Toiture végétalisée : Une solution durable et un avantage certain pour isoler son logement.
La végétalisation de toiture est une pratique en plein essor, alliant esthétique, écologie et performance énergétique. Que ce soit pour un bâtiment résidentiel, commercial ou public, une toiture végétalisée présente de nombreux avantages.
Depuis quelques années, la végétalisation de toiture est « boostée » par des dispositions particulières de l’urbanisme : L’obligation de végétaliser en cas de toiture plate (toiture terrasse). De quoi très largement dynamiser le procédé !
Analysons en détail les techniques de mise en œuvre, les types de toitures adaptées, les considérations techniques, le choix des plantes et les aspects réglementaires pour se donner les bons outils de réflexion en cas de projet.
Article invité / Rédactrice Delphine Giroud / Relecture Serge Ustun.
Qu’est-ce qu’une toiture végétalisée ?
Une toiture végétalisée, aussi appelée toiture verte, consiste à recouvrir le toit d’un bâtiment avec de la végétation, donc de la terre. Ce système repose sur une superposition de couches techniques permettant de cultiver des plantes tout en protégeant la structure du bâtiment.
Les avantages sont nombreux et les principaux incluent :
- Isolation thermique et acoustique : réduit les pertes de chaleur en hiver et les surchauffes en été.
- Gestion des eaux pluviales : absorbe jusqu’à 50-90% des précipitations, limitant ainsi le ruissellement.
- Biodiversité : offre un habitat aux insectes et aux oiseaux en milieu urbain.
- Esthétique : améliore le paysage urbain en apportant un espace vert supplémentaire.
On songe très souvent aux toitures végétalisées des logements, mais cela concerne également les appentis, les carports, et globalement toute structure qui dispose d’une charpente.
Dans le cadre d’un logement, ce que nous rechercherons principalement concerne évidemment l’isolation thermique et acoustique.
Prix d’une toiture végétalisée au m2
Le prix d’une toiture végétalisée dépend directement de la nature du toit principal. Si ce dernier est adapté, alors seule la végétalisation vient peser financièrement sur le projet. En revanche, s’il doit y avoir une modification substantielle du complexe de toiture, le budget est rapidement impacté à la hausse.
Exemples de prix au m2 pour les différents postes :
- Bac de sedum : 100 m2 / 5400 euros TTC
- Etanchéité bitumineuse ou EPDM (en fourniture et pose) 100 m2 / 75 euros TTC le m2.
- Reprise des éléments de zinguerie en périphérie d’une toiture (rehausse des relevé, reprise des évacuations, etc.) : 100 m2 / Budget de 4 à 5000 euros TTC
Les bacs de sedum pour toitures végétalisées
Très en vogue, les bacs de sedum tout prêts à poser sont une solution rapide est fiable pour végétaliser une toiture. Leur composition et leur format permet de rapidement réaliser l’ensemble de la couverture du toit, sans trop d’effort. En outre, ces bacs permettent également de protéger la sous couche d’étanchéité sans risquer d’affaiblir cette dernière.
Une solution parfaitement adaptées aux particuliers !
Résistance thermique accrue, isolation acoustique optimale !
La qualité d’une isolation (ou d’un isolant) se détermine par sa résistance thermique, souvent (et très justement) associée à son épaisseur. Globalement, plus un matériaux est peu dense et épais, plus il isole. En résumé, il faut un isolant léger, et épais.
La végétalisation, naturellement aérée, se présente donc comme un excellent isolant d’une part, mais surtout comme le plus naturel de tous les isolants ! C’est de la terre et des plantes !
Les techniques de végétalisation des toitures
Il existe plusieurs techniques pour végétaliser une toiture, en fonction de la charge admissible :
Toitures extensives
Caractéristiques :
Les toitures extensives se distinguent par leur faible épaisseur (5 à 15 cm) et leur poids réduit. Elles sont conçues pour accueillir des plantes résistantes, comme les sedums, qui nécessitent peu d’entretien.
