Construire une maison sur vide sanitaire demeure la solution la plus fiable pour optimiser son bâtiment en termes d’efficacité énergétique et de pérennité.
Solution technique sans égal, le vide sanitaire permet notamment de parer à d’éventuels oublis de conception, ou de s’adapter à des futurs aménagements.
Autre avantage et non des moindres, votre maison sera plus saine et plus solide face aux aléas climatiques.
Dans cet article, je vous explique tout sur le vide sanitaire et sa mise en œuvre. Vous pouvez utiliser le sommaire ci-dessous pour vous diriger vers le paragraphe qui vous intéresse, l’article étant assez long.
Avant propos
Pendant des décennies, le vide sanitaire s’imposait comme choix technique dans les cas de terrains en pente uniquement. Cela permettait simplement de rehausser le soubassement d’une maison au droit du point « haut » du terrain naturel.
Cette solution était également la seule solution « viable » pour les terrains classés en zones inondables.
Aujourd’hui, construire sa maison sur vide sanitaire est perçu différemment.
C’est une choix technique pertinent, y compris sur un terrain plat. Ce dernier apporte un nombre important de bénéfices en terme constructif, mais également en terme de confort et sécurité.
Cet article est le tronc commun de plusieurs articles sur le même sujet et qui en développent les détails.
- Ventilation et isolation des vides sanitaires.
- L’isolant polystyrène : Un choix privilégié pour les vides sanitaires.
- Inondations : Le vide sanitaire préférable au radier.
- Planchers techniques innovants pour la réalisation d’un vide technique.
Vous trouverez également les liens de ces derniers dans chaque paragraphe concerné.
Maison sur vide sanitaire : Les notions générales
Construire une maison sur vide sanitaire est relativement simple à mettre en œuvre. C’est une solution fiable et pragmatique pour poser les bases d’une maison en rehaussant son assise par rapport au terrain naturel.
Par nature, le vide sanitaire s’oppose à ce qu’il est commun d’appeler : Le radier (dalle portée ou dalle sur terre plein).
Le principe recherché est à la fois technique, mais également (et de plus en plus), une question de confort. Les avantages sont nombreux et ne sont plus à prouver :
- Confort thermique amélioré.
- Ventilation efficace du bâti en soubassement.
- Possibilité d’apporter des aménagement à sa maison après la construction grâce au vide sanitaire.
- Stabilité plus efficace face au risque « RGA » (Retrait Gonflement des Argiles).
- Possibilité de créer un plancher chauffant directement dans la table de compression (impossible sur un radier).
- Protection en matière d’inondations (dans une certaine mesure).
En revanche, je n’ai pas besoin de préciser que cette option doit se concevoir à la construction de la maison, en phase projet.
Le vide sanitaire cherche donc à rehausser la base des élévations (murs) d’une maison, et par conséquent, des espaces habitables. Il existe différentes terminologies selon la hauteur du soubassement :
- 40 centimètres (2 rangs d’agglo) = Vide technique (n’est pas communément appelé vide sanitaire en raison de la faible hauteur sous dalle).
- Dès 60 centimètres (dès 3 rangs d’agglo) = Vide sanitaire le plus courant, de 60 cm à 1 mètre de hauteur.
- Dès 1.80 mètres = Ce n’est plus un vide sanitaire mais un sous sol. C’est une question de terminologie, mais le principe reste identique.
Ci-dessus : Exemple de vide technique (également réalisable pour un vide sanitaire) réalisé en murs banchés. Crédit photo : S.USTUN
Solution constructive simple :
Construire sa maison sur vide sanitaire, ou tout autre bâtiment comme des locaux ou du tertiaire, est un système constructif d’une grande simplicité. Ce n’est donc pas un frein, en théorie.
Il s’agit simplement de bâtir des rangs de parpaings (minimum 3) au droit des fondations avant de couler la dalle. Vous obtenez à minima 60 centimètres de « vide » sous plancher, pouvant aller jusqu’à 1.80 mètres de hauteur.
