Vous avez le projet de construire une maison container et vous souhaitez connaitre tous les tenants et aboutissants ? Vous êtes au bon endroit, car nous allons développer le sujet sans filtres et sans aprioris.
Dans la continuité de mes précédents articles qui traitent du sujet des maisons containers, je vous propose aujourd’hui une analyse structurelle avec un cas concret et mes avis techniques à chaque étape.
Cet article est donc un guide technique pour tout projet de construction d’une maison container. Il permettra de prendre conscience des singularités du système constructif.
Avant propos & articles en lien du dossier
Ci-dessus : Visite technique sur un chantier de construction d’une maison container. Crédit photo : S.USTUN / Pixel 9 PRO.
Les maisons containers sont dans l’air du temps.
Apprécier le système constructif ou non n’est pas la question. Il s’agit de mettre de côté l’affect, les préjugés, et d’apprécier le procédé avec la même rigueur intellectuelle que pour tout autre type de construction.
Cependant, je noterai que les maisons containers ne s’adressent aujourd’hui qu’à l’autoconstruction, car il n’y a pas de Constructeur de Maison Individuelle sur ce segment en France (à ma connaissance).
Par conséquent, vous sortirez du champ de la règlementation sur les constructions, et de fait, de toute garantie possible.
Ce dossier se veut complet et utile pour toutes celles et ceux qui ont le projet de construire une maison container. Vous pouvez compléter vos connaissances en lisant mes différents articles qui évoquent le sujet des maisons containers.
Je souhaite vous offrir un contenu riche et détaillé, et un corpus impartial et précis sur le sujet.
- Maison container prix clé en main.
- Prix en autoconstruction d’une maison container.
- Maison container : Les principaux défauts.
- L’isolation d’une maison container.
- 2 livres à lire sur les maisons containers.
- Maison container : Détails, conceptions et prix.
Les avantages d’une maison container
Le système constructif me plaît. Ce ne serait pas honnête que de prétendre le contraire. Même si je suis toujours très critique sur le sujet dans mes différents articles et avis, nous devons sérieusement commencer à aborder le sujet sous un angle technique.
Je demeure assez peu favorable au procédé dans l’état actuel des choses, qualifiant ce système constructif non conventionnel inadapté à un usage d’habitation pérenne.
En revanche, si les industriels s’adaptent et que les autoconstructeurs cherchent les bonnes informations, le procédé devient alors pertinent.
Cependant, le procédé me plaît sur un plan intellectuel.
Construire une maison container c’est avant tout du pragmatisme poussé à l’extrême : Un rectangle, tout prêt.
Je modère mes propos, car « tout prêt » est un bien grand mot. Disons simplement que la structure se suffit à elle même comme base constructive, et que le travail peut alors commencer en terme d’aménagement.
C’est donc le premier et principal atout des containers : 2 ou 3 dimensions standards, uniquement des rectangles, pas de perte de temps en réflexion architecturale. En effet, les conteneurs maritimes les plus courants sont disponibles en 20 et 40 pieds de longueur (soit 6 et 12 mètres), et dans deux variantes de hauteur :
- Les conteneurs standards : 2.69 m hors tout.
- Les conteneurs HIGH CUBE : Plus de hauteur sous plafond (2.89 m hors tout).
Vous l’aurez compris, ce sont les HIGH CUBE qui nous intéressent plus particulièrement, du fait qu’on garde une latitude en terme de hauteur.
Pour qui souhaite être pragmatique, c’est effectivement la meilleure base. En outre, d’autres avantages peuvent être mis en avant sur le procédé :
- Pragmatique : Ce sont des rectangles, on ne se pose pas de question.
- Rationnel : Tous les conteneurs sont « ISO » autrement dit, ils sont tous identiques.
- Rapide à mettre en œuvre : C’est un fait, et c’est un sérieux avantage en construction.
- Adaptable sur tout type de terrain : A condition de disposer d’un accès carrossable.
- Plancher porteur extrêmement solide : Vous le verrez plus bas dans cet article.
- Chantier « sec » : Réel avantage des constructions modulaires, pas ou peu de mortier et de béton.
- Lecture architecturale moderne : Les conteneurs « plaisent » pour leur aspect atypique.
