Nous pouvons distinguer 4 grands différents types de toitures à versant, plusieurs variantes et déclinaisons de ces dernières, et enfin les toitures dites « plates ». Les toitures cintrées étant une singularité peu commune et cependant bien présente en architecture.
- La toiture monopente.
- Les toitures 2 pans, 3 pans et 4 pans.
- Les pans coupés.
- Les croupes.
- Les toitures cintrées.
- Les toitures terrasses.
Ces distinctions sont importantes mais demeurent cependant incomplètes. Il faut aller plus loin dans la précision et le détail. Si ce dossier s’intitule les « différents types de toitures », c’est qu’il fait référence au « complexe » de toiture dans son ensemble, et non à sa seule « forme ».
Il caractérise par conséquent chaque élément constitutif d’une toiture, dans sa réalisation : Charpente – Couverture – Zinguerie.
Il est essentiel de bien maîtriser les subtilités de la terminologie, afin de fluidifier les échanges avec vos clients ou vos intervenants : Ce dossier est développé dans mon cours « Charpente ».
Avant propos
Comme je le précise en introduction du sujet, il est important de bien analyser les termes. Une « toiture » fait évidemment référence au toit d’une construction, or ce terme est souvent mal appréhendé.
D’ailleurs, il est tout à fait juste de dire qu’une toiture peut se dispenser de bâtiment, c’est le cas des tonnelles par exemple. En revanche, il est difficile pour un bâtiment de se dispenser de toiture. Serge USTUN.
Lorsqu’on évoque la toiture, nous faisons référence à son complexe constructif, qui se compose d’un certain nombre d’éléments qui sont également, à eux seuls, des « corps d’état » distincts.
Il faut par conséquent préciser son propos, et définir dans le terme, si le sujet concerne la charpente, la couverture, ou les éléments de zinguerie. Ainsi, le propos sera plus précis et plus intelligible.
Dans ce cours, nous allons analyser chaque type de toiture dans sa forme, mais également dans sa structure. Les déclinaisons sont donc nombreuses, subtiles, et nous devons les maîtriser.
Les différents types de toitures
Basiquement, une toiture est tout élément structurel qui couvre une construction. Si l’usage veut qu’on pense immédiatement à une toiture traditionnelle, avec sa charpente et ses tuiles, il convient de préciser que ce n’est qu’un des nombreux types de toitures.
Pour faire simple, il existe des grandes familles que nous pouvons caractériser ainsi :
- Toiture traditionnelle (charpente traditionnelle en bois, couverture tuiles)
- Toiture industrielle bois (fermette industrielle en bois, couverture tuiles)
- Charpente industrielle acier (bâtiment industriels, bâtiments agricoles, gares, etc.)
- Toiture terrasse béton (plancher béton, étanchéité)
- Toiture terrasse bois massif
Ces différents types de toitures disposent d’une structure et de formes variées. Il sera question de matériaux, de pente, et de type de couverture. Allons plus loin dans le détail.
Ci-dessus : Exemple de toiture avec charpente traditionnelle et ajout de « long-pannes » en extension (bas de pente). Crédit photo: S.USTUN
Une toiture traditionnelle est composée d’un grand nombre d’éléments singuliers :
- Les fermes (voir mon cours de formation charpente)
- Les pannes : Généralement parallèles aux sablières d’une construction
- Les « Long-pannes » : Je rentrerai dans le détail ultérieurement car je sais que j’ai des lecteurs outre atlantique, et nous avons une légère différence sur la terminologie (voir ma photo ci-dessus).
- Les chevrons
- Le platelage (ou volige)
- Les liteaux et contre liteaux
De la même manière qu’il existe différents types de toitures, il existe différents types de dépassées de toits. Toutes ont également leurs singularités :
- Pas de dépassées : Les toitures sont en limite de la maçonnerie (exemple avec les génoises et le raz de pignon)
- Dépassées de toit à l’aplomb : Sous passes horizontales, nues ou lambrisées
- Dépassées de toit à la pente : La dépassée est inclinée en prolongement de la pente de toit
- Porte à faux : Dépassées très largement en saillie de la toiture sans reprise de charge
Les différentes formes de toitures
Les formes de toitures représentent à elles seules un sujet d’étude complet. Il en existe une grande variété encore une fois. Chacune des formes constitutives d’une toiture suggère des avantages, et des inconvénients.
Connaître ces singularités et les maîtriser peut faciliter la prise de décision, ou la recherche de pathologie, au simple énoncé de la forme. Cela permet également de penser « par reflexe », aux différents accessoires indispensables liés à chaque forme de toit (cours formation métreur).
Par exemple : S’il s’agit d’un toit 3 pans, je sais immédiatement que j’aurai besoin d’une rencontre 3 voies. C’est inéluctable !
Les différentes formes de toitures :
- Mono pan : Une unique pente.
- Deux pans : Deux pans opposés séparés par le faîtage / Lire mon article sur la toiture 2 pans.
- Trois pans : Deux pans opposés et une croupe.
- 4 pans : Deux pans opposés par une ligne de faîtage et deux croupes opposées.
