La chape sèche est une solution intéressante pour réaliser une rénovation ou une isolation de plancher. Elle demeure cependant peu usitée et pourtant ses atouts sont nombreux : Légèreté, isolation thermique et phonique.
Son attrait en terme d’isolation place la chape sèche comme un excellent choix technique en rénovation. Mais c’est également son faible poids qui bien souvent conduira à opter pour ce procédé.
- De 40 à 50 kg au m² seulement.
- De 70 à 110 euros le m² TTC en moyenne.
- Bonne capacité d’isolation.
- Chantier dit « sec ».
En outre, et comme son nom l’indique, ce type de chape offre une solution « sèche » autrement dit sans eau (contrairement aux chapes maçonnées).
La chape sèche est une alternative pertinente et efficace à la chape traditionnelle au mortier : Le ravoirage ou la chape liquide. Utilisée principalement pour le nivelage des sols ainsi que l’amélioration de l’isolation thermique et phonique, elle présente de nombreux avantages.
Analysons en détail les caractéristiques, les avantages, les inconvénients, ainsi que les techniques de pose de ce type de chape.
Synonyme : chape sèche flottante.
Qu’est-ce qu’une chape sèche ?
La chape sèche est un système de revêtement de sol composé de panneaux préfabriqués en matériaux secs, tels que le plâtre fibré, les panneaux de bois (OSB ou équivalent) ou les plaques avec une nappe ciment. Ces différents revêtements sont posés sur un isolant à épandre qui permet de réaliser le nivelage et le passage des gaines.
Contrairement à une chape traditionnelle en béton ou au mortier, elle ne nécessite pas de temps de séchage, ce qui permet une mise en service immédiate du sol.
En maçonnerie, la chape se limite aux techniques du ravoirage ou de la chape liquide. Ces dernières sont parfaitement adaptées pour la construction neuve et plus particulièrement la construction « en dure ». Dans ce cas, c’est au carreleur ou au chapiste de réaliser la mise en œuvre.
En revanche, en ce qui concerne la rénovation de bâtiments anciens, les chapes « béton » sont peu pertinentes, ce qui laisse le champ libre aux procédés dit « secs ».
- Lire mon article sur la chape de ravoirage.
- Consulter mon dossier sur les questions liées au ravoirage.
Dans certains cas, et plus particulièrement en rénovation, la chape sèche sera un choix judicieux. En outre, celles et ceux qui sont attachés à la construction bois connaissent parfaitement le procédé de chape sèche car dans ce cas, c’est évidemment le procédé le plus répandu.
Le rôle d’une chape est avant tout de niveler, puis de permettre l’enrobage des flux (électricité et plomberie principalement).
J’ai déjà longuement traité le sujet par ailleurs. Or, et c’est ceci qui est intéressant, la chape sèche permet de niveler mais également d’isoler. C’est donc un atout technique considérable, une forme de « tout-en-un ».
Nota : une chape sèche est constituée d’un isolant en vrac et de panneaux de sols :
- Laterlite : Isolant à base de billes d’argile expansée.
- Vermiculite : Isolant minérale avec de bonnes performances d’isolation.
- Granulats en béton cellulaire.
- Isolants végétaux (lin, chanvre, etc.).
Les différents types de chapes sèches
Il existe plusieurs types de chapes sèches, qui varient en fonction des matériaux utilisés :
- Les plaques de plâtre fibrées : légères et faciles à poser, elles offrent une bonne isolation thermique et acoustique.
- Les panneaux de particules de bois : plus résistants à la compression, ils conviennent aux zones de passages intenses.
- Les plaques en ciment : idéales pour les pièces humides comme les salles de bains.
En construction ossature bois ou en rénovation, on parlera plus particulièrement de « platelage bois » qui peut très légitimement être considéré comme la base (ou support) d’une chape sèche. Dans ces cas, le platelage est réalisé en OSB ou en CBTH dans la majorité des cas.
Je vous renvoie à mon article en lien :
Lire mon article sur le platelage bois.
