Le choix d’un revêtement ou d’un parement mural extérieur n’est plus limité à de l’enduit ou à du bois. Il existe de nombreux différents types de bardages et je me propose de vous les énumérer. Quels sont leurs avantages et inconvénients respectifs ? Quelles sont les singularités de pose ? Et quels sont prix moyens constatés ?
- Bois, composites et assimilés.
- Acier, zinc, aluminium.
- Tuiles, terre cuite.
- Fibrociment et parement dérivés.
On entre dans le cœur du sujet, c’est mon dossier du jour.
Avant propos
Si vous reparle à nouveau des différents types de bardages extérieurs ce n’est pas anodin. L’ITE (Isolation Thermique Extérieure) est en train de propulser le segment à des niveaux jamais atteints auparavant. En marge, mais tout aussi prégnant, ce sont les nouveaux systèmes constructifs qui paradoxalement, viennent donner un petit coup de boost à ce type de revêtements dont l’unique concurrent demeure : L’enduit de façade !
Nous sommes tous concernés, que nous soyons professionnels, prescripteurs, architectes ou particuliers. Les autoconstructeurs seront également concernés par ce dossier car il répond à une problématique de choix qui vise particulièrement les projets en autoconstruction.
Impossible de ne pas vous proposer ce petit « topo » sur un secteur en plein développement, dont vous pourrez à loisir déterminer s’il peut répondre à vos besoins en tant que particulier, ou bien vous donner des idées de développement si vous êtes un professionnel du bâtiment.
Synthèse des différents types de bardages extérieurs
L’enduit n’est plus l’unique choix en matière de revêtement mural extérieur. Les bardages sont dorénavant de sérieux concurrents aux usages historiques que sont les enduits minéraux. Toutes les variantes sont présentes, et les matériaux sont multiples :
- Bardage en bois.
- Bardage en acier, zinc, aluminium.
- Bardage en produits composites.
- Le fibrociment.
- La tuile en bardage.
Chaque solution offre évidemment un certain nombre d’avantages, mais aussi d’inconvénients. Passons les en revue.
Le bardage bois : Incontournable et historique
Le bardage bois extérieur n’est plus à nommer. Il est historique, maîtrisé et décliné en une foultitude de variantes et de styles : C’est la base incontournable de tout bardage. Si je précise explicitement « extérieur » ce n’est pas anodin. En effet, son homologue côté intérieur existe également depuis toujours, lambris ou lames épaisses, et ce dernier en revanche se perd peu à peu.
Ci-dessus : Magnifique réalisation en bardage bois de style « fumé » ou « brulé ». Crédit photo : S.USTUN / Google Pixel 9 PRO.
Ces dernières années nous assistons à une « explosion » des ventes de fournitures et de prestations de pose en bardage bois. Force est de constater que cela ne va pas s’arrêter. Extensions de maison, maisons ossatures bois, Tiny Houses, maisons containers et même : les maisons de maçon. Tout y passe.
Le bardage bois est donc, sans aucun doute, le type de parement extérieur qui a aujourd’hui le vente en poupe.
Il ne se cantonne pas uniquement au résidentiel, il enveloppe également les bâtiments industriels, les collectifs, les bâtiments publics : C’est la polyvalence parfaite.
Son côté naturel et bio-sourcé renforce encore plus ce succès et j’invite clairement mes lecteurs professionnels à envisager de se former sur ce sujet. J’écris régulièrement sur le bardage en bois, je vous invite donc à me relire :
Consulter mon dossier sur les bardages bois extérieurs.
Avantages :
- Réellement naturel.
- Permet de déphaser très légèrement.
- Solide aux chocs et assez performant sur le sujet de l’acoustique.
- Aspect intemporel et indémodable.
Inconvénients :
- Nécessite un bois de qualité, adapté aux différentes régions.
- Nécessite un traitement (fongique, xylophage, et protection aux UV).
- Demande un poseur qualifié et des coupes de qualité.
- Peux fluer dans le temps si la pose est inadaptée.
Coût : De 30 à 35 euros jusqu’à plus de 185 euros TTC le m² selon les essences. Le bardage Red Cedar, par exemple, demeure relativement cher au m² même si ce prix est très largement justifié par la noblesse du matériau. A cela, il faut ajouter le coût du traitement.
Le bardage acier
Plus difficile à « caser » dans le résidentiel, le bardage acier demeure lui aussi incontournable, mais sur le tertiaire cette fois. Inutile de le préciser, tournez simplement la tête et vous le verrez sur toutes les grandes surfaces commerciales, les ateliers, les bâtiments industriels, etc. Les profilés ont peu évolué (surtout les ondes) mais les teintes sont dorénavant nombreuses et plus particulièrement les « simili » bois qui donne au bardage acier un aspect moins sévère.
