Top 7 des erreurs fréquentes en rénovation (et comment les éviter) : C’est notre sujet du jour !
Même pour les passionnés, la rénovation n’est pas une sinécure. Il existe de nombreux pièges qu’il est préférable d’éviter et pour cela, le bon reflexe demeure de bien appréhender son chantier : De le réfléchir largement en amont.
La rénovation d’un logement pour transformer un espace de vie, révéler son potentiel ou même augmenter considérablement sa valeur est plutôt un choix judicieux. Mais c’est aussi un terrain semé d’embûches pour les non-initiés comme pour les plus expérimentés. Des erreurs de planification aux mauvais choix de matériaux, certaines fautes peuvent coûter cher – en argent, en temps, et en stress.
Voici les 7 erreurs les plus courantes lors d’un projet de rénovation… et surtout, comment les éviter. On fait le point sur les principaux pièges à éviter.
1. Sous-estimer le budget réel
L’erreur : L’un des pièges les plus fréquents est de prévoir un budget trop serré, sans marge pour les imprévus. Beaucoup de particuliers se basent uniquement sur les devis initiaux, en oubliant les frais annexes : coûts de démolition, évacuation des gravats, matériaux supplémentaires, modifications en cours de chantier, etc.
Comment l’éviter :
- Prévoir une marge de sécurité de 10 à 20 % du budget initial pour les imprévus.
- Demander plusieurs devis détaillés, et les comparer attentivement.
- Ne pas oublier les frais de décoration finale, souvent exclus des devis.
- Utiliser un tableau de suivi budgétaire pour garder une vision globale des dépenses.
Exemples :
- Budget non pensé pour les chutes de coupes et le conditionnement : Dans le cadre d’un bardage bois extérieur, la note peut être salée !
- Ne pas tenir compte des coûts du transport, des livraisons, et de l’éventuelle manutention pour acheminer les matériaux.
NOTA : Même les devis « professionnels » sont souvent très mal maîtrisés et les surprises ne sont pas rares lors des appels de fonds ! Attention à bien valider le montant des travaux réels et non un simple « estimatif ».
2. Négliger l’ordre des travaux
L’erreur : Commencer par la peinture alors que l’électricité n’est pas encore refaite, poser un sol avant d’avoir terminé la plomberie… L’ordre des interventions est un « cas d’école » pour éviter de devoir refaire ce qui a déjà été fait.
Comment l’éviter :
- Toujours suivre l’ordre logique : gros œuvre, puis second œuvre, puis finition.
- Établir un planning précis avec les différents corps de métier.
- Travailler avec un coordinateur de chantier si les travaux impliquent plusieurs entreprises.
- En cas d’auto-rénovation, se former à l’ordre des étapes via des guides ou des professionnels (des vrais, pas de simples « tutos » en ligne).
Exemples :
- Réaliser un ragréage alors que les peintures sont appliquées (oui, c’est du vécu !).
- S’empresser pour poser les appareillages dans une cuisine alors que la faïence n’est pas encore posée (crédence par exemple).
3. Faire l’impasse sur les diagnostics techniques
L’erreur : Rénover sans connaître l’état réel des structures, de l’isolation, de l’électricité ou de la plomberie. Cela peut conduire à des réparations coûteuses non anticipées, voire à des situations dangereuses.
Comment l’éviter :
- Faire réaliser un diagnostic complet avant tout projet, même pour un logement que l’on pense bien connaître.
- Prendre en compte les normes en vigueur (électricité, performance énergétique, etc.).
- Consulter un architecte ou un ingénieur du bâtiment pour les travaux touchant à la structure.
Exemples :
- Non respect du positionnement des pares-vapeur entrainant des désordres et une dégradation de l’isolant.
- Mauvais choix de matériaux notamment lorsqu’il s’agit de locaux à fort passage (classement UPEC, bonne tenue des peintures, etc.).
- Lire mon article : Quel bureau d’étude pour quel projet ?
4. Vouloir tout faire soi-même
L’erreur : Si le DIY (Do It Yourself) est tentant pour faire des économies, il a ses limites. Certaines tâches nécessitent un savoir-faire précis, des outils spécifiques ou un agrément professionnel (électricité, gaz, toiture…).
Comment l’éviter :
- Bien évaluer ses compétences réelles et le temps disponible.
- Ne pas hésiter à confier certaines parties du chantier à des professionnels.
- Participer en partie au projet (peinture, pose de sol, démontage) pour garder la main tout en restant prudent.