Rappel sur les containers : Dimensions, hauteurs et surfaces
Il est important de faire un simple rappel sur les containers eux-mêmes. Ces derniers existent en plusieurs volumes, longueurs et hauteurs. La largeur est toujours identique.
Ci-dessus : Eléments de « Tare » inscrits sur tous les types de containers maritimes. Crédit photo : S.USTUN / Pixel 9 PRO.
Les différents modèles de containers : (Uniquement les modèles HIGH CUBE pour des raisons de hauteur).
Type de container (dim extérieures) | Largeur | Longueur | Hauteur |
---|---|---|---|
10 pieds HIGH CUBE | 2.44 m | 2.99 m | 2.89 m |
20 pieds HIGH CUBE | 2.44 m | 6.06 m | 2.89 m |
40 pieds HIGH CUBE | 2.44 m | 12.19 m | 2.89 m |
Equivalent en dimensions intérieures | 2.35 m | 2.8 / 5.9 / 12 | 2.69 m |
HIGH CUBE uniquement / Les DRY sont exclus |
En terme de surfaces :
- 10 pieds : 6,65 m²
- 20 pieds : 13,86 m²
- 40 pieds : 28,27 m²
Ces différents modules vous permettrons d’adapter au mieux l’ensemble de la construction, en optant pour plusieurs grands volumes (les 40 pieds) et potentiellement 1 ou 2 modules plus petits (10 ou 20 pieds). Sur ma visite chantier, dont je vous livre ici les photos, l’autoconstructeur a opté pour 3 containers HIGH CUBE de 40 pieds et 1 container de 20 pieds.
La hauteur intérieure d’un DRY CUBE ne permet de pas réaliser une habitation (2.39m).
En ce qui concerne les prix, je vous renvoie à mes différents articles dédiés qui traitent de ce sujet (voir sommaire en haut de l’article).
Cependant, il est possible de résumer grossièrement avec une moyenne généralement constatée : 1 container HIGH CUBE de 40 pieds = 5 000 euros TTC (pour un modèle en bon état).
Le coût de la livraison et de l’implantation sont trop difficiles à évaluer car chaque cas est différent, en terme d’accès et de levage.
Les défauts d’une maison container
Le but n’est pas de vous faire dévier de votre projet de construire une maison container, mais au contraire, de vous aider à le faire mûrir au mieux.
Mon rôle n’est pas de vous dégoûter mais de vous alerter et par conséquent de mieux appréhender les problèmes techniques pour leur trouver la meilleure solution.
Par conséquent, il est nécessaire que vous connaissiez les lacunes que j’ai constaté sur une maison container type, lors de mes visites de chantier.
J’ai déjà écrit un article complet sur ce sujet et je ne souhaite pas faire de doublon. Je vous donne un simple résumé des principaux défauts, mais vous pouvez également vous reporter vers mon article en lien ci-dessous.
- Stabilité structurelle non vérifiée pour les containers accolés ou juxtaposés.
- Gros défauts phoniques et acoustiques.
- Structure non étudiée pour les séismes.
- Manque de modularité dans le style architectural (ce qui peut être aussi un avantage).
- Hauteur sous plafond limitée.
- Pas de fonds de clouages.
- Nécessite beaucoup trop d’adaptations diverses pour le thermique, le phonique, les menuiseries et les aménagements.
- La maison sera t’elle revendable ?
- Pas de garantie décennale, ni de dommage ouvrage.
Je vous renvoie à mon article dédié :
Maison container : Les principaux défauts.
Dans l’article en lien, je rentre dans le détail d’un certain nombre de défauts liés à ce système constructif. Vous devez vous en saisir et anticiper vos actions en gardant ces contraintes à l’esprit. Construire une maison container n’est pas à proprement parler une sinécure.
Les fondations pour construire une maison container
Le type de fondation le plus courant pour une maison container demeure le pilotis béton. Du moins, c’est ce que j’ai pu constater lors de mes audits mais également lors de mes lectures sur le sujet.
Les pilotis sont utilisés 9 fois sur les 15 projets et audits que j’ai réalisé.
En seconde place, ce sont les technopieux qui sont très prisés et enfin, les fondations traditionnelles avec plots bétons de calage ou dalle sur radier.