- Toiture en L : Peut se composer d’un 2 pans rectangulaire et d’un 3 pans en L, ou bien encore de 2 x 2 pans en « L ».
- Toiture cintrée : Toitures singulières de bâtiment d’architectes par exemple.
- Monopent circulaire : Sur beaucoup de maisons individuelles des années 70.
Chacune de ces formes singulières est autant d’indices qui vous permettent de mieux appréhender le sujet, dossier, ou chantier.
Ci-dessus : Exemple d’une toiture cintrée. Merci à l’excellent site Myotteduquet en lien.
Au simple énoncé de la forme de toit, vous devez immédiatement visualiser les éléments caractéristiques à chacune des typologies de toiture. Cela doit devenir un réflexe.
Chaque forme complexe induit de façon inéluctable un surcoût de matériaux, accessoires et main d’œuvre. Il est beaucoup plus difficile de tuiler un 4 pans avec arêtiers, qu’un simple 2 pans sans dévoiement.
cf : Cours métreur Gros Œuvre Charpente.
Enfin, une toiture peut également avoir différentes formes dans leur horizontalité (en vue en plan), comme :
- Toiture rectangulaire : Les plus courantes, celles de vos maisons
- Toiture triangulaires : Certains monuments ou musée, certains édifices très singuliers
- Toiture ronde : Edifices architecturaux particuliers, stades, etc.
Quelques exemples de formes de toitures en infographie
La toiture 1 pan : Comme son nom l’indique, il n’y a qu’une seule pente.
Toiture 2 pans : La plus courante pour des maisons individuelles par exemple. Il y a dans ce cas, 2 pentes opposées.
Une toiture 3 pans : Dans ce cas, il s’agit d’un 2 pans tronqué avec une croupe
Simple 4 pans avec croupes : Dans ce cas, c’est un « simple » 4 pans avec croupes
Exemple de toiture en « L » : Dans cet exemple, il s’agit de 2 toitures 3 pans en « L » avec ensemble de pénétration
Les pentes d’une toiture
Les formes, nous venons de l’apprécier ensemble, sont des éléments singuliers et sont constitutives du complexe de « toiture ». La pente est tout aussi importante en terme de réflexion sur la construction, ou sur la recherche de pathologie.
Par exemple : Une faible pente de toit ne permettra pas la pose de certains types de tuiles, et conditionnera une réflexion sur la nécessité d’utilisation d’un platelage particulier, ou le choix de pose d’un écran sous toiture.
Fort heureusement pour vous, la notion de pente se comprend aisément. Cette dernière est conditionnée par la région (au sens géographique) et la typologie de la couverture du toit.
Cependant, comme nous l’avons vu dans le premier paragraphe, il est peut être question de « toit terrasse ». Dans ce cas, il n’y aura que peu de pente (inférieure à 3% pour les planchers secs) et 0% si c’est un toit terrasse en béton.
Les pentes de toit s’expriment en « pourcentage » ou en « degrés ». Attention donc à ne pas confondre les deux.
L’admissibilité des supports pour la pose d’une couverture est directement conditionné par la pente. Le premier réflexe est donc de consulter les fiches techniques des couvertures choisies, et vérifier si la pente est suffisante pour une pose réglementaire.
En outre :
- La pente du toit conditionne le type de couverture admissible en support
- La pente de toit détermine les portées, donc les sections, des « long-pannes » ou des chevrons
- C’est grâce à la pente que vous pouvez calculer la surface d’une toiture en plan, et la surface des pignons.
Cas singuliers & inclassables
Il existe des typologies de toitures très singulières qui modifient l’homogénéité de la pente.
Dans certaines régions de France, vous entendrez le terme de « Coyau« . Un coyau est un dévoiement de la pente originelle du toit.
En général, le coyau se situe en bas de pente, et sur près d’un mètre. Le coyau permet d’adoucir la pente et de « casser » le mouvement des eaux, ou de la neige.
Cela améliore l’effet « goutte d’eau » en relevant naturellement le bord de la toiture.
Enfin, il existe également toute une catégorie de types de toitures totalement inclassables ou très singulières. Etrangetés architecturales ou bâtiments très atypiques tels que les « dômes » par exemple.
Ci-dessus : Un OVNI ? Concept intéressant, merci au journal Le Dauphiné Libéré
Tout aussi rares, les « pigeonniers » subsistent également dans les grands centre anciens, vieilles villes et monuments historiques. Je ne traiterai pas ces cas, sauf au détour d’une éventuelle conférence si cela s’avère nécessaire.
Les ensembles de pénétration de toiture
Il existe différents types de toitures, comme il existe différents types de pénétrations, ou « ensembles de pénétrations« . Comme son l’indique, une pénétration est tout élément « constructif » qui « pénètre » une toiture à la perpendiculaire d’un de ses pans.
Je précise le terme « constructif » pour écarter du raisonnement les souches de cheminées, les sorties de toits et autres velux ou Skydomes.
Les jacobines, par exemple, sont des « pénétrations ».
Il est impératif de maîtriser les notions de pénétrations car ces dernières vont également conditionner le raisonnement, à la fois lors d’une métrage, mais également lors d’une recherche en pathologie.
