La durée de construction d’une maison de plain pied dépend de beaucoup de facteurs. Il faut avant tout séparer le délai légal de construction de la durée réelle des travaux.
- Maison de plain pied de 85 m2 = 9 mois.
- Maison de plain pied de 100 m2 = 10 mois.
- Maison de plain pied de 120 m2 = 11 mois.
Organisation, temps de sèches, le chantier est parfois déserté et cela vous irrite ?
Voyons ensemble quelle est la durée d’usage pour réaliser chacun des ouvrages, étape par étape et lot par lot. J’évoque évidemment le temps de construction nécessaire après l’obtention du permis de construire.
Durée de construction d’une maison en plain pied
Il ne faut pas confondre délai de construction, et durée de construction d’une maison en plain pied. En effet, il existe une petite subtilité entre ces deux termes.
Le délai de construction est le planning global qui couvre la construction de son démarrage (après obtention du permis de construire), jusqu’à la réception de chantier.
Ce délai est de 9 mois pour une maison individuelle de 90 à 110 M2.
C’est le CCMI (Contrat de Construction de Maison Individuelle) qui fixe ce délai de façon factuelle et contractuelle.
En revanche, la durée de construction ne signifie pas exactement la même chose. En effet, ce terme vise plus exactement le « temps nécessaire » pour construire.
Autrement dit, le temps réel qu’il faut pour creuser et couler les fondations, tirer la dalle, appareiller les murs, poser la charpente etc.
Dans ce cas, au risque de vous étonner, 3.5 mois suffisent généralement pour la même maison. Soit près de trois fois plus rapide que le « délai légal ».
Vous ne rêvez pas, et je vais développer le raisonnement étape par étape, basé sur mes très nombreuses expériences personnelles.
Avant tout, le seul travail « in situ » des maçons, charpentiers ou autres métiers n’est pas l’unique critère. Il faut tenir compte des temps de sèche, notamment en maçonnerie.
Les temps de sèche
- Séchage des semelles de fondations.
- Séchage de la dalle.
- Séchage des linteaux et de la ceinture.
- Séchage du ravoirage.
Temps de sèche des fondations : 21 jours (en théorie).
Durée nécessaire pour atteindre 25 MPa (Méga Pascal) : Les semelles de fondations sont coulées en fouille sur toute la périphérie de la maison. En théorie, il est nécessaire d’attendre 21 jours pour que le béton atteigne sa résistance idéale de 25 MPa.
Dans la pratique, les maçons commencent l’appareillage des parpaings de soubassement dès la semaine suivant le coulage. La plupart des maisons individuelles étant sur radier, la descente de charge de 2 rangs de parpaings n’a aucune incidence sur le béton de fondation. Le poids est « minime ».
Pour mieux comprendre, je vous invite à consulter mes deux articles en lien :
- Lire mon article sur les semelles de fondations.
- Lire mon article sur la descente de charge.
Temps de sèche de la dalle : 21 jours (en théorie).
Durée nécessaire pour atteindre 25 MPa (Méga Pascal) : La dalle se coule soit en plein (lorsqu’il s’agit d’un radier), soit sur un plancher de type poutrelles hourdis dans le cas d’un vide sanitaire. Dans les deux cas, le temps de séchage conventionnel est de 21 jours pour atteindre les 25 MPa de résistance souhaitée.
Ce temps de sèche est quant à lui (relativement) respecté par les constructeurs. Il n’est pas exclu de voir certains maçons commencer à préparer leur premier rang peu après le coulage, car ce n’est qu’un travail de précision qui n’apporte pas de poids sur la dalle.
NE PAS FAIRE : La chose à ne pas faire, et je l’ai constaté maintes et maintes fois, est de placer les palettes de parpaings ou de briques sur la dalle la semaines suivant le coulage. Le risque de désordre est grand, notamment sur les planchers précontraints (c’est du vécu). La dalle ne sera plus homogène dans sa structure, elle aura subi un stress.
Temps de sèche d’une chape anhydrite : 1 mois (réel).
Si vous optez pour un plancher chauffant enrobé par une chape anhydrite, il vous faut compter un temps de sèche relativement long, soit 1 mois. La chape sèche plus rapidement en réalité, cependant les chapes liquides engendre un phénomène important d’humidité et de vapeur pendant le séchage, interdisant toute manouvre sur les autres lots.