Il y a donc une constante qui se dégage en faveur des pilotis et des technopieux.
En soi, cela n’a rien d’étrange et au risque de me répéter, je valide ce procédé sans aucune réserve.
C’est un énorme atout pour les containers, car la descente de charge de ces derniers est reprise sur les piliers d’angles : Principe idéal pour des pilotis, les technopieux ou les plots.
- Lire mon article sur les pilotis béton.
- Consulter mon dossier sur les les technopieux.
- Découvrir mon dossier sur les différents types de fondations.
Notions fondamentales de structure
Une maison doit répondre à des règles simples, valables pour absolument tous les systèmes constructifs. Construire une maison container doit donc répondre aux mêmes considérations que tout autre type de maison :
Solidité (pérennité), sécurité (structurelle), et confort (isolation thermique et phonique).
Quelle que soit la maison, quel que soit le procédé de construction, ces trois éléments sont des fondamentaux. Si l’un de ces trois critères n’est pas respecté, alors il n’est pas question de maison, mais d’atelier ou de cabanon.
- Aucun mur porteur : Les parois (ou murs) d’une maison container ne sont pas porteuses : Il faut par conséquent les consolider.
- Aucune ceinture : Un conteneur seul est ceinturé, mais l’adossement de plusieurs containers ne l’est pas.
- Aucune charpente : Il faudra réaliser une charpente quoi qu’il arrive, et quel que soit le lieu où seront posés les containers.
Au vu de ces éléments, le système constructif me pose un sérieux dilemme. Les containers ne disposent d’aucune ceinture à proprement parler, et n’ont aucun couronnement. En outre, les parois (assimilées aux murs) ne sont pas porteuses.
Gardez à l’esprit que la seule chose qui vous sépare de l’extérieur est une tôle de 2.5 millimètres.
De plus, une fois les parois découpées, les containers n’ont plus aucun voile de contreventement, ce qui pour l’expert que je suis pose un véritable problème structurel.
Rassurez vous, les solutions existent et je vous les ferait découvrir prochainement.
Enfin, et je reviendrai sur ces différents points ultérieurement, un container ne peut recevoir de charpente QUE et UNIQUEMENT si cette dernière prend appui sur les angles. En d’autres termes, une maison container ne dispose ni de pignons, ni des sablières.
Les précadres de menuiseries
La pose des menuiseries n’est pas facilitée par la structure d’un container.
Il n’y a pas de tableau comme en maçonnerie et aucun fond de clouage comme en ossature bois. Autrement dit, un container n’est clairement pas fait pour recevoir des menuiseries.
Si vous décidez de construire une maison container, ce point doit être très sérieusement abordé. Les solutions qui sont proposées par ailleurs, dans les livres ou les vidéos, ne sont pas admissibles pour un expert.
Ci-dessus : Exemple de précadre pour la pose des menuiseries. Cela nécessite un renfort pour permettre une parfaite stabilité à terme. Crédit photo : S.USTUN / Pixel 9 PRO.
Un seul reflexe : S’adapter !
Bref, c’est un casse tête même pour les plus aguerris. Les solutions proposées dans les livres que j’ai lu, et lors de ma visite technique in situ ne sont pas pertinentes. Il faut améliorer les solutions d’adaptations des menuiseries sur les parois du conteneur.
Précadres :
Comme son nom l’indique, un précadre est un élément de structure dont le rôle sera de créer ou d’habiller un tableau de menuiserie. Les constructeurs de maisons en ossature bois maîtrisent parfaitement le procédé, mais ce ne sont pas les seuls exemples.
Certaines maisons de maçons ont longtemps utilisé des précadres de menuiseries en acier (années 70 à 90). C’est le cas des maison Phoenix par exemple.
L’absence d’utilisation de larmier sur la plupart des vidéos en ligne, ainsi que sur mes visites techniques démontre d’un réel risque d’infiltration au droit des menuiseries. Il y a là un véritable sujet que nous ne pouvons pas balayer d’un coup de silicone.
- Les matériaux pour réaliser les précadres et les tunnels doivent être adaptés : Si possible hydrofuges et de forte densité.