Un vide sanitaire peut être construit sur un soubassement en béton banché (voir photo ci-dessus).
Ce vide, ainsi créé entre sol et plancher, devient un espace disponible permettant de faire circuler les éléments techniques et sanitaires, comme les évacuations d’eaux usées par exemple.
Pour un vide inférieur à 60 centimètres, nous parlerons de « vide technique » et non de vide sanitaire.
Ci-dessus : Les accès (matérialisés en bleu) au vide sanitaire d’une maison. Il est d’usage des les appeler des « trous d’homme ». Crédit photo : S.USTUN
Habituellement destiné aux maisons « encaissées », sur des terrains naturels en pente, le vide sanitaire permet d’élever les espaces habitables à la hauteur voulue. De 60 centimètres à 1,80 mètres.
Je n’aborde pas les pilotis ou les technopieux dans cet article, ce sera le sujet d’un dossier dédié. Ces procédés restant techniquement l’équivalent d’un vide sanitaire maçonné.
Lire mon article sur les technopieux.
Tout plancher sur vide sanitaire doit être correctement étudié avant sa mise en œuvre. Le « profil » des poutrelles ainsi que leur dimensionnement, le type d’entrevous (hourdis), leur capacité d’isolation et l’armature d’acier nécessaire (treillis et épingles).
L’étude pour le plancher est faite par votre négoce (Point P, Chausson matériaux etc.) qui en fait la demande au fabricant. Cette étude est rapide et gratuite (environ 3 jours).
Une fois l’étude réalisée, votre maçon dispose d’un plan de pose, parfaitement règlementaire. En d’autres termes, il est littéralement impossible de se tromper. Par ailleurs, les maçons sont largement aguerris à la pose de planchers précontraints.
NOTA : Les soubassement d’un vide sanitaire sont TOUJOURS en agglos creux ou en béton banché. Ces derniers ne sont JAMAIS en briques.
La construction d’un vide sanitaire est plus coûteuse qu’un radier
La réponse est affirmative.
La construction d’une maison sur vide sanitaire est toujours plus onéreuse que la réalisation d’une dalle sur radier. Le radier ne nécessitant en général que deux rangs de parpaings, un isolant TMS et des « cailloux » auto compactant pour recevoir la dalle.
En moyenne, un vide sanitaire est 30% plus coûteux qu’une dalle sur radier pour une même maison (coût des matériaux) et 50% si vous considérez la main d’œuvre. Il s’agit ici du surcoût du soubassement, pas du budget global de la maison !
Lorsqu’un artisan vous propose un « forfait » au m2, pour la dalle sur vide sanitaire de votre maison, ne soyez pas étonnés. Ce n’est pas une « erreur » de devis. En effet, les fabricants et négoces ne détaillent pas les montants unitaires pour un plancher précontraint, seuls les détails des matériaux sont indiqués.
NOTA : Les industriels proposent dorénavant des solution de plancher techniques « biosourcés » !
Dalle sur radier standard:
- 2 rangs de parpaings généralement.
- Radier auto compactant (des cailloux en somme).
- TMS (isolant polyuréthane en plaques).
- Polyane (plastique pour rupture de capillarité).
- Treillis soudé type ST (armature de cohésion de la dalle).
- Coulage de la dalle (possibilité de se passer du treillis soudé en cas d’utilisation de béton pavillonnaire)
- Béton S3 suffisant pour une dalle portée.
Dalle sur vide sanitaire standard:
- 3 rangs de parpaings minimum (avec 2 rangs c’est un vide « technique », non un vide sanitaire) : Surcoût d’un rang.
- Nécessite souvent de positionner un refend : Surcoût sur les fondations et les parpaings.
- Aciers de chainages devant reprendre toute la hauteur du vide sanitaire : Surcoût d’armature.
- Réalisation des « trous d’homme » + courettes anglaises : Surcoût de maçonnerie.