Ces dernières sont souvent des éléments architecturaux complexes qui bouleversent la charpente elle-même, en nécessitant un sous ensemble intrinsèque.
- Jacobines
- Croupes (par nature, les croupes sont des ensembles de pénétration puisqu’elles pénètrent un pan dans sa perpendicularité, même biaise)
La couverture
Chaque différent type de toiture est couvrable par autant de différents types de couvertures. Sauf évidemment les toits terrasses qui nécessitent une étanchéité en polymère (bitume, EDPM etc.).
Lire mon article sur l’étanchéité de toiture terrasse.
Dans son acceptation générale, la couverture est l’ensemble des éléments qui viennent couvrir une charpente, et donc : Permettre le « Hors d’eau ».
Il existe des grandes familles de couvertures.
- Les couvertures en tuiles : Bois, Terre cuites, béton, minéral (ardoise, lauze)
- Les couvertures en platelage (plus rares) bois (aux USA et dans certaines régions du monde) qui nécessitent un bardeau bitumé
- Les tôles ondulées, souvent nommées Bac Acier du nom de l’industriel qui les fabrique
- La chaume
- Les Plaques Support de Tuiles (communément appelées PST)
- Les plaques en polycarbonate (vérandas, tonnelles etc.)
La pente détermine le type de couverture admissible.
Plus la pente est faible, plus elle nécessitera une couverture adaptée. Par exemple, en dessous de 25% de pente, il est conseillé de positionner une PST (Plaque Support de Tuile) pour parer aux remontées et infiltrations d’eau.
La pente et la région vont également déterminer le type de pose de la couverture.
Les forts vents, les zones de neige, nécessitent que la couverture soit bridée. S’il est possible de simplement poser la tuile à emboitement sans ligature dans la Drôme, il sera en revanche nécessaire de la coller Fos-Sur-Mer, littoral fortement venteux.
Les couvertures peuvent être simplement « posées » comme pour la tuile à grand galbe en terre cuite, mais également bridées pour certaines comme les frontons, les faîtières ou les tuiles à douilles.
Les couvertures en plaques, comme la PST ou le Bac Acier, sont quant à elles vissées ou bridées par des accessoires d’ancrage.
Lire mon analyse de cas d’infiltration par toiture, avec malfaçon sur la pose de la PST
Les croupes et arêtes biaises en toiture
Les croupes et les arêtes biaises sont un véritable sujet en charpente et couverture. Ce sont systématiquement de points délicats. Il n’est jamais très bon d’avoir une arête biaise par exemple, qui par nature va poser des problèmes de finitions.
Autrement appelées « pans coupés », ces dernières nécessitent de calepiner la tuile pour ne pas avoir un fini à l’arête trop hétérogène. Des tiers de tuiles en d’autres termes.
Ci-dessus : Une toiture 2 pans avec 2 pans coupés, autrement dit des « arêtes biaises » toujours très singulières à gérer. Crédit photo: S.USTUN
La zinguerie
La zinguerie est indissociable de la couverture, dont elle achève les liaisons. Hormis pour les couvertures en tôle qui sont, par nature, une immense « zinguerie » homogène, s’il est question de liaison (ou raccord), il est nécessairement question de zinguerie.
Réflexe indispensable :
Pour simplifier, dès lors que vous apercevez absolument n’importe quoi qui sort de la toiture, un changement d’axe ou de direction, un acrotère ou un raccord de toit : Il sera question de zinguerie, inévitablement.
Si le raccord est sortant, c’est le travail du couvreur :
- Arêtiers
- Faîtage
Si le raccord est entrant, c’est le travail du zingueur :
- Abergements de sorties de toits (cheminées, velux, skydome, etc.)
- Noues (pour les toitures en « L » ou les jacobines)
- Chéneaux (même si elles sont en PVC)
- Solins
- Couloirs de zinc pour les toitures biaises
- Descentes d’eau pluviales
- Boites à eau (pour les acrotères de toiture terrasse ou la construction ossature bois)
- Seule exception : Les couvertines qui n’ont pas le caractère « entrant » d’un angle, mais qui sont tout de même réalisées par le zingueur)
La zinguerie est par conséquent le corps d’état qui gère les « raccords » et finitions de toitures, ainsi que le dévoiement des eaux pluviales.
Même discrète, la zinguerie est omniprésente sur les toitures.
Vous devez connaître les singularités de la zinguerie car certains actes, même mineurs au premier abord, peuvent se traduire en coût important pour un ouvrage.
Conclusion
Les différents types de toitures sont un sujet très large, très riche et très intéressant.
A lui seul il remplit plusieurs modules complets de la formation que dispense mon école. Vous retrouverez certains éléments détaillés dans les articles qui leur sont liés. Le reste étant naturellement accessible dans vos cours.
Connaitre et maîtriser ces différentes typologies de toitures permet d’éveiller les reflexes de raisonnement. Coût de l’ouvrage, suspicion de malfaçon, pathologie en cas de sinistre.
C’est par conséquent un atout considérable pour le métreur, mais aussi l’expert en bâtiment ou le futur maître d’œuvre.
Merci pour vos lectures et bon métrage,
Serge USTUN.