Le plus répandu actuellement (plus fortes ventes) est le Façadeo (et ses variantes) de la marque Bacacier. Nous le connaissons bien, inutile de le présenter à nouveau. Voir la fiche produit sur le site du fabricant.
Avantages :
- Rapidité de pose sans équivalent.
- Grandes longueurs dans coupe intermédiaire.
- Statique, ne bouge pas dans le temps.
- Coût au m² le plus intéressant du marché.
Inconvénients :
- Zéro inertie, très conductile.
- Peut se décolorer et souffre de bullage parfois (notamment les teintes sombres).
- Peu voir pas du tout adapté au résidentiel, trop « sévère » d’aspect.
- Pas écologique.
- Nécessite des moyens de levage.
Coût :
Très facilement accessible (pour les grandes surfaces et lorsque vous êtes un professionnel en compte) aux alentours de 30 à 35 euros TTC le m².
Le bardage zinc
Noble et très prisé dans l’ancien comme dans le neuf, le zinc demeure un vrai choix en ce qui concerne les bardages extérieurs. Et je songe évidemment à la « Rolls » que constitue le « joint debout ». Les Parisiens connaissent bien ce produit, il est littéralement omniprésent sur les toitures mais tout autant sur les bardages muraux.
Ce dernier va se développer avec la multiplication des maisons atypiques et Tiny houses car il s’adapte parfaitement à ces architectures. Attention, le joint debout ne dois pas être confondu avec le traditionnel bac acier, ce sont véritablement deux mondes différents !
Avantages :
- Style indémodable, noble, épuré.
- Très grande résistance aux intempéries.
- Très attractif pour les maisons atypiques et les style « de caractère ».
Inconvénients :
- Très coûteux.
- Peu de poseurs réellement qualifiés.
- Peu écologique.
Coût :
Il ne m’est pas possible de projeter un prix au m² car pour ce type de bardage, ce sont généralement des zingueurs équipés de plieuses qui réalisent les profils. Autrement dit, la feuille de zinc en elle-même n’est pas pertinente (au regard du prix), car c’est la découpe est le pliage qui fondent le prix final au m². Compter 120 à 180 euros TTC le m² selon mes sources.
L’aluminium pour barder
Oui, l’aluminium n’est pas exclu du champ d’application des bardages extérieurs, même s’il est vrai que les exemples demeurent peu nombreux. Ces deux principaux concurrents, l’acier et le zinc, laisse quelques peu l’aluminium en retrait.
Le coût au M2 est sans doute en cause.
Avantages :
- Légèreté, facilité de mise en œuvre.
- Grandes longueurs évitant les raccords.
- Grande modularité !
Inconvénients :
- Coût disproportionné.
- Peu noble.
- Sensation de « préfabriqué » importante.
Coût :
L’aluminium demeure cher, que ce soit en menuiseries, en gouttières ou encore en terme de bardage. Nous pouvons poser la barre aux alentours de 115 à 180 euros le m² TTC. On citera la marque DAL’ALU qui lead le marché actuellement en France. Je vous laisse découvrir leur sites web. A noter qu’ils proposent également du bardage en joint debout.
Les bardages PVC & composites
- PVC
- Werzalit (ou autres)
Ci-dessus : Exemple de bardage composite d’aspect bois blanc cérusé. Crédit photo : S.USTUN / Google Pixel 9 PRO.
J’ai posé un nombre incalculable de m2 de bardages composites. C’était une époque faste, qui voulait tous les avantages du bois sans les inconvénients. Nous appelions ce type de matériau le bardage du « fainéant ». En effet, pendant des décennies il régnait une forme de « suspicion » autour du bardage bois qui permettait aux matériaux composites de mettre en avant la durabilité et la tenue de la teinte. Autrement dit, pas de traitement régulier ni mise en lasure. J’en ai notamment beaucoup utilisé en sous passe de toit, car je valide clairement le principe (pour des raisons d’accessibilité).
Or nous le savons aujourd’hui, les saturateurs et les lasures bois sont tellement efficaces que ce motif n’est selon moi plus valable.
J’ai rédigé deux articles sur ce sujet et je vous invite à les lire :
- Le bardage bois saturé.
- Les couleurs sur lasures bois. (Voir également mes dernières photos dans les paragraphes précédents).
Pour le composite je cite Werzalit mais il n’est pas le seul industriel en lice, vous pouvez faire une recherche sur internet et vous renseigner sur les industriels qui proposent ces produits. Pour le PVC, l’entreprise Deceuninck est connue de tous les menuisiers et pour cause, c’est un gammiste. Dès lors il paraît naturel que l’industriel propose également son PVC en bardage. Encore une fois, ce n’est pas le seul présent sur le segment alors renseignez vous, auprès des négoces notamment.
- PVC : Consulter le site du fabricant.