Attention, avec la rétention résiduelle d’eau, le poids au m2 peut atteindre 100 kilos. Cela doit être pris en compte dans l’étude de structure.
Consulter la page Rysosphère sur la végétalisation extensive.
Avantages :
- Poids léger, adapté aux toits inclinés ou aux structures fragiles.
- Faible coût d’installation et d’entretien.
Inconvénients :
- Aspect visuel limité à des plantes basses.
- Peu accessible pour les usagers.
Toiture végétalisée intensive
Caractéristiques :
Également appelées toitures-jardins, elles possèdent une épaisseur de substrat importante (20 à 60 cm), permettant de planter des arbustes, voire de petits arbres.
Avantages :
- Permet de créer un véritable jardin, voire un espace de vie.
- Compatible avec une grande variété de plantes.
Inconvénients :
- Nécessite une structure porteuse robuste pour supporter le poids.
- Coût plus élevé en installation et en entretien.
Toiture végétalisée semi intensive
Un compromis entre les deux précédentes, avec une épaisseur intermédiaire (10 à 25 cm), offrant une diversité végétale modérée.
Les supports adaptés pour une toiture végétalisée
Toutes les toitures ne peuvent pas être végétalisées, du moins sans une évaluation préalable. Dans la grande majorité des cas, l’étude de structure de la charpente doit être réalisée avant la construction, en prenant compte de la charge importante de la végétalisation.
Les critères suivants déterminent la faisabilité du projet :
Type de toit / Quelle toiture est la mieux adaptée pour une végétalisation ?
- Toits plats : Les plus adaptés, car ils permettent une répartition uniforme des couches et de l’eau. Ces derniers sont souvent réalisés en dalle béton, ils sont particulièrement adaptés pour recevoir le poids de la végétalisation.
- Toits inclinés : Possible jusqu’à une pente de 20° (30 selon certaines sources) avec des systèmes spécifiques pour retenir les substrats et l’eau. Dans ce cas, les bois de charpentes doivent être convenablement dimensionnés pour éviter une flèche conséquente due à la surcharge de masse.
Lire notre article sur les différents types de toitures.
Résistance structurelle et charpente
Un calcul doit être effectué pour vérifier que la structure du bâtiment peut supporter le poids du système, qui varie entre 50 kg/m² (extensif) et 500 kg/m² (intensif).
Une zinguerie parfaitement adaptée : Du sur mesure.
La zinguerie doit être parfaitement adaptée à une toiture végétalisée. Les hauteurs d’équerres, les relevés de solins, les couloirs de zinc etc. Tout doit être réalisé sur mesure afin de correspondre au relevé naturel que représente la végétalisation. Il faut également songer aux éventuelles obstructions qui peuvent survenir lors des fortes intempéries.
Soyez particulièrement attentifs sur ce point.
Étanchéité de la toiture
La toiture doit être parfaitement étanche avant l’installation pour éviter toute infiltration d’eau. Pour une toiture terrasse en béton, il n’y a guerre de problèmes particuliers car ces derniers sont déjà revêtus d’un bitume. En revanche, les anciens bardeaux de bitume ne supporte pas la végétalisation. Il est important de vérifier que la membrane soit compatible.
Pour les toitures inclinées, l’idéal (incontournable) est de réaliser un platelage bois parfaitement dimensionné (CTBH, CTBX, OSB) qui permette un revêtement d’étanchéité (EPDM ou bitume en rouleaux).
Nous vous invitons à lire nos différents articles qui concernent ce sujet précis :
L’étanchéité : un élément incontournable
L’étanchéité est la base d’une toiture végétalisée réussie. Sans elle, des infiltrations pourraient causer des dommages structurels graves. Oubliez la tuile, une toiture végétalisée nécessite impérativement un complexe d’étanchéité bitumineux ou EDPM.
Les solutions sur BAC ACIER existent également mais sont plus rares et généralement, ces solutions ne sont pas conçues a priori, mais a posteriori de la construction.
Membrane d’étanchéité bitumineuse ou EPDM
Les membranes bitumineuses ou synthétiques (EPDM, PVC) sont couramment utilisées. Elles doivent être :
- Résistantes aux racines pour éviter leur perforation.