Temps de sèche des joints de plaques de plâtre : 1 jour (x2 pour la seconde passe).
Le temps de sèche des joints de plaques de plâtre est anecdotique.
Il faut tout de même le rappeler. 1 à 2 jours seulement pour les joints, selon le jointeur et le nombre de passes. Les joints réalisés avec les machines sont peut être légèrement plus rapides en prise, cela reste à vérifier et de toute façon, cela n’influe en rien dans la durée de la construction.
Les phases d’une construction standard
Pour toute construction d’une maison individuelle (standard) en maçonnerie (parpaings ou briques), il existe une nomenclature précise que la majorité des constructeurs utilisent.
Ce sont les « lots » qui sont en théorie décortiqués dans votre contrat de construction. Plus précisément, il s’agit de la notice CCMI (Contrat de Construction de Maison Individuelle).
- Implantation : 1/2 journée.
- Terrassement / Ouverture des fouilles : 1 jour.
- Soubassement et dalle : 8 jours.
- Maçonnerie : 14 jours.
- Charpente : 1 jour.
- Couverture : 2 jour.
- Menuiseries extérieures : 1 jour.
- Plaquisterie : 7 jours.
- Joints : 1.5 à 3 jours.
- Électricité / 1ere intervention : 2 jours.
- Plomberie / 1ere intervention : 2 jours.
- Ravoirage et carrelage : 3 jours.
- Électricité / 2eme intervention : 1.5 jour.
- Plomberie / 2eme intervention : 1.5 jour.
- Façades : 2 jours.
- Isolation des combles : 1 jour.
- VRD : Pas de délais.
- Livraison.
Lire mon article sur le contrat de construction de maison individuelle : CCMI.
Maison de plain pied : Durée de construction lot par lot
La durée d’une construction pour une maison standard de plain pied peut différer d’un constructeur à l’autre. Les « méthodes » sont parfois différentes. J’évoque ici la nomenclature typique de la grande majorité des constructeurs de maisons individuelles en France.
Implantation, terrassement et fouilles de fondation : 1.5 jours
L’implantation ne nécessite qu’une petit demi-journée pour une maison rectangulaire simple. La majorité des conducteurs de travaux gros œuvre sont parfaitement aguerris à l’exercice.
Le terrassement, une fois les chaises (repaires) implantées, ne nécessite qu’une journée pour un décaissement des terres végétales de 30 centimètres et la mise à nue de la plateforme. Cela comprend l’ouverture des fouilles périphériques et des éventuels refends.
C’est très rapide !
Dans ce contexte, je précise que les terres végétales sont laissées en place sur le terrain.
Coulage des semelles de fondations : 1.5 jours
Les semelles de fondations sont les armatures en acier, les attentes, et le béton qui sont coulés en place dans les fouilles ouvertes par le terrassier.
Le plus long est de positionner correctement les attentes de chainages verticaux.
Encore une fois, au risque de vous surprendre, la durée du coulage des fondations pour une maison de 100 m2 typique, ne prend que quelques heures. Une équipe bien formée et correctement équipée peut préparer les fonds de fouilles avec l’armature et les attentes le matin, en arrivant sur le chantier, et la toupie peut acheminer le béton en début d’après midi.
Ridiculement courte, la durée de mise en œuvre des fondations ne prend qu’une journée pour une maison individuelle standard.
A cette étape : Temps de sèche numéro 1
Montage des soubassements et pose du radier : 7 jours
Comme je l’évoquai plus haut, il n’est pas rare que les temps de sèches pour les fondations ne soient pas intégralement respectés. Cela vient du fait que le maçon peut préparer son soubassement sans que cela n’apporte réellement de poids sur les semelles.
Dans le cas d’un radier de 2 ou 3 rangs de parpaings, la durée de montage des agglos est de 2 jours. Le plus long étant la mise en place, le tirage des cordeaux et le réglage des angles.
Les 3 jours suivants, il est possible d’apporter le compactant (cailloux calibrés et lavés) par toupie ou par benne, poser l’isolant (généralement du TMS), le polyane et le treillis soudés.