- Les tunnels doivent être parfaitement solidarisés : Nécessité de créer des jambages solides.
L’assemblage des containers par soudure
L’assemblage des containers par soudure reste un véritable dilemme. C’est un des plus grands défauts des maisons containers.
La seule soudure des containers les uns aux autres n’est pas fiable, il manque un couronnement périphérique, telle une ceinture pour une maison de maçon.
Il est ici question de structure, et de pérennité. En cas de séisme, ou de mouvement de terrain, je doute fort que les soudures résistent à l’écartement des conteneurs.
J’ai très largement étayé ces propos sur la base de la règlementation en terme de structure acier : Le soudage est dorénavant écarté par les bureaux d’études, il n’y a plus de discussion possible sur ce sujet.
Si vous souhaitez construire un maison container à étage, le procédé est encore plus sujet à questionnement. Ce cas précis est très problématique.
Les sols d’un container / Le plancher solivé
Sur certaines vidéos qui circulent sur YouTube, il est question de laisser les sols bruts tels qu’ils sont à la livraison. Ce n’est pas admissible selon moi. Il est ici question de confort de vie et d’esthétisme.
Ci-dessus : Détail en coupe de la structure du plancher bois d’un container. Crédit photo : S.USTUN / Pixel 9 PRO.
Dans le cas d’un container « 1er voyage », autrement dit un container presque neuf, les sols sont effectivement très propres au premier regard.
Cependant, lorsqu’on se penche sur les détails, il s’avère que ces derniers sont parsemés de fonds de clouages (les vis) et les panneaux sont très mal jointés.
En construction individuelle, un client refuserait une finition aussi grossière.
Autrement dit, même si vous n’isolez pas par « dessus », il faudra clairement revêtir les sols. Ces derniers ne peuvent pas être laissés tels quels.
- Poussière : Accumulation de poussière et de saleté dans les joints.
- Ondulations : La présence des ondulation du conteneur augmente le manque d’harmonie visuelle.
- Présence d’un fond en acier : Beaucoup de container ont un fond en acier, qui se marie avec le plancher bois. Autrement dit, les conteneur ne sont pas totalement revêtus d’un plancher bois.
Avantages : Le plancher d’un container est extrêmement solide. Aucun risque de flottement. C’est un excellent point pour le conteneur.
Inconvénients : En cas de nécessité de créer une trémie d’escalier, pour réaliser un étage, il faudra réaliser les découpes et les consolidations nécessaires.
Découpe de la trémie d’escalier
Ci-dessus : Détail des sections d’acier qui constituent le solivage du plancher d’un container. C’est du solide ! Crédit photo : S.USTUN / Pixel 9 PRO.
Si vous décidez de construire une maison container à étage, il vous faudra nécessairement réaliser une trémie pour l’escalier.
Les profilés en acier de 5 mm qui constituent le solivage du sol d’un container ne peuvent être découpés qu’au plasma. Impossible de s’y prendre autrement.
Il est bon de préciser que ce solivage est extrêmement solide, ce qui présente un avantage certain en terme de circulation des occupants à l’étage. Le plancher se suffit à lui même.
La hauteur sous plafond d’un container
La hauteur sous plafond représente également un sujet technique. La notion fondamentale de « plenum » doit être abordée.
Ci-dessus : Mesure de la hauteur disponible sous le plafond du container. Peut-on réaliser un plénum ? Crédit photo : S.USTUN / Pixel 9 PRO.
Si vous souhaitez créer un plénum pour passer les gaines et des fourreaux simples, dans ce cas tout va bien.
En revanche, si vous voulez profiter d’un gainable, vos plafonds vont drastiquement baisser et rendre les volumes particulièrement ramassés. C’est très exactement ce que j’évoque dans ma vidéo d’analyse sur le projet de « Polo », très belle vidéo au demeurant.
En revanche, la solution des plafonds autoportants me semble bonne, je la valide.
Découpe de la tôle en retombée de linteau
La découpe des parois pose un problème de viabilité technique en terme de déstructuration du voile de contreventement.
Ci-dessus : La retombée de linteau en acier sur un container après découpe de la paroi. Le procédé n’est pas viable. Crédit photo : S.USTUN / Pixel 9 PRO.