- Posées avec soin par un professionnel pour garantir une couverture sans faille.
Drainage des eaux résiduelles
Un système de drainage est nécessaire pour éviter que l’eau stagnante n’endommage l’étanchéité ou ne noie les plantes. Il est souvent constitué de graviers, de panneaux de drainage ou de nattes géotextiles.
Le substrat et les types de plantes
Substrat
Le substrat est un mélange spécifique de terre, de compost et de matériaux légers (pouzzolane, argile expansée).
Substrat extensif : Faible épaisseur, riche en matériaux minéraux pour limiter le poids.
Substrat intensif : Plus épais, riche en nutriments pour accueillir une végétation variée.
Types de plantes
Le choix des plantes dépend du type de toiture :
- Extensive : Sedums, mousses, herbes résistantes à la sécheresse.
- Semi intensive : Graminées, petits arbustes, vivaces.
- Intensive : Arbustes, arbres nains, fleurs décoratives.
Réglementations et normes en vigueur
Avant de débuter un projet de toiture végétalisée, il est essentiel de connaître les réglementations locales et nationales.
Obligations légales
Dans certaines villes, la végétalisation des toitures est obligatoire pour les nouveaux bâtiments commerciaux ou industriels, comme c’est le cas dans certaines zones en France (Loi Biodiversité).
Normes techniques
- NF DTU 43.1 : Règles de mise en œuvre des toitures plates en étanchéité.
- NF EN 13948 : Norme européenne sur la résistance des membranes d’étanchéité aux racines.
Consulter la liste des DTU.
Subventions et aides financières
Des subventions locales ou nationales peuvent financer partiellement votre projet, en particulier s’il s’inscrit dans une démarche écologique (ex. : réduction des îlots de chaleur, gestion des eaux pluviales).
Les étapes d’installation d’une toiture végétalisée
- Étude préalable : Analyse de la structure porteuse et de l’environnement (ensoleillement, climat).
- Pose de la membrane d’étanchéité : Garantir l’absence d’infiltrations.
- Installation du système de drainage : Prévenir l’accumulation d’eau stagnante.
- Ajout de la couche filtrante : Empêche le substrat de boucher le drainage.
- Mise en place du substrat : En fonction du type de végétalisation choisi.
- Plantation : Disposition des plantes ou pose de tapis pré-cultivés.
- Entretien initial : Arrosage et fertilisation réguliers pendant les premiers mois.
Entretien des toitures végétalisées
Toitures extensives
- Arrosage minimal (uniquement en cas de sécheresse prolongée).
- Désherbage occasionnel pour éviter les espèces invasives.
- Vérification annuelle de l’étanchéité et du système de drainage.
Toitures intensives
- Arrosage régulier.
- Taille des arbustes et remplacement des plantes abîmées.
- Fertilisation périodique pour maintenir la croissance.
Les bénéfices économiques et écologiques d’une toiture végétalisée
Économies d’énergie
- Réduction des besoins en chauffage et en climatisation grâce à l’isolation thermique.
- Allongement de la durée de vie de la toiture en protégeant les membranes des rayons UV.
Impact environnemental
- Contribution à la réduction des îlots de chaleur urbains.
- Absorption du CO2 et amélioration de la qualité de l’air.
- Meilleure gestion des eaux pluviales, limitant les risques d’inondation.
Conclusion : Un investissement à long terme
La végétalisation de toiture est une solution idéale pour allier durabilité, esthétique et respect de l’environnement. Bien que son installation puisse représenter un investissement initial important, ses bénéfices énergétiques, économiques et écologiques en font une option rentable à long terme.
En vous entourant de professionnels compétents et en respectant les normes en vigueur, vous pourrez profiter d’un toit vivant qui valorisera votre bâtiment tout en contribuant à la préservation de la planète.
Si vous envisagez de passer à l’action, n’hésitez pas à solliciter une étude de faisabilité adaptée à votre projet !
Delphine Giroud.