Le voile travaillant est un des fondements de base de toute construction en ossature bois.
Souvent accolé au terme de « contreventement », le voile travaillant est généralement constitué de dalles d’agencement de type OSB ou CTBH (panneaux de bois ou dérivés).
Ce principe est valable à la fois pour la construction, l’autoconstruction, ou bien la fabrication hors site de toute structure en ossature bois.
Voyons cela dans le détail.
Cet article vient en complément du dossier sur l’autoconstruction de maison en bois.
Voile travaillant : Définition
Le voile travaillant est le parement structurel qui participe au contreventement d’une ossature bois, que ce soit pour un bâtiment tertiaire, des bureaux, ou bien une maison en bois (MOB).
Ces panneaux, dont la dimension, l’épaisseur, la constitution et la pose sont réglementées, se réalisent en parements extérieurs ou intérieurs (parfois les deux). Ils assurent la liaison en plein des éléments d’ossatures : Les montants et les lisses.
Il peuvent être constitués de différents types de matériaux dont les plus courants sont l’OSB ou le CTBH, mais également, dans des cas plus rares, de volige ou de panneaux en LVL (bois contrecollé).
- OSB : Oriented Strand Board (particules orientées).
- CTBH : Panneaux de particules ou d’aggloméré de bois pour milieux humides (H).
- CP : Contre plaqué, peu utilisé pour réaliser les voiles travaillants mais cependant parfaitement adapté.
- LVL : Bois travaillé en lames (en usine) et contre collé. Très résistant.
- Volige : On l’oublie souvent, mais la volige peut également permettre de réaliser un voile travaillant (très rare cependant).
Le rôle du voile est de permettre à la structure de supporter des contraintes mécaniques, généralement dues aux forces exercées. Il rigidifie la structure et limite sa déformation :
- Poussée du vent sur les parois.
- Equerrage des montants d’ossatures.
- Transmission des forces homogènes afin d’éviter le fluage ou le flambage des structures bois.
La réalisation d’un contreventement doit être basée sur une étude technique (en bureau d’étude) tout comme le voile qui doit être parfaitement dimensionné (épaisseur et nature des matériaux) et correctement assemblé.
Contreventement et voile travaillant
Le contreventement est un complexe plus « global » que la simple notion de voile travaillant. Je rédigerai un article complet sur ce sujet dans un dossier dédié car le principe est large. Il sera notamment question de contreventement des structures mais également de contreventement d’une ossature bois.
Ci-dessus : Exemple de réalisation d’un voile travaillant en OSB sur une ossature bois. Crédit photo : S.USTUN / Pixel 9 PRO.
En construction bois, la notion de contreventement peut revêtir plusieurs formes. En revanche, le voile travaillant quant à lui est très distinct : Il s’agit essentiellement des panneaux de type OSB ou CTBH.
A SAVOIR : Le voile travaillant participe au contreventement, mais ne constitue pas le contreventement à lui seul. Il en est simplement une composante.
Le contreventement peut être réalisé à l’aide d’écharpes (bois d’ossatures placés en diagonale) dans l’ossature principale qui sera « délardée » pour les accueillir, mais également par le biais d’un mur de refend par exemple.
En effet, un mur de refend participe au « contreventement » d’une structure en ossature bois. Il existe des règles précises pour dimensionner l’ouvrage en fonction des zones de vents.
Enfin, les lisses et les couronnements sont également des éléments principaux dans la gestion du contreventement d’une structure en bois, tout comme l’est la charpente (fermette ou charpente traditionnelle).
Autrement dit, les panneaux du voile travaillant participent (comme d’autres éléments) au contreventement, mais ne sont pas LE contreventement à eux seuls.
- Lire mon article sur le mur de refend.
- Consulter la page explicative de Gedibois.
Voile travaillant : Les règles de base
Contrairement aux idées reçues, il ne faut en aucun cas utiliser des panneaux rainurés bouvetés pour réaliser un voile travaillant. Les panneaux sont à bords francs, et sont espacés d’un jeu de pose définit par le DTU (Voir ma photo ci-dessous).
Ci-dessus : Détail de pose d’un voile travaillant réalisé en panneaux d’OSB. Notez le jeu de pose et l’espacement des agrafes. Crédit photo : S.USTUN / Pixel 9 PRO.