- Enduit d’étanchéité plus important à mettre en œuvre : Etant donné qu’il y a plus de surface.
- Poutrelles (achat et manutention).
- Entrevous isolés + rupteurs (achat et manutention).
- Planelles pour coffrages en périphéries.
- Treillis soudé : Aucun surcoût.
- Béton S4 à privilégier : Très légèrement plus cher que le S3.
En bref
La construction d’une maison ou d’un bâtiment sur vide sanitaire revient forcément plus cher que sur un simple radier.
Le vide sanitaire demande assez souvent la réalisation d’un refend pour pouvoir poser des poutrelles sans étai (ce que je vous conseille vivement). Vous aurez beaucoup de mal à tenter d’étayer dans le cas inverse.
C’est donc un surcoût en terme de fondations (si refend), en termes de bâtissage (1 rang supplémentaire minimum), de manutention et de montant des matériaux. Les entrevous isolants étant naturellement plus onéreux que le TMS (plaque de polyuréthane).
Le surcoût du vide sanitaire, pour une maison, sera évidemment contrebalancé par ses nombreux avantages. Je vous laisse lire mon précédent article qui traite du sujet :
Lire mon article sur les avantages du vide sanitaire
Vide sanitaire sous poutrelles hourdis (entrevous)
La construction d’un vide sanitaire en dalle pleine coffrée n’est plus à l’ordre du jour. Cela fait bien des années que tous les constructeurs et artisans ont évolués vers la solution poutrelle / hourdis.
Longtemps utilisée, la dalle pleine (j’évoque bel et bien une dalle sur vide sanitaire, pas un radier) ne présentait que des inconvénients. Difficile à isoler, très lourde, et soumise aux stress mécaniques, la dalle pleine n’est plus une solution pertinente.
Elle ne présente aucun intérêt.
Les poutrelles précontraintes
Après avoir bâti les élévations en parpaings (3 rangs ou plus), il est nécessaire de poser les poutrelles précontraintes. Ces poutrelles sont assez lourdes, mais généralement deux personnes suffisent pour les mettre en place.
Les poutrelles sont « dimensionnées » en usine pour reprendre l’ensemble des efforts. Elles nécessitent généralement un étançonnage, cependant elles existent en version « sans étai ».
Nota : « Etançonnage » est un synonyme de « étayage »
Ci-dessus, exemple de poutrelle béton précontrainte pour création d’un plancher préfabriqué. Crédit photo : Rector
Les poutrelles sont généralement fabriquées avec une légère contre flèche. Cette dernière est nécessaire pour assurer une bonne résistance à la flexion (lors de la prise uniquement). Le procédé est assez ingénieux, obtenu grâce à la mise en contrainte des aciers qui la composent, puis par leur relâchement au séchage.
Les poutrelles sont toujours composées de béton et d’armature en acier. Elles peuvent être :
- Avec étai, pour les grandes longueurs (pose d’une ligne d’étai en sous œuvre)
- Sans étai, plus particulièrement adaptées pour les vides sanitaires, sous réserve de présence de murs de refend
L’importance du refend
Le refend est important pour limiter la longueur des poutrelles en divisant les distances par deux (voir plus). Si votre maison fait 8 mètres de large (très souvent le cas), il est impensable de positionner des poutrelles de 8 mètres linéaires. Il s’agit donc de construire un refend à 3,90 ou 4,10 mètres.
Plus les poutrelles sont longues, plus elles subissent une flèche et plus elle risquent de cisailler (casser). Ce qui, dans le cas du coulage de béton, serait proprement catastrophique, surtout si vous utilisez du béton S4, très liquide.
En divisant les distances par deux (ou plus), vous pouvez aisément passer sur des poutrelles sans étai, solides, et surtout plus légères à mettre en place et à entraxer.
ASTUCE : Ne jamais diviser la longueur totale de franchissement en longueurs identiques. Pour 8 mètres par exemple, faites un refend à 3,80.
