Le cheneau encaissé (parfois orthographié chéneau) est une gouttière, le plus souvent en zinc, formant un « U » afin de récupérer les eaux de pluie, sans dépassement de toiture. Contrairement à une gouttière pendante, le cheneau encaissé permet notamment de bâtir en limite de propriété.
Ce n’est pas son seul usage, nous allons aborder tous les détails dans cet article
Les cas de figure courant pour l’utilisation d’un cheneau encaissé
- Construction en limite propriété
- Récupération des eaux entre deux toitures à versants opposés
- Murs en acrotères & bac acier
- Sur un même pan de toiture scindé (plus rare)
- Sur les vérandas modernes
Certains couvreurs ou zingueurs utilisent des termes très proches pour définir le chéneau encaissé :
- Cheneau encastré
- Gouttière Nantaise
- Gouttière Havraise
- Couloir de zinc
Construction en limite propriété
La construction en limite de propriété ne permet littéralement pas de positionner des gouttières pendantes. C’est le cas lorsque vous devez construire en limite de votre parcelle, ou lorsque votre bâtiment se trouve en limite de la voierie (maisons de rue, maisons en bord de route, etc.).
Dans ce cas, vous devez opter pour la réalisation d’un cheneau encaissé qui lui, sera en limite extrême de la propriété. C’est le seul système de récupération des eaux pluviales possible dans ce cas, hormis évidemment de laisser l’eau s’écouler sans retenue.
L’exemple ci-dessus est pris sur le mur qui cache le cheneau encaissé de la photo de couverture.
Un cheneau encastré est généralement plié sur mesure avec des feuilles de zinc. C’est le moyen le plus sûr de réaliser ce type de gouttière, si vous souhaitez obtenir une parfaite étanchéité.
Les cheneaux préfabriqués existent, cependant je ne vous les recommande pas du fait de leur manque de relevé.
Dans l’exemple ci-dessus, vous distinguez parfaitement le profilé plié et soudé sur mesure.
Il n’y a pas de largeur ni de hauteur type. C’est le zingueur qui adapte son profilé en tenant compte du dimensionnement nécessaire (calculé sur la base de la surface et de la pente du toit), ainsi que la typologie du bas de pente.
La construction en limite de propriété est le cas de figure le plus courant qui impose un cheneau encaissé.
Entre deux toitures à versants opposés
Une des utilisations courante d’un cheneau, encastré ou encaissé, trouve sa nécessité lorsque deux pans de toitures se font vis à vis. Nous parlons alors de toitures opposées. Dans ce cas, les deux pentes viennent finir au milieu de la toiture, pour laquelle il faudra réaliser un cheneau de récupération central.
Ces cas de figure sont souvent vecteurs de dégât des eaux (en cas de forte pluie).
Dans l’exemple ci-dessus, sur un de mes chantiers, vous distinguez le « couloir » qui sépare les deux pans de toitures opposées. Le cheneau est réalisé sur mesure en zinc avec de larges relevés venant reprendre les liteaux sous la tuile.
Ce type d’ouvrage doit impérativement être réalisé par un zingueur professionnel.
La réalisation de cette installation d’évacuation des eaux pluviales nécessite un bon niveau de compétence pour éviter les défauts d’étanchéité. Le coût moyen au mètre linéaire d’un cheneau encaissé est de 120 euros TTC, fourniture comprise.
Murs en acrotères & bac acier
Les constructions modernes utilisent parfois un subterfuge pour laisser penser à une toiture plate. Certains constructeurs utilisent une toiture à très légère pente, revêtue en bac acier, venant « mourir » sur des murs en acrotères. La pente est généralement de 5%.
Les murs en acrotères laissent donc supposer que le toit est plat, sans pour autant qu’il ne le soit réellement. C’est un effet visuel.
Pour que la magie fonctionne, il est donc nécessaire de créer un cheneau encaissé en bas de pente. Evidemment cela suppose également de créer un solin parfaitement adapté au droit du mur. Cette technique est également très courante.
Lire mon article sur les techniques de solins contre les murs
Ce type d’installation, souvent effectué avec une couverture en bac acier, est simplifiée par les profilés pré-pliés qui existent en standard dans la gamme que propose la marque. Bacacier est une marque fiable, vous pouvez donc faire confiance à leur profilés.
Les matériaux utilisés pour réaliser un chéneau encaissé
Concernant les matériaux utilisés pour la création d’un cheneau encaissé, le zinc se place en tête de peloton. Mais ce n’est pas le seul matériau envisageable. J’avais déjà rédigé un article sur le sujet, concernant les gouttières pendantes.
Lire mon article sur l’utilisation du PVC et du ZINC pour les gouttières
Les cheneaux encastrées ne dérogent donc pas à la règle. Ils existent dans la plupart des matériaux disponibles et même pour les plus anciens, en cunettes maçonnées. Mais là je vous le déconseille clairement si vous souhaitez préserver votre garantie décennale.
Matériaux disponibles :
- Zinc (en priorité) : A privilégier dans la plupart des cas de figure
- Aluminium : Très usité sur les vérandas
- PVC : Pour une solution économique et relativement fiable
- Tôle galvanisée : Solution économique principalement, sur les bâtiments industriels essentiellement
Cheneau encaissé et bac acier
Couverture en bac acier est souvent synonyme de cheneau encaissé sur les bâtiment industriels. C’est la grande majorité des cas qui se présentent sur ces structures souvent très grandes et sur lesquelles les pentes de toit sont régulièrement opposées.
Le visuel sur le site officiel Bacacier est très explicite pour mieux comprendre la mise en œuvre d’un cheneau encaissé sur du bac acier.
Voir la page dédiée sur le site Bacacier
Crédit photo : Chéneaux métalliques (voir le site web)
Les cheneaux préfabriqués : Plié et galvanisé ou Zinc
Evidement, vous pouvez très aisément trouver des cheneaux encaissés pliés en usine, galvanisés et profilés. Ces modèles sont souvent proposés en longueur de 5 mètres avec les accessoires nécessaires à la pose : Eclisses, connecteurs etc.
Prix moyen : de 30 à 45 euros le mètre linéaire.
Vous trouverez plus facilement du galvanisé en tôle que du zinc (préférable cependant). Or, comme évoqué à plusieurs reprises, je vous conseille de faire plier des feuilles de zinc à souder sur mesure par votre couvreur, c’est plus sérieux.
Un impact sur les descentes d’eau pluviales
Nécessairement, il ne sera pas possible de traiter les descentes d’eaux pluviales de la même manière qu’avec des gouttières pendantes. Pour évacuer les EP (eaux pluviales) à l’aide de descentes d’EP, il faudra :
- Passer en traversée de mur à l’aide d’une surverse (dans le cas des boites à eau)
- Encastrer la descente d’EP (notamment si vous êtes en limite de propriété)
Je vous conseille très largement l’usage d’une crapaudine pour éviter que le collecteur s’obstrue.
Les boites à eau pour cheneau encaissé
Il existe également des tuiles spéciales qui permettent de venir « finir » un cheneau encaissé lorsque ce dernier s’y prête. Ce sont des cas plus rare pour lesquels il reste généralement deux rangs de tuiles en bas de pente. C’est assez marginal cependant.
Le dimensionnement des cheneaux (comme des gouttières) est réglementé. Vous devez vous référer au NF DTU 60.11 (et le DTU 40.5)
J’aurai l’occasion de revenir sur le pliage du zinc, et plus particulièrement sur la soudure des profilés dans un futur article.
Merci pour vos lectures et bon chantier.
Serge USTUN