Il existe évidemment des règles de base afin de garantir la pose parfaite d’un voile de contreventement en ossature bois. Ces règles sont d’ailleurs définies dans le DTU 31.2 :
- Epaisseur des panneaux : Se définit en fonction de l’étude de structure, notamment sur des contraintes de hauteur, de force au vent, et d’espacement des montants.
- Espacement des panneaux : Les panneaux nécessitent un jeu de pose et sont généralement espacés pour correspondre aux axes des montants, souvent en reprenant 2 montants principaux et 1 entretoise.
- Clouage des panneaux : Le clouage (ou agrafage) des panneaux est également conditionné par le DTU, le clouage étant différent sur les lisses périphériques et sur les montants intermédiaires.
Lire mon dossier sur le choix des bois d’ossatures.
Le clouage ou l’agrafage du voile de contreventement se nomme le « couturage ».
Les types de panneaux pour réaliser le voile travaillant
Comme je l’indiquais dans le premier paragraphe, il existe plusieurs types de panneaux permettant de réaliser un voile efficace. Il sera évidement question de se conformer à l’étude technique mais il sera également question de coût.
Rappel :
- OSB : Oriented Strand Board (particules orientées).
- CTBH : Panneaux de particules ou d’aggloméré de bois pour milieux humides (H).
- CP : Contre plaqué, peu utilisé pour réaliser les voiles travaillants mais cependant parfaitement adapté.
- LVL : Bois travaillé en lames (en usine) et contre collé. Très résistant.
- Volige : On l’oublie souvent, mais la volige peut également permettre de réaliser un voile travaillant (très rare cependant).
En outre, le voile travaillant peut également jouer un rôle plus subtil, moins connu du grand public, celui de pare-vapeur. Pour exemple, l’OSB 3 est considéré « en l’état » comme étant frein vapeur (à partir d’une certaine épaisseur), si vous le posez en voile intérieur. Il s’agira de jointer (scotcher) le jeu de pose pour le rendre lui aussi étanche.
Ci-dessus : Qualité « frein vapeur » du l’OSB en parement intérieur / Source et lien vers le descriptif.
D’autres panneaux sont moins connus pour remplir cette fonction de contreventement, mais sont cependant très intéressants. Je pense notamment au Weather Defence de Siniat (lien ci-dessous). Cependant, ces types de panneaux sont essentiellement utilisés par les professionnels et ne sont donc que très peu prisés pour l’autoconstruction ou la construction de maison en bois.
Certaines types de panneaux peuvent également faire office de pare-vapeur. Il s’agit de se rapprocher du fabricant pour connaître le degré d’efficacité des différents panneaux.
- Lire mon article sur le pare-vapeur obligatoire.
- Lire mon sujet sur le Durelis Vapour Block.
- Le panneaux Weather Defence de Siniat.
Enfin, sachez qu’il est aussi question de gestion du feu en ce qui concerne les panneaux de parements. Ce sera le cas si vous êtes dans le cadre d’une construction de logements individuels en petit ou grand collectif, mais également sur des établissement recevant du public (ou assimilés).
Dans ce cas, rapprochez vous du bureau d’étude pour définir les différents niveaux de REI des panneaux utilisés.
Pour conclure, il est également possible d’utiliser des panneaux de Fermacell pour réaliser le voile travaillant.
L’outillage adapté pour fixer le voile
- Cloueuse : Idéale pour les montants et les ossatures mais peu adaptée pour le voile travaillant.
- Agrafeuse : Outil parfait pour réaliser un voile travaillant rapidement et sans contraintes.
- Visseuse : Evitez si possible d’utiliser la visseuse dans ce cas, c’est fastidieux et contre productif.
Pour la découpes des panneaux, et croyez moi il y en aura, il faudra nécessairement une scie sur guide. Et je dis bien sur guide, car celui-ci est littéralement indispensable pour couper droit et avoir de belles finitions, mais également pour éviter de perdre du temps.
Attention cependant, les dalles d’OSB ont tendance a détériorer les lames.
Lire mon article sur l’outillage nécessaire pour une autoconstruction.
Conclusion
La notion de voile travaillant doit être connue pour celles et ceux qui souhaitent réaliser une autoconstruction de maison en bois. Je reviendrai sur la notion plus globale de contreventement ultérieurement, et je mettrai ici le lien. Evitez les erreurs courantes comme un mauvais clouage, trop espacé ou encore l’utilisation de panneaux rainurés et bouvetés.
Merci pour vos lectures et bon chantier.
Serge USTUN. Crédit photo de couverture : S.USTUN / Pixel 9 PRO XL.