Il existe des planchers précontraints d’une très grande technicité, notamment lorsqu’il s’agit de limiter les points thermique et d’optimiser la portée d’un plancher. Le SEACIsol en est un parfait exemple.
Le SEACIsol permet un franchissement de 8 mètres sur deux appuis, pour le logement domestique, et 7 mètres pour le tertiaire. C’est actuellement le plancher qui offre la meilleurs option pour se passer de refends.
Lire mon article sur le SEACIsol
Les entraxes des poutrelles :
A peu de différences près, les entraxes de positionnement des poutrelles est le même chez tous les fabricants : 60 centimètres.
Certains augmentent ou réduisent les entraxes selon les résultats obtenus par leur poutrelles. Gardez cette valeur, elle est juste dans la plus part des cas.
L’entraxe des poutrelles est nécessaire pour connaitre le nombre de poutrelles dont vous aurez besoin, même si le négoce est généralement chargé de réaliser l’étude pour vous.
La disponibilité des matériaux
Le point fort des poutrelles précontraintes est sans aucun doute leur grande disponibilité.
Il est extrêmement rare de devoir les commander à l’avance, sauf dans les cas de plancher très techniques, avec de grandes longueurs de franchissement.
Les poutrelles sont disponibles chez tous les négoces locaux, en grande quantité.
L’avantage de créer un refend à 3,90 mètres pour une largeur de 8 mètres permet d’être certain d’avoir ces longueurs en stock. Les poutrelles sont fabriquées avec des longueurs en paliers de 10 centimètres.
Ainsi, vous aurez plus de chance d’avoir du stock pour 20 poutrelles en 3,90 et 20 poutrelles en 4,10 plutôt que 40 poutrelles en 4 mètres.
ASTUCE : Ne jamais diviser la longueur de franchissement en distances identiques (pour une raison de disponibilité des poutrelles uniquement).
L’isolation basse d’une maison sur vide sanitaire (hourdis isolant)
Les entrevous (hourdis) en simple « plastique » conviennent plus particulièrement aux planchers intermédiaires.
Dans le cas d’un vide sanitaire, il est impératif que ce dernier soit correctement isolé. A l’inverse des poutrelles, qui sont toutes plus ou moins identiques, il existe une grande diversité d’entrevous chez les fabricants.
- Entrevous plastique (ABS)
- Entrevous polystyrène sans aucun substrat
- Entrevous Bois + polystyrène
- Hourdis en agglo de béton (bloc béton creux)
- Plancher composite Polystyrène moulé aux poutrelles en usine
A l’exception des entrevous en agglo, les hourdis sont très légers et permettent généralement la circulation des personnes. Il ne m’est jamais arrivé de passer au travers d’un hourdis dans ma carrière, et pourtant, je pèse plus de cent kilos (NdlR).
Les hourdis en polystyrène isolant sont généralement classifiés selon un indice « UP ». Je vous laisse lire l’article que j’ai rédigé sur le sujet.
A lire également : L’isolation polystyrène sous vide sanitaire
Enfin, et pour information, il ne faut JAMAIS se laisser tenter par des propositions d’isolation de votre vide sanitaire avec un isolant en « vrac ». Ce n’est pas règlementaire.
Le béton pour couler la dalle
Pour couler une dalle sur un radier traditionnel (dalle pleine), un béton de type S3 est très largement suffisant.
Même si dans l’absolu, il serait possible d’utiliser du S3 pour un plancher sur vide sanitaire, je conseille vivement de couler du béton S4, plus fluide, qui permettra un meilleur placement au creux des négatifs des hourdis.
Contrairement à une dalle pleine, l’épaisseur du béton sur une dalle précontrainte est très faible. De 13 centimètres au creux des entrevous, jusqu’un fine épaisseur de 7 centimètres à peine au dessus des poutrelles.
ASTUCE : Ne coulez jamais sans le col de cygne, et jamais au même endroit, les poutrelles peuvent casser à l’impact et au poids du béton.