A ce stade, le maçon ou le plombier doit intervenir pour poser les évacuations d’eaux usées et les fourreaux d’alimentations (électricité, eau, etc.)
Une petite journée pour tout finaliser et la dalle peut être tirée.
Pour une maison de plain pied standard de 80 à 100 m2, cette phase prend une petite semaine en moyenne.
Coulage de la dalle : 1 journée
Le coulage d’une dalle est extrêmement rapide. Il me faut de deux à trois heures grand maximum pour une dalle de 80 à 90 m2. Les bétons sont livrés en toupie, ces derniers étant de plus en plus techniques et qualitatifs, ils se tirent avec une grande facilité.
Il faut compter une 1/2 journée pour bien vérifier que les treillis soudés soit reliés les uns aux autres, qu’ils soient réhaussés pour ne pas plaquer au TMS (isolant), et vérifier les finitions, PVC en attentes, etc.
Le coulage et le lissage de la dalle ne prend que deux à trois heures au grand maximum. L’apparition des grandes règles vibrantes a bouleversé les procédés, les rendant beaucoup plus simples et rapides.
En résumé, on commence le matin, et on finit le soir !
A cette étape : Temps de sèche numéro 2
Montage des murs et pignons : 14 jours
Le montage des murs n’est pas plus compliqué, pour un bon maçon. Ce dernier peut se scinder en plusieurs phases :
- Appareillages des parpaings ou de la brique.
- Coffrage des linteaux, préparation des attentes de chainages.
- Mise en place des chainages et de la ceinture.
- Coulage des linteaux.
- Réalisation des appuis de fenêtres et des seuils.
Durée totale d’exécution pour une entreprise de maçonnerie qualifiée et compétente : Une douzaine de jours pour une maison de plain pied. J’ajouterai deux jours de calepinage et de préparations / finitions.
A ce stade, la plupart des gens me font les gros sourcils et sont étonnés, pourtant c’est bel et bien la réalité. Le montage est même encore plus rapide pour la brique qui s’appareille à la colle (donc pas de mortier).
En règle générale, on stoppe le chantier au 5 -ème rang pour les parpaings, et au 4 -ème rang pour la brique. Cela permet aux matériaux de se mettre en place sans ajouter trop de contrainte en descente de charge immédiate.
La durée de construction d’une maison de plain pied sur la partie maçonnerie est incroyablement rapide. Les exemples sont nombreux tout autour de vous, il vous suffit de vous promener sur un lotissement et de constater la vitesse de montage des murs.
- Pignons : 1 journée (pour un plain pied à 30% de pente).
- Appuis de fenêtres et seuils de portes : 1 journée.
- Rampanage, petites finitions, nettoyage et repli de chantier : 1 journée.
Ce sont les chainages verticaux et les angles qui prennent le plus de temps pour le maçon. Autrement dit, plus la maison comporte des retours, des renfoncements, des singularités géométriques, et plus la durée de la construction se rallonge.
Pose de la charpente : 1 jour
Pour une charpente industrielle de type « fermette », puisqu’il est question d’une maison « type » de constructeur, la durée de construction est très courte. En règle générale, le fournisseur « lève » l’ensemble des fermettes en appui sur les sablières (au dessus de la ceinture) ce qui évite le levage manuel.
Un bon charpentier ne mettra qu’une petite journée pour entraxer les fermes, les équerrer et les contreventer.
ATTENTION : J’évoque ici un toit 2 pans « simple » en fermes industrielles (fermette). C’est autrement plus compliqué pour un 3 pans, ou un 4 pans.
Les fermes sont fabriquées en usine, elles sont donc « à la cote ». Par conséquent, il s’agit simplement de les positionner selon leur entraxe, de les maintenir en place via les anti-flambements et les équerrages, et enfin de les ancrer dans la ceinture en sablière.
Si la maison dispose d’une dépassée de toiture, il faudra compter une petite journée pour la pose des lambris en sous passe de toit.
La durée de construction dépend très clairement de la typologie de la charpente. Plus cette dernière est complexe, plus l’impact (en terme de durée) sera grand pour la pose de la charpente elle même, mais également pour la couverture et la zinguerie.