La découpe des parois posent un problème de contreventement sur les maisons containers. Tant que les panneaux d’acier sont en place, la structure est solide.
Une fois découpée, la structure n’est plus structurellement stable.
La majorité des autoconstructeurs qui ont construit sur ce système affirment tous la même chose : Il faut laisser une partie des panneaux en retombée.
Cette affirmation n’est pas convenable. Après ma visite technique, je suis en mesure d’affirmer que cette simple « lame » d’acier sous la structure ne suffit pas à rigidifier le cadre du conteneur.
Les parois ondulées
Les parois ondulées sont des plaques en acier de 2.5 mm d’épaisseur qui habillent les containers et créent le voile de contreventement.
Ces dernières sont très solides lorsqu’elles sont intègres, mais deviennent rapidement inutiles dès lors qu’elles sont débitées. Certes, la sensation première respire la solidité.
En revanche, lorsque je simule un moment de force (en appuyant fortement de la main) sur une paroi au droit d’une menuiserie, je constate immédiatement le flambement.
Cette réaction doit faire l’objet d’un soin particulier en consolidation pour la pose des menuiseries et plus généralement, pour maintenir un voile de contreventement efficace. Le risque étant lié essentiellement à la solidité de l’ouvrage et aux forces qui s’exercent sur les murs (vents violents, tempêtes).
Enfin, et c’est une question à la fois d’ordre esthétique et thermique, le creux des ondulations doit être également traité par tout moyen possible afin d’éviter les ponts thermiques et l’accumulation de poussière. En terme de finition intérieure, ce n’est pas le meilleur des modèles.
Les charpentes adaptées aux maisons containers
La question de la charpente doit être soulevée et parfaitement réfléchie lorsqu’il s’agit de construire une maison container. Je l’ai dis plus haut, un container n’a ni couronnement, ni sablière.
En d’autre termes, il est parfaitement inadapté à recevoir une charge uniformément répartie sur tout sa structure. Il n’est d’autre choix que de réaliser une solide ossature intermédiaire, ou bien de positionner des pannes dont le franchissement assure les 12 mètres sans appui intermédiaire.
Si ce n’est pas envisageable (pour des raisons de sections de pannes), alors il convient de créer des raidisseurs sur la structure du container, tels des piliers en maçonnerie. L’idée étant de répartir les charges sur deux, voir trois points d’appuis intermédiaires.
Là encore, beaucoup de « non dits » dans les différents livres que j’ai pu lire, et de nombreuses erreurs d’appréciation sur les vidéos YouTube que j’ai visionné. Les calcules de structures sont les seuls éléments qui nous protègent d’une malfaçon, d’un désordre, ou dans le pire des cas, d’un accident.
En bref, un container n’est pas adapté pour recevoir une charge uniformément répartie, et c’est encore une fois un vrai sujet.
=> Les maisons containers sont inadaptées aux régions à fort enneigement.
Même le Corten rouille !
Autre idée reçue, et non des moindres, le Corten n’est pas insensible à la rouille. Je ne reviendrai pas sur ce sujet ici, je vous invite simplement à bien mesurer cet aspect peu engageant d’une maison container, surtout lorsqu’elle sera totalement revêtue donc, non respirante.
Les nombreux points de soudure nécessaires à la fois pour solidariser les containers (ce que j’invalide encore une fois) mais également pour fixer les appuis intermédiaires des bardages sont autant de points de rouille potentiels.
Rappelez vous que l’acier est fortement soumis au point de rosée, donc à l’eau.
L’étanchéité des conteneurs
Les containers ne sont pas nécessairement étanches contrairement aux larges idées reçues. Ils le sont peut être en sortie d’usine, à l’état neuf, mais c’est rarement le cas après quelques voyages et l’usure naturelle des box.
Ci-dessus : Problématique des raccords d’étanchéité entre deux modules containers. Crédit photo : S.USTUN / Pixel 9 PRO.
En outre, même si un container était réellement étanche, cela ne dispenserait pas de réaliser une étanchéité entre chaque module.
Autrement dit, si vous disposez de 4 containers adossés pour construire une maison de 100 m², il vous faudra 3 mesures d’étanchéités spécifiques à minima au droit des raccords.