Lire également : Le dosage des bétons (généralités)
L’étude technique d’une maison sur vide sanitaire
L’étude technique du vide sanitaire pour une maison (ou bâtiment) est réalisée par le fabricant, par l’entremise du négoce en matériaux. Un vide sanitaire ne se dimensionne pas au doigt mouillé.
Le fabricant doit disposer des plans de la maison, ce qui lui permettra de définir le plan de pose et les quantitatifs de matériaux nécessaires.
Parfois les poutrelles peuvent nécessiter d’être doublées, voir triplées, pour la réalisation d’un chevêtre par exemple.
Cette étude est gratuite.
Le fabricant ne vous donnera jamais les montants en direct, il sera nécessaire de transiter par le négoce, ce qui est parfaitement naturel, car c’est ce dernier qui vous livrera sur le chantier.
L’étude thermique pour l’épaisseur des entrevous isolants doit se faire en bureau d’étude thermique (BET), en général avant la construction (étude obligatoire pour les constructions neuves).
La ventilation du vide sanitaire expliquée
Un vide sanitaire, notamment pour une maison, nécessite une parfaite ventilation.
La principale source de ventilation (aération) provient naturellement de la présence des « trous d’hommes » dans le soubassement. Ces derniers permettent d’assurer une première ventilation naturelle du vide sous plancher.
Ils sont généralement « traversants » et les refends doivent également disposer d’un trou d’homme.
Une autre méthode de ventilation basse (en plus des trous d’hommes) consiste à créer des ventilations traversantes dans le soubassement.
Ces dernières sont peu efficaces si elles ne sont pas distinctement appuyées par une sortie au dessus du niveau du terrain naturel.
Malheureusement, dans la plupart des cas, ces dernières sont obstruées ou condamnées.
La ventilation haute demeure le meilleur moyen d’obtenir une ventilation efficace du vide sanitaire.
Ci-dessus : Je vous matérialise (avec la flèche bleue) les ventilations basses d’un vide sanitaire de maison individuelle. Crédit photo : S.USTUN
Elle consiste à évacuer l’air vicié, naturellement, par le biais de tubes en PVC (les mêmes que pour les évacuation d’eaux usées) placés au niveau du vide sanitaire, et traversant jusqu’en sortie de toiture. Ces derniers nécessitent de créer un ou plusieurs caissons techniques à l’intérieur de la maison afin de coffrer le PVC.
Je déconseille fortement de passer les tubes dans l’épaisseur de l’isolation du doublage, cela génère un pont thermique conséquent.
Les marques de planchers préfabriqués
Je vous livre ici les principaux fabricants de poutrelles et hourdis dédiés aux maisons sur vides sanitaires. Notez que ce sont très exactement les mêmes typologies de mises en œuvre pour les planchers hauts. Seuls les entrevous diffèrent.
En d’autres termes, si vous avez une maison à étage, il y a de fortes chances que vous soyez en présence des mêmes planchers, en soubassement et en plancher intermédiaire.
Les personnes qui, pour des raisons architecturales, souhaitent une toiture terrasse, auront encore une fois très exactement le même type de plancher.
Lire mon article sur les différents types de planchers.
Le chauffage au sol dans la table de compression
L’avantage de construire sa maison sur vide sanitaire (ou vide technique) est de pouvoir intégrer un chauffage au sol, directement dans la table de compression. Ceci permet d’économiser des couches de chapes, et du temps de pose.
Mon avis sur le sujet est très partagé, je vous laisse donc juger par vous même de la pertinence du procédé. J’ai rédigé un article sur ce thème.
Une fois la décision prise de réaliser un chauffage au sol, la solution proposée par les fabricants de planchers précontraints sur vide sanitaire devient financièrement intéressante.
Couplé à une bonne isolation, grâce aux hourdis en polystyrène et aux rupteurs, la solution devient réellement pertinente.
Lire mon article sur les planchers chauffants dans la dalle de compression
Les courettes anglaises
Comme je l’ai évoqué plus haut, un vide sanitaire doit être accessible.