La chape sèche est donc prisée pour les chantiers de rénovation, généralement en planchers intermédiaires (rarement en planchers bas, sauf pour les ossatures bois).
Usages courants :
- Greniers aménagés.
- Vieux planchers ayant cintrés.
- Maisons ossature bois (MOB).
Chape sèche : Attention au poids
Mettre l’accent sur le poids n’est pas forcément très intuitif car les industriels appuient souvent sur la notion de légèreté d’une chape sèche. J’ouvre donc une parenthèse importante sous forme de mise en garde.
S’il est vrai que l’isolant utilisé pour la chape est léger, ce n’est pas le cas des plaques de sols. Souvent doublées, ces plaques « pèsent » considérablement sur la structure.
Type de chape | épaisseur | poids au m² | Isolant |
---|---|---|---|
Chape sèche | 80 mm | 40 kg | OUI |
chape béton | 80 mm | 140 kg | NON |
chape liquide | 80 mm | 100 kg | NON |
Chape béton allégée | 80 mm | 60 Kg | MOYEN |
En d’autres termes, quand il s’agit de récupérer un plancher ancien en isolation et en planéité, il s’agit de vérifier que ce dernier supporte effectivement le poids ajouté par la chape.
Dans le cadre d’une poutraison qui souffre d’une flèche (fléchissement) il convient de se poser sérieusement la question de la stabilité structurelle de la poutraison avant d’appliquer la chape.
Si un renfort de poutre est nécessaire, il ne faudra pas y couper !
En résumé, une chape sèche est dite « légère » mais ne l’est pas nécessairement, du moins elle ne dispense pas de vérifier la capacité de charge des poutres.
Calcul de la bande de chargement :
- Isolant : Poids au M3 rapporté au M2 par l’épaisseur.
- Plaques : Poids au M2. En vérifiant la nécessité d’une double épaisseur (poids de la plaque au m² x2).
Les avantages de la chape sèche
- Rapidité d’installation : La chape sèche ne nécessite aucun temps de séchage, ce qui permet d’accélérer la progression du chantier. Une fois posée, elle peut immédiatement recevoir un revêtement de sol.
- Isolation thermique et acoustique : Les matériaux utilisés pour la chape sèche offrent une excellente isolation thermique et phonique, idéale pour améliorer le confort des bâtiments.
- Légèreté : Elle est beaucoup plus légère que les chapes traditionnelles, ce qui la rend adaptée aux rénovations de bâtiments anciens et aux structures légères.
- Adaptabilité : Elle peut être posée sur tous types de supports : sols en bois, dalles béton, ancien carrelage, etc.
- Confort de pose : Sa pose est propre et sans eau, ce qui évite les désagréments liés aux temps de séchages et aux remontées d’humidité.
Les inconvénients de la chape sèche
- Coût élevé : Les matériaux utilisés pour la chape sèche sont généralement plus onéreux que ceux d’une chape traditionnelle. Il s’agit d’un complexe structurel et non d’un simple matériau coulé.
- Résistance à l’humidité : Certains types de chapes sèches ne sont pas adaptés aux environnements humides et nécessitent un traitement spécifique.
- Complexité de mise en œuvre : Une mauvaise installation peut compromettre les performances de la chape, notamment en matière d’isolation acoustique.
Les panneaux à privilégier
Il existe évidement de nombreux industriels qui développent les plaques de sol pour chapes sèches, mais également l’isolant en vrac qui lui confère son utilité.
Ci-dessus : Une plaque de Fermacell Sol / de 35 à 40 euros TTC le m2. Voir la fiche produit sur le site de Chausson Matériaux.
- Le Fermacell : En moyenne de 35 à 40 euros TTC le m2.
- Le Placosol : En moyenne de 40 à 15 euros TTC le m2.
- La Pregychape chez Siniat : En moyenne de 40 à 42 euros TTC le m2.