Lire mon article sur les différents types de toitures.
Pose de la couverture : 2 jours
La couverture se pose généralement en deux jours ouvrés (pour un deux pans). Il s’agit de poser les liteaux, le pare pluie, les contre liteaux et la tuile.
Un bon couvreur va calculer son pureau en fonction de la tuile utilisée, puis tracer les entraxes au cordeau. Le plus long étant la préparation. Le pare pluie s’agrafe simplement et se déroule assez simplement (pour un couvreur expérimenté) et le tuilage est largement maîtrisé par les professionnels du secteur.
Les éléments qui peuvent compliquer la réalisation et allonger la durée de construction à ce stade sont :
- Toiture 3 ou 4 pans, arêtes biaises, pans coupés etc.
- Conduit de feu maçonné (les sorties de toits en kit sont assez simple à poser).
- Présence de nombreux solins, noues, etc.
- Pose d’une fenêtre de toit de type VELUX (ajoutez une journée).
Pose des menuiseries extérieures : 1 jour
Les menuiseries nécessaires pour la construction d’une maison de plain pied de 90 à 100 m2 sont presque systématiquement les mêmes :
- 1 baie coulissante généralement (ou 2).
- 3 à 4 fenêtres deux vantaux pour les chambres (1 par chambre) et la cuisine.
- 1 à 2 fenêtres 1 vantail pour les pièces d’eau (salle de bain et WC).
- 1 porte d’entrée.
- 1 porte fenêtre 1 vantail.
- 1 porte de service (donnant sur l’extérieur ou sur le garage).
- 1 porte de garage généralement basculante, manuelle.
Si le maçon a correctement effectué son travail dans le montage des murs, la pose de l’ensemble des menuiseries extérieures d’une maison de plain pied ne prendra qu’une journée.
Dans la construction neuve, les menuiseries extérieurs se posent en applique et se fixent à l’aide d’équerres réglables en acier. Autrement dit, si les murs sont parfaitement à l’aplomb et que les dimensions de baies sont correctes : 1 journée suffit pour poser les menuiseries.
Plaquisterie : 7 jours
La « plaquisterie » est sans aucun doute le travail le plus long à réaliser avec la maçonnerie générale. Encore une fois, il est ici question d’une maison traditionnelle standard, de plain pied. Par conséquent il n’y a pas de trémie d’escalier à gérer, ni de levage des plaques à l’étage.
Tout se fait « à hauteur d’homme ».
Que contient le lot « plaquisterie » ou placo pour que tout le monde comprenne ?
- Isolation et doublage des murs périphériques (les murs extérieurs, porteurs). Soit en BA13 + isolant polystyrène collé, soit en armature placostyl.
- Mise en œuvre de l’armature et du faux plafond en BA13 sur suspentes et fourrures.
- Isolation et parement deux faces des cloisons intérieurs (les parois qui séparent les pièces).
- Mise en place des bâtis de portes de distribution.
- Création de la trappe de visite pour accéder aux combles.
Le plaquiste (mais aussi le jointeur) est garant de l’étanchéité à l’air de la maison. son travail doit être soigné et rigoureux. Plus les coupes sont précises et moins le risque est présent. Il doit porter son attention sur la périphérie du plafond, calfeutrer pour éviter les ponts thermiques (depuis la RT 2012).
Si le plaquiste n’est pas assez rigoureux, le test d’étanchéité à l’air de la maison peut être catastrophique. Par conséquent, il s’agit de passer le temps suffisant sur ce lot et le soigner.
1ère intervention électricité : 2 jours (max)
La première intervention en électricité requiert une équipe parfaitement coordonnée qui sait très exactement ce qu’elle doit mettre en œuvre à l’arrivée sur le chantier. Les constructeurs de maisons individuelles effectuent le tirage des flux « bas » dans la chape de ravoirage, et les flux « hauts » dans les combles perdus.
Autrement dit, les « gaines » sont posées au sol et fixées avec des feuillards métalliques directement sur la dalle brute, le reste étant « filant » dans les combles.
Ne soyez pas étonnés, car à ce stade vous vous dites que le placo est déjà posé, avant le passage des électriciens ? Et bien oui.
