des raison d’inertie et de risque de condensation.
Enfin, il existe un gaz encore plus noble, et plus cher, qui est le Xenon.
Les vitrages acoustiques ou phoniques
Lorsque vous réalisez un métrage dans une zone très bruyante, vous devez porter votre attention au vitrage phonique. Si vous ne posez pas la question à l’occupant, vous risquez de commander un double vitrage standard et rendre le logement inhabitable.
Certains indices doivent vous aiguiller :
- Proximité d’une route à fort passage
- Proximité d’une voie de chemin de fer
- Hyper centre ville
- Etc.
Si l’ancien vitrage n’est pas phonique, et que le client vous demande de le remplacer par un vitrage phonique, vous devez refuser. Ces derniers sont très lourds et la menuiserie ne sera pas adaptée pour les recevoir.
Vous risquez d’endommager la menuiserie dans ce cas. Attention, le cas est identique en ce qui concerne le vitrage STADIP.
Les vitrages structurés
Vitrage imprimé 200 :
Avec le vitrage dépoli, l’imprimé 200 est le vitrage le plus répandu quand il s’agit d’occulter les pièces de l’extérieur. C’est le cas pour les salles de bain, les bureaux, ou bien encore les appartement en pied de rue.
Le vitrage dépoli :
Même principe que pour l’imprimé 200, c’est le procédé de fabrication qui diffère.
Le verre sablé :
Le verre sablé, comme son nom l’indique, est un verre qui a subi un sablage sur une face. L’intérêt est de pouvoir sabler un verre sur tout ou partie seulement de ce dernier.
Les vitrages « cathédrale » :
Le vitrage « cathédrale » est un vitrage structuré et travaillé. Il est également opacifiant et permet de générer un flou visuel donnant de l’intimité à la pièce. Il est de plus en plus rare de devoir remplacer ce type de vitrage car il devient désuet.
En revanche, il est assez fréquent de le retrouver en « insert » dans les portes d’entrée par exemple, les fameuses demi-lunes.
Ci-dessus: Exemple d’un vitrage cathédrale sur une porte d’entrée « demi-lune ». Crédit photo: S.USTUN
Vitrage opaque :
Les vitrages opaques permettent d’obtenir un très haut niveau d’intimité. En général il s’agit d’une feuille de PVB blanche ajoutée au vitrage.
Vitrage sans tain :
Excellente question..
Généralement on parlera plus volontiers de miroiterie dans ce cas. Les vitrages sans tain sont un véritable mystère pour moi, je n’ai eu le cas qu’une seule fois dans ma carrière et je ne l’ai pas traité.
Je laisse par conséquent une zone de réflexion sur le sujet mais je précise qu’il s’agit plutôt dans ce cas, de diriger son choix sur un film à plaquer, ou coller.
Certains « films » solaire permettent de réaliser l’effet « sans tain ».
Les vitrages « sécurité » et/ou retardateurs d’effractions
Le STADIP :
Les verres STADIP sont des verres à haute résistance qui permettent de sécuriser les lieux qu’on souhaite protéger. Ce sont des verres feuilletés. Ces derniers ne sont pas nécessairement conçus pour protéger les lieux, mais également pour protéger les personnes.
En effet, ne pouvant pas « éclater », ces types de verres sont l’idéal quand il s’agit de se préserver des accidents.
Vous devez vous poser la question dès lors que vous réalisez un métrage sur :
- Lieux recevant du public (magasins, musées, cinéma, piscines etc.)
- Lieux nécessitant un haut niveau de sécurité
- Bureaux
- Zones en hauteur ou zones à forte accidentologie
Le 44.2 :
Le 44.2 est un verre STADIP. C’est la dénomination qui change.
L’équilibrage d’un vitrage
En plaine : L’équilibrage du vitrage en plaine se réalise soit en atelier, soit sur place « in situ ». Il n’y a aucune précaution particulière à prendre, il suffit de l’équilibrer naturellement.
En haute montagne : En haute montagne, il ne faut surtout pas équilibrer son vitrage en atelier (sauf si l’atelier est à la même altitude que le lieu d’implantation). Vous devez impérativement poser le vitrage après avoir posé la menuiserie, et réaliser l’équilibrage à l’altitude souhaitée.
Dans le cas contraire, vous prenez le risque de faire éclater le vitrage, en raison des fortes fluctuations de pression.
Lire l’article de Serviplast sur les vitrages en altitude
Les intercalaires et le Warm Edge
Les intercalaires sont les pièces métalliques (en aluminium) ou en polymère qui séparent les doubles ou triples vitrages. Un intercalaire est souvent de couleur aluminium mais pas uniquement.
Ci-dessus: Exemple d’intercalaire « ALU ». Crédit photo: S.USTUN
Par conséquent, vous devez choisir un intercalaire identique aux autres vitrage du logement.
- Intercalaire aluminium
- Intercalaire Noir
- Intercalaire Blanc
- Intercalaire Gris
Veillez à ne pas oublier de préciser la couleur de l’intercalaire lors de votre commande. Vous risquez de recevoir un intercalaire ALU ou Noir, alors que ceux en présence dans les lieux sont blancs ou gris.
C’est une erreur esthétique certes, mais qui reste une erreur. Or vous visez la place de meilleur métreur de France non ? Ce type de détails ne doit pas vous échapper.
Le risque amiante
Le risque amiante est omniprésent lorsqu’il s’agit de remplacer un simple vitrage. En effet, sur les menuiseries anciennes qui disposaient d’un simple vitrage, ce dernier est souvent posé par un mastic de scellement.
C’est dans ce dernier que se trouve l’amiante.
Dans le cas d’une demande de remplacement sur ce type de vitrage, vous DEVEZ exiger un DAAT : Diagnostique Amiante Avant Travaux. C’est une obligation légale que vous ne pouvez pas feindre de ne pas connaitre si vous êtes métreur en bâtiment.
Conclusion
Pour conclure, et même si cela vous parait futile, la connaissance des différents types de vitrages peut vous éviter des erreurs de commande, donc des flops économiques et un mécontentement client.
Connaître les vitrages est un exercice indispensable si vous êtes métreur en bâtiment ou que vous souhaitez le devenir. De plus, vous devez maîtriser ces éléments même si vous n’êtes pas spécifiquement métreur en menuiserie !
Il en va de votre professionnalisme.
Merci pour vos lectures et bon chantier !
Serge USTUN.