Nous pouvons constater que tous les industriels se « tiennent » en termes de prix au m² pour les plaques de sol. La méthode la plus connue demeure encore l’utilisation du Fermacell car primauté oblige, c’était le premier acteur sur ce marché.
Lire mon article sur le Fermacell.
Attention : Comme je l’évoque plus haut, le poids des plaques de sol pour chapes est généralement très conséquent. de 20 à 25 Kg.
Techniques de pose de la chape sèche
1. Préparation du support :
- Le support doit être propre, sec et plan. En cas d’irrégularités, une passe de ragréage peut être appliquée.
- Même si parfois certains prescripteurs proposent de réaliser la chape sur un sol existant revêtu, je préconise cependant de purger tout revêtement. La notion de poids ajouté est primordiale.
- Il sera parfois nécessaire de réaliser un ragréage de nivellement dans certains cas. Chaque chantier est évidemment différent.
Lire mon guide : Comment faire un ragréage ?
2. Pose d’un isolant :
Un isolant phonique et/ou thermique peut s’ajouter sous la chape sèche pour améliorer ses performances. Généralement ce sont des isolants de type TMS (polyuréthane) ou des absorbeurs phoniques.
Le « granulat » qui forme la chape est également isolant. Ce dernier s’applique « en épandage » car il est fourni en vrac. La difficulté réside bien souvent dans le nivellement de l’isolant. Il s’agit d’opérer de la même manière que lorsqu’on tire un ravoirage : A la règle aluminium.
3. Installation des panneaux :
Les plaques se posent « bord à bord » et se fixent entre elles avec une colle spéciale ou des vis. Il est important d’assurer un jointement parfait pour éviter toute faiblesse. La plupart des procédés existants et sous avis techniques se composent d’une double épaisseur de plaques.
4. Pose du revêtement final :
Une fois la chape en place, elle peut recevoir un revêtement tel que du carrelage, du parquet, de la moquette ou du PVC. Globalement, le procédé permet tous les revêtements traditionnels qu’on utilise habituellement.
Applications de la chape sèche
- Rénovation de planchers anciens : elle allège la structure tout en améliorant le confort thermique et acoustique.
- Construction neuve : elle permet de gagner du temps sur le chantier et d’offrir un sol parfaitement plan. Idéale en construction bois.
- Planchers chauffants : certains systèmes sont compatibles avec un chauffage au sol basse température.
Et la notion de chape flottante ?
J’ouvre un billet de discussion sur ce sujet, car il est (encore une fois) polémique. Ce paragraphe un lieu de partage pour vos commentaires et vos opinions. En revanche, je vous livre ici mon propos quant à la dualité « chape sèche » ou « sèche flottante » :
Il n’y a aucune différence entre une chape sèche et une chape sèche flottante. La chape dite « sèche » vient en opposition à la chape dite « humide », autrement dit une chape maçonnée. Le qualificatif de « flottante » n’est donc pas utile ici.
Chape sèche flottante : les plaques se posent sans se fixer directement au support. Elles reposent sur une couche d’isolation phonique ou thermique (comme des granulats secs, de la laine minérale ou des panneaux isolants).
Le terme « flottante » signifie que la chape n’est pas solidaire du support.
Laissez vos commentaires sur ce sujet en bas de page et j’apporterai les modifications si nécessaire.
Liens utiles
- La chape Brio de Knauf.
- La chape sèche flottante Placosol.
- Isolant Laterlite pour chape.
- Réussir une chape sèche sur le site de la SAMSE.
Conclusion
La chape sèche est une solution moderne et performante pour la mise à niveau et l’isolation des sols, notamment en rénovation ou en construction bois.
Elle présente de nombreux avantages en termes de rapidité d’exécution, de confort et d’isolation, bien qu’elle puisse être plus coûteuse qu’une chape traditionnelle. Bien choisie et bien posée, elle constitue une excellente alternative quand tous les autres procédés deviennent laborieux ou peu pertinents.
Merci pour vos lectures et bon chantier.
Serge USTUN.