On pose le placo AVANT le passage des électriciens dans la construction neuve, sous réserve qu’il y ait un « ravoirage ». Cela permet de gagner un temps considérable et d’éviter les aller et retour entre l’électricien et le plaquiste.
Je vous montrerai comment on tire les flux électriques après le passage du plaquiste dans une vidéo sur ma chaine YouTube.
A ce stade, l’électricien tire les prises de courant en attente, les alimentations de radiateurs et du chauffe eau ou de la PAC, les interrupteurs, et la VMC. Il pose également son tableau principal et la goulotte GTL.
Lire mon article sur le tableau électrique principal.
1ère intervention plomberie : 2 jours (max)
La première intervention en plomberie est très exactement similaire à la première intervention en électricité. Si la maison est équipée de radiateurs à eau, les flux passent directement dans la chape de ravoirage en attente. Le principe est le même pour les départs d’eau froide et d’eau chaude sanitaire.
En règle générale, le plaquiste laisse une plaque « à moitié » vissée dans la salle de bain, les WC et la cuisine, pour le passage des PER en partie haute. En effet, pour les radiateur le cintrage des PER est aisé en partie basse des murs. C’est beaucoup plus complexe pour les mitigeurs dans la douche et dans la cuisine.
A ces endroits précis, les plaques de plâtre ne sont pas totalement vissées. Cela permet au plombier de les déposer, tirer ses PER, et revisser les plaques avec les réservations pour les mitigeurs (platines).
A ce stade, il raccorde également les eaux usées dans les WC, la cuisine et la salle de bain. Il pose le chauffe eau, raccorde les différents éléments en attente et pose le robinet de puisage extérieur s’il est sur le plan.
- Elément qui permet de raccourcir la durée de construction : Le passage d’un plancher chauffant dans la table de compression (nécessite un vide sanitaire).
- Elément qui rallonge la durée de construction : Présence d’une douche italienne, nécessitant un ouvrage plus soigné et la réalisation d’un SPEC d’étanchéité. Cela rallonge également le travail du carreleur d’une à deux journée.
Ravoirage et carrelage : 3 jours à 4 jours.
J’ai longuement évoqué le sujet du ravoirage et des chapes de ravoirages dans plusieurs de mes articles. C’est un procédé très courant, très fiable et qui, contrairement aux idées reçues, est toujours d’actualité.
Le ravoirage (ou chape de ravoirage) permet un gain de temps sans aucune mesure en ce qui concerne la durée de construction d’une maison individuelle.
Sans ravoirage, les problèmes techniques de passage des flux « électricité et plomberie » va engendrer un allongement considérable du délai de construction. Ce sera même littéralement un enfer à gérer.
La pose de carrelage scellé, directement sur la chape de ravoirage, est elle aussi parfaitement règlementaire. Encore une fois, au risque de me répéter, le carrelage scellé n’est pas interdit : C’est une idée fausse.
La pose du carrelage se fait en même temps que la chape. Les carreleurs disposent de pompes spéciales, ce qui permet d’envoyer le mélange « maigre » de la chape, de l’égaliser, et enfin de sceller les carreaux.
Un bon carreleur expérimenté mettra 2 jours pour une maison individuelle de plain pied. Il faudra une journée supplémentaire pour réaliser les joints, poser les plinthes et nettoyer le chantier.
Si la maison dispose d’une douche à l’italienne : Comme pour le lot plomberie, la mise en œuvre d’une douche italienne peut rallonger la durée d’une grosse journée. Je vous renvoie au sujet du SPEC en lien plus haut.
J’évoque ici une maison « standard », sans pose de carrelage extérieur.
- Lire mon article sur la chape de ravoirage : Pose, épaisseur et prix.
- Lire mon dossier le ravoirage : Questions sur la technique et les procédés.
Joints placo : 2 à 3 jours
Le jointeur est enfin prêt pour son intervention. A ce stade, tous les flux électricité et plomberie sont tirés en attente, le placo est posé, l’isolation est faite (hors combles) et le carrelage est posé.
Il existe deux catégories de jointeurs :
- Ceux qui jointent manuellement au couteau : 3 jours de travail.
- Ceux qui jointent au « bazooka », la machine à jointer : 1.5 à 2 jours de travail.