- Vérifier les assurances (décennale, responsabilité civile) des artisans choisis.
Exemples :
- Une importante part des projets en autoconstruction ou en autorénovation se solde par un abandon du chantier (Source FFACB).
- Tirer une dalle béton est extrêmement physique, serez vous capable de réaliser ce type de travaux ?
- Réaliser une mauvaise étanchéité pour une douche italienne qui va créer de graves désordres en cas de fuite.
NOTA : DIY signifie Do It Yourself, autrement dit « fates le vous-même » en Français.
5. Sacrifier la qualité pour économiser
L’erreur : Opter pour les matériaux ou les prestations les moins chers peut sembler judicieux sur le moment, mais cela entraîne souvent des dépenses supplémentaires à long terme : réparations, remplacements prématurés, confort médiocre.
Comment l’éviter :
- Choisir des matériaux durables et adaptés à l’usage réel des pièces.
- Privilégier un bon rapport qualité/prix plutôt que le bas de gamme.
- Penser en coût global : un produit plus cher à l’achat peut être plus rentable sur 10 ans.
- Demander conseil à des professionnels ou lire des avis de consommateurs fiables.
Exemples :
- Certains matériaux ou produits sont disponibles dans des prix très attractifs car ils ne sont pas estampillés NF qui est une norme plus pertinente que le simple marquage CE (pour le placo, pour les isolants, pour les revêtements de sols).
- Utiliser un pare-pluie sensible aux UV alors que le bardage ne sera prévu que plusieurs mois après.
- Poser des menuiseries de mauvaise qualité et se rendre compte de leur inefficacité après coup (émissivité, bruit, étanchéité).
6. Ignorer la réglementation en vigueur
L’erreur : Réaliser des travaux sans demander les autorisations nécessaires (permis de construire, déclaration préalable, accord de copropriété) peut entraîner des sanctions, voire l’obligation de remettre le bien en état.
Comment l’éviter :
- Se renseigner en mairie ou sur le site du service public avant de commencer les travaux.
- Déposer une déclaration préalable ou un permis si nécessaire (modification de façade, extension, changement d’usage…).
- Respecter les normes RT 2012/RE 2020 pour les travaux énergétiques.
- Si en copropriété, faire valider les travaux en assemblée générale.
Exemples :
- Ne pas tenir compte des teintes lors d’un ravalement de façade. Les teintes sont imposées par les plans locaux d’urbanisme et ne sont pas libres. Renseignez vous préalablement pour ne pas être contraints de reprendre les travaux !
- Dans le cadre d’une ouverture sur un mur porteur, vous devez souscrire une DO et obligatoirement informer la copropriété si vous n’êtes pas dans un logement en pleine propriété.
- Ne pas respecter l’application des barrières d’étanchéité, faire de mauvais joints (SEL, SPEC, etc.).
7. Négliger l’aspect fonctionnel du projet
L’erreur : Se concentrer uniquement sur l’esthétique au détriment du confort au quotidien : cuisine mal agencée, prises mal placées, isolation phonique oubliée, éclairage inadapté… Les choix sont parfois difficiles, entre volonté d’esthétique ou côté pratique et sécuritaire. Je songe notamment au sujet des douches italiennes qui parfois, sont une plus grande source de désordres que de bien être !
Comment l’éviter :
- Penser ergonomie et usage quotidien dès la phase de conception.
- Réfléchir à la circulation dans les pièces, aux besoins réels des habitants, à la luminosité naturelle.
- Utiliser des plans 3D ou maquettes pour se projeter.
- Demander l’avis d’un architecte d’intérieur pour optimiser les volumes.
Conclusion
La rénovation est une aventure passionnante, mais elle exige méthode, rigueur et anticipation. Éviter ces erreurs classiques, c’est mettre toutes les chances de son côté pour mener à bien son projet, dans les délais, le budget, et avec la satisfaction d’un résultat durable et bien pensé. Enfin, n’oubliez pas de songer à l’aspect écologique de votre projet en essayant de vous rapprocher au mieux de solutions de rénovation durable.
Que vous soyez un bricoleur passionné ou un investisseur averti, la clé reste la même : préparer, s’entourer et rester flexible face aux imprévus. Pour conclure, tout projet de chantier se pense bien en amont et ce, sur tous les aspects.
Il s’agit d’anticiper très en avance les contraintes pour ne pas se retrouver face à des problèmes insurmontables qui dans bien des cas, peuvent s’écarter dès la phase conception de votre projet.
Merci pour vos lectures et bon chantier !
Serge USTUN.