- Composite : Consulter le site du fabricant.
Avantages :
- Pérennité sans égal (dans le temps).
- Facile à poser, léger.
- Coupes réalisables avec des outils communs.
- Beaucoup d’accessoires adaptés prévus pour la pose.
- Coût maîtrisé (c’est relatif…).
Inconvénients :
- Peu écologique.
- Aspect « préfabriqué » important, ressenti peu noble.
- Manque de finesse architecturale.
Le bardage en tuiles
J’ai déjà rédigé un article sur ce sujet car je trouve le procédé audacieux et réellement pertinent. Au point que je souhaite prochainement tester « in situ » la réalisation d’un bardage en tuiles sur un de mes chantiers école. Je trouve personnellement que cette méthode de bardage est sous cotée, et que nous devrions nous emparer du sujet en tant que professionnels que nous sommes. Nous avons là une solution réellement tangible et je déplore qu’elle reste encore « à la marge ».
Lire mon article sur le bardage en tuiles.
Avantages :
- Plus écologique que les bardages acier, zinc, ou composites.
- Faible coût !!!
- Facilité de pose (hors manutention).
- Ressenti naturel, lignes rustiques mais pures.
- Pérennité dans le temps.
- Possibilité de remplacer « une » tuile, modularité, teintes.
Inconvénients :
- Peu pratique à poser (pour un néophyte).
- Forte manutention.
- Découpes et raccords exigeants.
Coût :
Comme pour une simple couverture (si on exclue les travaux de pliage en zinguerie, tableaux, larmiers, etc.) : de 30à 60 euros TTC le m².
Le fibrociment comme bardage ?
Le fibrociment fait son grand retour et plus particulièrement sur les bardages et produits de parements en façades. J’ai rédigé un article sur le sujet récemment, et je pense très sincèrement que le segment va lui aussi se développer. Plus atypique, plus difficile à « caser », on reste tout de même à la marge mais c’est une intuition, le modèle va se pérenniser. Les grands collectifs en sont déjà friands, et les exemples sont nombreux notamment sur les urbanisations modernes.
Je ne prendrai ici en exemple qu’un cas parmi d’autres (lors de ma visite des nouveaux locaux d’ETIK à Dardilly) sur un bâtiment proche de leurs bureaux. Or des bâtiments comme celui-ci se développent un peu partout en France et le fibrociment offre des atouts que tous les autres types de bardages ne permettent pas. Je reviendrai également sur ce cas particulier qui présente de nombreux défauts de mise en œuvre. Crédit photo : S.USTUN / Google PIXEL 9 PRO (grossissement maximum car le bâtiment était à 500 mètres).
NOTA : Le fibrociment offre également des bardage de type « clin », avec des profilés proches de ce que nous avons vu plus haut dans la section « composite ». Autrement dit, un réel aspect bois.
Lire mon article sur le fibrociment en bardage.
Avantages :
- Grand choix de styles, de structures, de formats.
- Interchangeables (comme pour la tuile).
- Grande pérennité dans le temps.
- Peux répondre à une problématique « incendie » et « acoustique ».
Inconvénients :
- Peu adapté pour le résidentiel individuel (pour le moment).
- Coût important.
- Difficulté de pose pour les néophytes.
- Peu écologique.
L’assouplissement des PLU(s)
Le PLU (Plan Local d’Urbanisme) était un frein à l’utilisation des bardages de tous types pendant de nombreuses années (décennies). Aujourd’hui ce n’est plus le cas, fort heureusement. La plupart des différents types de bardages sont dorénavant acceptés dès lors qu’il ne sont pas totalement délirants. La notion d’insertion dans le volet paysager demeure prégnante, et c’est légitime. Une cohérence globale, une harmonie de styles et de matériaux n’est en rien une lubie de quelques urbanistes, mais un véritable enjeu. Cependant, beaucoup de ces examinateurs autorisent aujourd’hui des petites excentricités et cela profite aux différentes types de bardages. Tant mieux !
La mixité de matériaux en terme de façade est, selon moi, une vraie vertu. Cela donne de l’épaisseur et du relief à nos architectures et cela permet de casser des ambiances parfois (souvent) monotones où toutes les façades sont identiques, sans âme, et sans chaleur.
Sur ce point, il est bon de féliciter l’évolution dans les paradigmes historiques des urbanistes. C’est un grand « bravo ».
Conclusion
Le bois n’est plus le seul matériau présent sur le marché du bardage et les variantes sont aujourd’hui nombreuses. Les styles évoluent, les goûts changent, et le développement durable s’en mêle ! A vous de choisir selon votre projet. Le choix est vaste et il parait évident que le rapport coût / facilité de mise en œuvre sera un élément déterminent.
Merci pour vos lectures et bon chantier.
Serge USTUN.