Les seconds vont évidemment plus vite en terme de durée de réalisation que les premiers qui jointent au couteau. Il n’y a pas de « mieux » ou « moins » bien entre les deux méthodes, chacun son style ! Les enduits à joints permettent aujourd’hui d’obtenir un séchage rapide (exemple pour le PR4 qui signifie Prise Rapide 4 heures).
Cela permet de réaliser une à deux passe par jour pour les équipes bien entrainées.
Le jointeur est également garant de l’étanchéité à l’air, tout comme le plaquiste. Il ne s’agit donc pas de s’empresser mais de réaliser un travail de qualité.
La durée de réalisation peut également varier selon le nombre de cloisons, et la complexité de l’agencement intérieur. Les « angles » étant plus longs à traiter que les aplats.
Il ne faut pas négliger cette phase, jointeur est un vrai métier, rigoureux et exigeant.
2eme inter électricité : 1 jour
La seconde intervention en électricité est relativement simple : Elle concerne la pose des appareillages et les différents réglages. Les boites d’encastrement sont évidemment déjà posées lors de la première intervention.
- Pose des appareillages : Prises de courants, interrupteurs, etc.
- Pose des radiateurs électriques (si ce ne sont pas des radiateurs à eau ou plancher chauffant).
- Raccordement de la VMC aux tuiles à douilles.
- Pose des différents enjoliveurs.
- Pose des spots.
- Petites finitions et fermeture du tableau principal et de la goulotte GTL.
- Réglage des volets roulants avec une prise volante (sur coffret de chantier provisoire).
- Vérifications d’usage et préparation à la présentation « consuel ».
2eme inter plomberie : 1 jour
La seconde intervention en plomberie est très similaire à l’électricien : Cela concerne la pose définitive des appareillages.
- Pose des radiateurs à eau si ces derniers sont au contrat. Rien dans le cas d’un plancher chauffant.
- Pose définitive des mitigeurs (le carrelage est fini).
- Pose définitive des WC, lavabos etc.
- Réglage de la pompe à chaleur le cas échéant.
- Tests et mise en eau (si le raccordement en eau est effectué).
Façades : 2 jours
L’enduisage des façades est aujourd’hui devenu un « jeu d’enfant ». Bon, soyons sérieux, ce n’est pas a proprement parler un jeu d’enfant, mais la réalisation d’un corps d’enduit est devenu un acte anodin.
Une maison de plain pied de 90 mètres carrés comporte en moyenne 150 m2 de façades. Cette opération, qui comporte énormément de temps de préparation, est « ultra » rapide de nos jours : Merci aux pompes !
La durée de réalisation des façades, encore une fois, va dépendre de la « complexité » de la maison. Plus il y a d’angles, plus il y a de « singularités » à traiter.
En revanche, pour une maison de plain pied rectangulaire, ce sont deux jours de travaux nécessaires, guère plus.
Pour info :
- L’enduit de façade est le « vrai » hors d’eau. En effet, contrairement aux idées reçues, le hors d’eau n’est pas la couverture, mais la façade. C’est cette dernière qui marque l’étape « juridique » et technique du hors d’eau.
- Le type de finition peut allonger le temps de réalisation : Taloché, écrasé, gratté etc.
Isolation des combles :
Nous sommes proches de la réception, vous allez bientôt pouvoir emménager. L’isolation des maisons individuelles de constructeurs sont dorénavant bien souvent isolées avec de l’insufflation. Cette étape est certainement la plus rapide de toutes.
Pour isoler une maison de 90 m2, par le procédé de l’insufflation, il faut une demi journée à peine.
Je ne vais pas développer ici la méthode, cela n’a aucun intérêt dans ce dossier. En revanche, je réitère les points singulier d’une isolation par insufflation en terme de risque : L’écart au feu !
L’isolateur devra se concerter avec l’électricien et le fumistier pour valider 2 points des plus sensibles :
- La présence des « cloches » au dessus des spots encastrés.
- La présence d’un écart au feu « physique » au droit des conduits de cheminées ou de poêles à bois.
Lire mon article sur l’écart au feu.