Comme le montre ma photo ci-dessus, le problème est d’autant plus difficile à gérer quand la maison est en étage. La gestion des relevés d’étanchéités entre les deux containers superposés n’est pas règlementaire et ne permettra pas d’être indemnisé en cas de dégât des eaux par exemple.
L’isolation intérieure et extérieure
L’isolation intérieure et extérieure d’une maison container est également un véritable sujet qui continue à faire débat. J’ai déjà développé ce sujet au travers d’un précédent article, je vous invite donc à le lire (lien en pied de paragraphe).
Pour résumer sur ces points, un container doit être isolé au même titre qu’une maison de maçon ou une maison ossature bois.
Cela concerne à la fois l’isolation thermique, mais également l’isolation phonique.
Toutes les parois sont concernées, plafond, murs et sols.
La grande problématique de l’isolation des structures en acier n’échappe évidemment pas aux containers. Il faudra impérativement chasser les ponts thermiques et phoniques, et se prémunir contre le point de rosée.
- Isolation du sol : Si possible par « dessous ».
- Isolation des plafonds : Si possible par « dessus ».
- Isolation des murs : Possibilité d’isolation extérieure ET intérieure en respectant les phases (point de rosée).
l’isolation des maisons containers.
Mon avis professionnel : Je pense que laisser les parois nues (tôle ondulée apparente) à l’intérieur est une hérésie pour un logement. Le choix doit se porter sur un doublage intérieur afin de supprimer les défauts de conception des containers (visuels, confort et ponts thermiques).
Evidemment, il faut coupler une forte épaisseur d’isolant à l’extérieur du container et surtout au droit des angles (sol/murs/plafond).
Le bardage extérieur
De la même manière que les pilotis sont l’option la plus courante pour construire une maison container, le bardage semble être le choix le plus apprécié des autoconstructeurs.
Je n’ai pas noté de problèmes particuliers sur ce point, sauf à répéter l’importance des profilés (larmiers) au droit des menuiseries, et la nécessité de souder un nombre incalculable de pattes de fixations pour recevoir les lambourdes.
Je recommande d’ailleurs de créer soi-même ses propres pattes en fonction de la nature et de l’épaisseur de l’isolation extérieure. Pour ce qui concerne le bardage à proprement parler, c’est une question de goût, mais également de budget.
Ne négligez pas ce point. Le bardage peut rapidement faire grimper la facture !
Encore une fois, j’ai déjà très largement développé le sujet des bardages bois extérieurs dans mes articles et je vous laisse en prendre connaissance.
Lire mon dossier sur le bardage bois extérieur.
Conclusion
Cet article ne se veut pas définitif, comme tous mes autres dossiers je l’alimenterai au fur et à mesure de mes reconnaissances de chantiers.
J’apporterai chaque fois plus de précision aux différents chapitres du présent article, et j’essaierai de vous offrir le contenu le plus qualitatif que vous puissiez trouver à ce jour sur les maisons containers.
Je reste ouvert à toute discussion et échange sur le sujet, vous pouvez me contacter !
Merci pour vos lectures et bon chantier.
Serge USTUN.
Bonjour,
Actuellement dans la réflexion d’une construction d’habitation pragmatique et intelligente. J’ai suivi de près votre analyse extrêmement intéressante sur le sujet des maisons conteneurs. Logeant en Ille-et-Vilaine, une entreprise spécialisée dans ce type de construction existe, CARGO HOME. Avez-vous des retours sur cette entreprise ? En tant que professionnels, j’imagine qu’ils sont dans l’obligation de respecter les normes imposées ?
Bonjour Prolux.
Non je ne connais pas la société en question mais en première approche je dirai qu’ils vont dans le bon sens. Ils semblent (ce que je découvre via leur site) mettre l’accent d’abord sur les études structures et c’est selon moi la bonne pratique à adopter. Ça a l’air sérieux a première vue, ils « réfléchissent » comme des ingénieur et pas comme des commerciale donc globalement ça doit être solide. A voir, c’est peut être l’occasion de découvrir cette société. En tout cas, à la base ils sont BE (Bureau d’Etude) donc très clairement ça me semble fiable. La démarche est bonne.