Les « trous d’hommes » dans le soubassement doivent être fermés mais aérés. Les grilles de fermeture en acier galvanisé se nomment « courettes anglaises ».
Elles sont standard et faciles à trouver chez votre marchand de matériaux.
Construction sur vide sanitaire face au sinistre sécheresse
Il est une idée courante qui donne à une construction sur vide sanitaire un avantage certain, en cas de sinistre sécheresse (Retrait Gonflement des Argiles).
Cette affirmation reste soumise à une grande prudence, car après des années d’activité en après sinistre, je n’ai pas constaté cette particularité, spécifique à ce système constructif.
En revanche, après avoir longuement échangé avec Francis Delbreuve (SEAC) sur le sujet, il apparaît que les compagnies d’assurances tendent à légitimer ce constat par un avis favorable (Juillet 2024 / Podcast Francis DELBREUVE & Serge USTUN).
Le plancher précontraint, sur vide sanitaire, permet d’éviter un affaissement de la dalle, comme c’est souvent le cas pour les dalles sur radier. Cependant il n’empêche en rien les défaillances structurelles.
Les pilotis (ou pieux) sont factuellement plus résilients en cas de retrait et gonflement des argiles (RGA), principale cause des mouvements de terrains qui engendre un sinistre : Fissures, désolidarisation, affaissement des dalles et/ou des murs.
- Affaissement de la dalle : Oui, un plancher précontraint sur vide sanitaire est plus résilient, il ne s’affaisse pas
- Fissuration de la dalle : Oui, un plancher précontraint est moins sensible à la fissuration
- Dégâts structurels en élévations : N/A
Lire mon article sur un cas d’école d’affaissement d’une dalle sur radier
Une terrasse sur vide sanitaire : Quelle utilité ?
Dans certains cas de figure, il peut être nécessaire d’étendre le vide sanitaire à la terrasse. Cette option peut se justifier dans le cas de passage de flux électriques importants, ou de canalisation d’eaux usées au droit de la terrasse.
Dans tous les autres cas, cela ne présente absolument aucun intérêt.
Le vide sanitaire permet, uniquement, de mieux appréhender le bâti au droit d’un logement, et non d’une extension extérieure.
L’étanchéité des soubassements
Il est d’usage d’appliquer un enduit hydrofuge ou un liquide goudronné sur les soubassements. En outre, la pose d’un DELTA MS peut également être préconisée.
ATTENTION : Le DELTA MS ne fait pas étanchéité. Son rôle est simplement de protéger l’enduit hydrofuge ou le coulis goudronné qui lui rend le soubassement étanche. La réalisation d’un drain dans la périphérie du vide sanitaire est souhaitable.
Quantitatifs et estimatif
Le métrage et la réalisation d’un quantitatif / estimatif, pour la construction d’un vide sanitaire de maison individuelle ou bâtiment tertiaire, fait partie de la formation métreur TCE que je dispense.
Un dossier et un cours complet permettent à l’élève de quantifier et adapter le plancher technique :
- Métrage des fondations et ajout de refend
- Calcul des armatures, chainages, piliers etc.
- Calcul des rangs d’agglo + pose de plancher avec rupteurs et planelles
- Calcul du béton (fondation + dalle)
- Coût d’un plancher précontraint avec et sans étai
Conclusion
Comme je l’évoque assez régulièrement dans mes articles, la solution du vide sanitaire, pour une maison ou un bâtiment tertiaire, est une solution idéale. C’est le meilleur système constructif concernant les planchers.
Les fabricants sont nombreux, et présents sur tout le territoire. Tous les matériaux nécessaires sont généralement produits au niveau local (ou régional).
Plus coûteuse qu’une dalle sur radier, la dalle sur vide sanitaire propose des atouts en termes d’isolation et de confort qu’aucun autre procédé ne permet, hormis peut être les planchers en caissons bois.
Merci pour vos lectures et bon chantier
Serge USTUN