Enfin, et pour résumer, l’insufflation se fait généralement par la trappe de visite posée par le plaquiste. Evitez le passage par la tuile car cela nécessite de découper le pare pluie, ce qui n’est jamais une bonne idée.
VRD : Pas de délais
Les raccordements aux réseaux (VRD) sont un étape définitive de la construction. C’est généralement en fin de chantier qu’on réalise les VRD. Cela signifie simplement :
- Raccorder la maison à la logette EDF.
- Finir les raccordement des eaux usées (épandage ou tout à l’égout).
- Evacuer les eaux de pluies en puits perdus ou sur le réseau public.
- Acheminer l’eau courante.
NOTA : Certains constructeurs réalisent les VRD avant la façade, ce qui est tout aussi logique car cela évite de « taper » sur un enduit frais.
Je ne peux donner aucune durée ou délai car la réalisation des VRD dépend de nombreux facteurs différents.
Les délais pour les fournitures
La durée de construction d’une maison, de plain pied ou avec étages, peut se voir augmentée par la pénurie de certaines fournitures, ou la carence en stock des négoces.
La charpente :
Une charpente de type « fermette » nécessite 3 à 4 semaines de délai après la commande. Ce délai est variable mais attention à certaines périodes.
La plupart des constructeurs souhaitent « couvrir » les maisons avant les vacances, il faut donc anticiper car pendant ces veilles de vacances le délai peut doubler. Méfiance donc !
Pour les charpentes traditionnelles il n’y a aucun délai. Les pannes sont généralement disponibles en négoce, avec des longueurs « types » de 13 mètres, soit suffisantes pour 95% des besoins. Toutes les sections sont généralement en stock.
Le carrelage ou la faïence :
Le choix du carrelage peut allonger les délais. Certains carrelages peuvent nécessiter jusqu’à 8 semaines pour être disponibles en quantité (le bain doit être identique). Dans le cas contraire, il est possible de panacher son choix et de varier les styles.
Certains parquets massifs :
Si vous avez opté pour du parquet massif, cas relativement rare dans la construction de pavillons standard, ce dernier peut également engendrer du retard car pour le reste des fournitures, il peut nécessiter du délai d’approvisionnement.
Ce n’est évidemment pas le cas pour les parquets stratifiés qui sont plus courants et plus répandus.
Les menuiseries extérieures :
Selon le type de menuiseries, le délai peut aller de 3 semaines (pour du PVC blanc standard) à 12 semaines ! En effet, si votre choix se porte sur des menuiseries bois ou des châssis en cintre, le délai peut drastiquement s’allonger.
Pour des ouvertures standards, sans cintre, comptez 3 semaines pour du PVC blanc, et 4 semaines pour des menuiseries en aluminium.
La teinte des menuiseries extérieures peut être un critère pénalisant en terme de délai, si vous optez pour des teintes atypiques ou de la « bicoloration ».
Attention, comptez allègrement 8 à 10 semaines pour des menuiseries équipées en triple vitrage, peu courantes en France.
Lire mon article sur le triple vitrage.
Les équipements sanitaires :
Aujourd’hui fort heureusement le cas est devenu anecdotique mais rappelez vous, il y a peu de temps de cela, il était littéralement impossible de se faire livrer une pompe à chaleur !
Certains événements extérieurs (crise sanitaire, conflits, etc.) peuvent engendrer des pénuries sur les équipements sanitaires, notamment ceux qui nécessitent des platines électroniques évoluées.
Les éléments qui allongent la durée de construction d’une maison de plain pied
- Une déconvenue lors de l’ouverture des fouilles.
- La chape liquide : 1 mois supplémentaire !
- Les menuiseries extérieures atypiques.
- Les intempéries, évidemment !
Les éléments qui raccourcissent la durée de construction d’une maison
- Plancher chauffant dans la table de compression.
- Doublages avant l’électricité et la plomberie.
- Ravoirage sec pour scellement du carrelage.
- Pose d’un gainable au lieu d’une PAC air/eau.
Conclusion
La durée de construction d’une maison de plain pied est donc relativement précise et constante, rarement supérieure à une année. En réalité, il serait plus juste de parler de délai de construction, car la durée, nous venons de le voir, est plus proche de 3 à 4 mois.
Merci pour vos lectures et bon chantier.
Serge USTUN